mardi 19 avril 2011

Les supporters de Michel Martelly, prenaient-ils leur candidat au sérieux?---Micky pral mete tout moun sou Kompa! Par Cyrus Sibert.

Dans la 2e ville du pays, au Cap-Haitien, des noms circulent. Plusieurs groupes s'activent à faire des listes en prévision de l'arrivée de l'administration Martelly. Les compagnies de téléphones cellulaires verront leur chiffre d'affaire augmenté, car les appels augmentent. Dans tous les milieux, on se prépare à occuper des postes. Des noms circulent, l'envie d'exercer le pouvoir et de se tirer d'affaire est à son paroxysme. On se voit déjà Directeur, Maire provisoire, Délégué, Vice-délégué. On s'imagine déjà à bord d'un véhicule 4x4 tout-terrain, climatisé, avec plaque OFF (Officielle) ou SE (Service de l'Etat). Depuis le 4 avril 2011, date de la publication des résultats préliminaires des élections présidentielles et législatives, on ne cesse de rêver et de parler POUVOIR.

On ne peut que se demander : si les hommes et les femmes qui ont supporté Michel Martelly l'ont pris au sérieux.

Car durant sa campagne, lors de ses meetings publics, le Musicien-Candidat était clair : "Je représente un mouvement anti-système". Il avait prôné de transformer l'Etat avec une nouvelle façon de penser, une "nouvelle attitude". Toutes ces personnes qui accompagnaient Michel Martelly applaudissaient ses déclarations de changement. Alors, pourquoi, aujourd'hui veulent-elles reproduire le comportement traditionnel face au pouvoir politique? Où est l'attitude positive qu'ils avaient promis de suivre? Ces opportunistes devraient penser plus au problème de la population, à la réussite de Michel Martelly, qu'à l'exercice du pouvoir.

Paradoxalement, alors qu'ils s'empressent à occuper des postes, même Élu président, Michel Martelly continu de parler de changement. Sur la Voix de l'Amérique et dans d'autres médias de la presse internationale, il continue de se présenter comme un homme intègre qui n'acceptera pas la corruption dans son gouvernement, il reprend les promesses électorales sur la gratuité de l'éducation primaire, la sécurité, l'encadrement des paysans planteurs, l'encadrement des investisseurs et de la diaspora pour la création d'emplois. Le président Élu, n'a pas cessé de se présenter comme un serviteur doué d'un sens d'abnégation doublé d'un nationalisme, pragmatique, mais profond. Lors d'une visite dans une église protestante de Delmas, banlieue de la capitale, il s'est même dit "prêt à mourir pour le changement en Haïti".

Face à ces comportements discordants entre un Leader qui croit profondément dans le changement et le comportement de supporters qui oublient déjà les sacrifices du peuple qui à braver la machine INITE-CONTINUITE prévalienne pour imposer la RUPTURE, n'y a t-il pas lieu de se demander si un grand nombre d'individus de son entourage prenait le musicien au sérieux.

Dans un bar de la rue 28 A, nommé CHEZ ALFRED, un citoyen fit un commentaire plein de sens: Pa okipow! Miky fè tout vi li ap jere vagabon nan bal, nan kanaval, li konnen koman poul DEAL ak tout bluffè nan peyi a. Lap jere yo san pwoblè'm! Lap mete yo tout sou kompa!

(Ne te fais pas de souci, Miky - non d'artiste de Martelly- a passé toute sa vie à gérer les bandits, les tapageurs et les fauteurs de trouble. Il sait comment négocier avec les bluffer. Il n'aura aucun problème à gérer les magouilleurs qui cherchent à envahir son pouvoir. Il les mettra au pas.)

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haïti
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"Ne doutez jamais qu'un petit nombre de citoyens volontaires et réfléchis peut changer le monde. En fait, cela se passe toujours ainsi"
Margaret Mead (1901-1978)

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