jeudi 20 janvier 2011

Entre les USA et le President Rene PREVAL: Qui aura le dernier mot?

 
 
Susan Rice
  
Les Etats-Unis ont accru la pression jeudi sur le président haïtien René Préval en exigeant le retrait de son candidat du processus électoral, au moment où le retour de l'ex-dictateur Duvalier accentue la crise politique.

Près de deux mois après le premier tour d'une élection présidentielle dont le résultat définitif n'a toujours pas été proclamé, l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Susan Rice, a exigé des autorités haïtiennes "un processus crédible qui représente la volonté du peuple haïtien".

Mme Rice, qui s'exprimait devant le Conseil de sécurité, a appelé le Conseil électoral haïtien à "mettre en oeuvre les recommandations de l'OEA", l'Organisation des Etats américains, qui a constaté des fraudes.

L'OEA, saisie par M. Préval comme arbitre du processus électoral, a prôné le retrait du candidat du pouvoir, Jude Célestin, arrivé selon elle en troisième position à l'issue du premier tour, alors que le Conseil électoral l'avait classé deuxième.

Un chanteur populaire, Michel Martelly, arrivé en troisième place selon les résultats préliminaires, se retrouverait ainsi deuxième et en position d'affronter dans un second tour une ancienne Première dame, Mirlande Manigat, arrivée largement en tête.

"Nous exhortons les autorités haïtiennes à définir une voie très claire qui mènera rapidement à l'investiture d'un gouvernement démocratiquement élu et légitime", a déclaré Mme Rice, réclamant la mise en place d'un "calendrier crédible".

L'annonce des résultats du premier tour début décembre avait provoqué des violences de la part des partisans de M. Martelly. Alors que M. Préval achève théoriquement son mandat le 7 février, le deuxième tour prévu le 16 janvier n'a pu avoir lieu et aucune date n'a été fixée pour son déroulement.

C'est d'ailleurs la date du 16 janvier que Jean-Claude Duvalier a choisie pour regagner Port-au-Prince après 25 ans d'exil en France.

Mercredi, un ancien ambassadeur d'Haïti en France, se présentant comme porte-parole de "Baby Doc", a annoncé que ce dernier comptait redevenir président du pays à la faveur de nouvelles élections. Ces propos ont ensuite été démentis par M. Duvalier dans un communiqué.

M. Martelly, a en tout cas approuvé le retour de l'ancien dictateur, se disant même prêt à le prendre comme conseiller s'il remporte le scrutin. "Duvalier est Haïtien. Qu'il revienne, c'est la démocratie", a-t-il déclaré.

Du côté duvaliériste, un petit groupe qui a rendu visite dans la matinée à l'ancien chef d'Etat a évoqué une alliance avec les partisans du chanteur, mieux connu sous son nom de "Sweet Micky". "Oui. Nous sommes ensemble avec Martelly", a déclaré à l'AFP Noël Noé, qui s'est présenté comme membre du parti duvaliériste.

M. Duvalier a été inculpé mardi de corruption, de détournements de fonds publics et d'association de malfaiteurs, commis sous sa présidence (1971-86) selon l'accusation. Quatre plaintes pour crimes contre l'humanité ont en outre été déposées mercredi.

Selon un de ses avocats, l'ancien "président à vie", qui a quitté son hôtel en milieu de journée pour gagner une résidence privée, entend rester dans le pays, même si rien ne lui interdit d'en partir.

"Nous voulons répondre à toutes les réquisitions de la justice. Parce que nous voulons être blanchis", a déclaré Me Reynold Georges.

En attendant, le retour de l'ancien dictateur inquiète la communauté internationale.

"Les Etats-Unis sont inquiets de l'impact imprévisible du retour de Duvalier sur la situation politique en Haïti. Mon gouvernement sait quel est le bilan notoire de Duvalier en matière de droits de l'homme et de corruption", a martelé Mme. Rice à l'ONU.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire