mercredi 19 janvier 2011

De Duvalier a Préval : les degrés dans l'échec...

De Duvalier à Préval : les degrés dans l'échec…

Maintenons le cap sur le plus large consensus possible et l'alternative

Nous n'avons aucun combat éthique à mener avec ou à coté de Monsieur Preval et d'autres…Etre antiduvaliériste ne confère à quiconque un brevet de compétence ni celui de l'intégrité. S'il est vrai que nous pensons que Monsieur Duvalier devrait rendre des comptes à la société haïtienne, il devrait le faire avec nombre de ses détracteurs qui se sont aussi moralement disqualifiés au fil du temps.

Faudrait-il quand même se demander ce qui a motivé Monsieur Duvalier à prendre une telle décision à ce moment précis de la vie nationale après avoir longtemps bénéficié de la bienveillante protection de la bonne et vieille France qui garde certains de ses vieux reflexes du siècle pourtant dit des lumières. Cette dernière qui n'arrête pas de nous faire des leçons de démocratie, d'organisation d'élections dans n'importe quelles conditions au lendemain d'un séisme ayant causé la mort de plus de trois cent mille citoyens et citoyennes, jetant plus d'un million deux cent mille dans les rues avec des pertes matérielles considérables, tout en nous donnant aussi des leçons de moralité. N'oublions tout de même pas que c'est nous ici en Haïti qui avons universalisé les nobles conquêtes humanistes de la révolution de 1789… Bref.

Nous nous demandions quelles sont les motivations réelles de cet ex-président d'Haïti banni et honni ? Le gout du risque ? Un simple désir expiatoire ou la nostalgie de pouvoir ? S'agit-il peut-être aussi de la compassion ou d'un besoin patriotique d'être utile après le désastre du 12 janvier 2010, après avoir raté l'occasion de l'être pendant quatorze ans de pouvoir absolu et excessif ? Qui sait ?… Peut-être.

Malheureusement les cœurs sont bien difficiles à sonder et les stigmates des profondes blessures infligées au peuple haïtien durant des décennies sont encore bien visibles et palpables partout dans le pays. En tout cas, si aujourd'hui nous devrions, pour des raisons humanitaires accepter certaines accommodations, souplesses et même pardonner, nous devrions le faire en toute transparence, avec magnanimité, avec un souci de rétablir la vérité historique, de soulager les souffrances de nombre de citoyens et citoyennes pour une rédemption véritable, tout en préservant un devoir de mémoire, mais surtout pas dans un déni de justice ni dans l'impunité. Cela ne rendrait pas service au pays. Mais nous rêvons encore aujourd'hui d'une justice haïtienne indépendante, au dessus de la mêlée, au dessus de tout soupçon qui s'exercerait librement et protégerait ainsi le peuple haïtien de ses détracteurs, abuseurs nationaux et étrangers d'hier et d'aujourd'hui.

Faisons fi de cet écran de fumée derrière lequel on nous mijote toutes sortes de plans machiavéliques de maintien du statu quo sous prétexte de stabilité et d'une certaine continuité, une des sources de nos malheurs, dont nous ne voulons plus et qu'aujourd'hui nous rejetons.

Accrochons nous à l'essentiel et gardons le cap vers l'objectif principal qui est une véritable refondation de notre Etat-Nation. Il nous faut sortir du cadre conceptuel habituel et actuel pour définir et appliquer de nouveaux paradigmes afin d'amorcer le renouveau du pays. Nous devons le faire dans le respect de tous mais sans tergiverser. A ce tournant nous n'avons plus droit à l'erreur. C'est à ce prix seulement que nous arriverons à dégager de nouvelles perspectives pour la nation régénérée et un avenir meilleur pour nos fils et nos filles.

Notre reconstruction physique et mentale passe en effet aujourd'hui par le rejet du statu quo, celui de la mascarade électorale du 28 novembre dernier et par la mise en place d'un gouvernement provisoire qui se chargera des urgences nationales telles le relogement des sans abris, la lutte contre le choléra, la reconquête de notre souveraineté-dignité nationale, la relance de notre économie, l'organisation d'une conférence nationale afin de poser les base d'un développement durable et les conditions de réalisation de véritables élections libres, honnêtes, démocratiques et inclusives.

Dunois Erick Cantave

Port-au-Prince, le 17 janvier 2011

KONAKOM: Le parti politique moderne pour le Renouveau d'Haïti

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