vendredi 11 février 2011
Hosni Moubarak démissionne.
Mise à jour le vendredi 11 février 2011 à 11 h 46
Hosni Moubarak démissionne
Hosni Moubarak quitte la présidence et l'armée prend le contrôle du pays, a annoncé le vice-président Omar Souleimane dans une intervention très succincte à la télévision nationale égyptienne.
Les centaines de milliers de manifestants sont en liesse à la place Tahrir et dans le reste du pays.
Pour une 18e journée consécutive, près d'un million de personnes se sont rassemblées au centre du Caire. Depuis plusieurs jours, les manifestants occupaient ce lieu symbolique jour et nuit pour réclamer le départ du président Moubarak.
La foule en liesse
À Tunis, où la révolte populaire a mené au départ du président Ben Ali, l'annonce de la démission d'Hosni Moubarak a été accueillie par un concert de klaxons.
Dans la bande de Gaza, le Hamas a salué la démission d'Hosni Moubarak comme « le début de la victoire de la révolution », tandis que des scènes de liesse se déroulaient dans l'ensemble du territoire contrôlé par le mouvement islamiste palestinien.
Du côté d'Israël, un responsable gouvernemental a dit espérer que la période de transition qui s'ouvre en Égypte se fera « sans secousse ».
Le président américain Barack Obama va quant à lui réagir à 13 h 30, a annoncé la Maison-Blanche.
Quelques minutes avant l'annonce de la démission d'Hosni Moubarak, le secrétaire général du parti au pouvoir, Hossam Badrawi, nommé le 5 février, avait lui aussi annoncé sa démission de son poste et du parti, affirmant que le pays a besoin de nouveaux partis.
L'armée aux commandes du pays
Plus tôt dans la journée, l'armée avait annoncé qu'elle se portait garante des réformes promises par le président Hosni Moubarak, qui a délégué jeudi ses prérogatives à son vice-président, sous la pression de la rue.
Le Conseil suprême des forces armées avait lancé un appel à un retour à la vie normale, et garantit la réforme de la Constitution et l'organisation d'élections libres et justes.
L'armée se disait prête à lever l'état d'urgence aussitôt que les circonstances actuelles le permettront, mais affirmait qu'elle ne tolérerait aucune atteinte à la sécurité du pays.
Photo: Télévision d'État égyptienne Le président Moubarak, prenant la parole à la télévision d'État. |
Jeudi, dans un discours télévisé, le président Moubarak a annoncé le transfert de ses pouvoirs au vice-président Omar Souleimane, sans toutefois parler de démission, au grand dam des manifestants. Au pouvoir depuis 30 ans, Hosni Moubarak a dit refuser de se plier aux diktats étrangers.
Durant toute la journée, jeudi, des chaînes de télévision et des agences de presse avaient relayé des informations sur la démission imminente du raïs.
Son allocution, en fin de soirée, a été accueillie avec colère par les manifestants, et avait été jugée insuffisante par Washington.
« Le peuple égyptien s'est fait dire qu'il y avait un transfert des pouvoirs, mais il n'est pas encore clair si ce transfert est immédiat, significatif et suffisant », a indiqué le président Obama dans un communiqué.
Sur les ondes du réseau CNN, l'ambassadeur égyptien aux États-Unis, Sameh Choukri, avait déclaré un peu plus tôt en soirée que le président Moubarak est un président de droit, mais que le vice-président Omar Souleimane est devenu le président de facto.
« Trop de citoyens égyptiens ne sont pas encore convaincus que le gouvernement est sérieux au sujet d'une véritable transition démocratique », a-t-il déploré. Le gouvernement Moubarak « a la responsabilité de s'exprimer clairement au peuple égyptien et au monde », a déclaré Barack Obama.
Radio-Canada.ca avecAgence France Presse et Reuters
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire