jeudi 17 mars 2011

Aristide a quitté l'Afrique du Sud

Élection en Haïti : Aristide a quitté l'Afrique du Sud

Mise à jour le jeudi 17 mars 2011 à 22 h 45

Jean-Bertrand Aristide

Jean-Bertrand Aristide

L'ex-président haïtien Jean-Bertrand Aristide a quitté l'Afrique du Sud jeudi vers 21 h GMT à bord d'un avion privé.

Comme annoncé, M. Aristide a tenu une conférence de presse à l'aéroport de Lanseria près de Johannesburg.

« Le grand jour est arrivé. Le moment de dire au revoir avant de rentrer chez soi », a déclaré M. Aristide.

« D'un côté nous sommes tristes de quitter nos chers amis mais de l'autre nous sommes ravis de rentrer chez nous après sept ans », a-t-il estimé en son nom et en celui de sa femme Mildred.

Il a également remercié le gouvernement sud-africain, le président Jacob Zuma, l'ex-président Thabo Mbeki, « notre cher Madiba » (Nelson Mandela) et ses « frères et soeurs d'Afrique du Sud ».

« Nous n'oublierons jamais ces sept années » d'exil, a-t-il insisté, rappelant les liens entre les Africains et les Haïtiens, qui sont descendants d'esclaves africains.

« En Haïti, ils sont aussi très contents, parce qu'ils nous attendent, et ils attendent notre retour le plus tôt possible. C'est normal, leurs rêves vont se réaliser », a-t-il ajouté.

Son retour devrait donner l'occasion à ses partisans, et singulièrement à son parti « Fanmi Lavalas » (La famille Lavalas) de se faire entendre, eux qui ont été exclus du scrutin.

Le parti a d'ores et déjà appelé ses sympathisants à un grand rassemblement vendredi devant l'aéroport international de la capitale haïtienne pour l'accueillir.

À Port-au-Prince, la porte-parole de M. Aristide en Haïti, Maryse Narcisse, a confirmé que l'ancien président était attendu vendredi matin.

« C'est un événement », a-t-elle déclaré.

Inquiétude à Washington et à Paris

Le retour de M. Aristide suscite l'inquiétude de la Maison-Blanche. Le président américain Barack Obama a de nouveau déploré ce retour lors d'un entretien téléphonique avec son homologue sud-africain Jacob Zuma, à quelques jours des présidentielles haïtiennes.

Lundi, Washington et Paris ont demandé à Jean-Bertrand Aristide de ne pas rentrer en Haïti avant dimanche, afin de ne pas perturber le second tour de la présidentielle qui doit opposer Mirlande Manigat au chanteur populaire Michel Martelly. Aristide a toutefois rejeté la demande américaine par l'intermédiaire de son avocat.

« Un retour avant le scrutin peut potentiellement déstabiliser l'ensemble du processus politique », a réitéré mercredi l'ambassade des États-Unis à Pretoria.

Le 17 janvier, l'ex-dictateur Jean-Claude Duvalier est retourné en Haïti. Dans les jours qui avaient suivi, Jean-Bertrand Aristide s'était lui aussi dit prêt à revenir dans son pays d'origine « aujourd'hui, demain, n'importe quand ». Haïti lui a finalement fourni un nouveau passeport en février, lui permettant de rentrer au pays.

Les deux candidats à l'élection de dimanche, Mirlande Manigat et Michel Martelly, ont indiqué qu'ils considéraient qu'Aristide avait le droit de revenir dans son pays. Tous deux ont cependant précisé qu'ils préféreraient que ce retour s'effectue après les élections.

4,7 millions d'Haïtiens sont attendus aux urnes dimanche pour élire leur président et désigner leurs sénateurs et leurs députés. Les résultats préliminaires de l'élection seront annoncés le 31 mars et les résultats définitifs le 16 avril.

Jean-Bertrand Aristide

Radio-Canada.ca avecAgence France Presse

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