La République d'Haïti vit depuis des décennies dans une situation de déconfiture exprimée par une misère dégradante et avilissante même. Les espoirs de son peuple famélique se soldent toujours par des échecs massacrants, par des attentes vaines et par des promesses fallacieuses qui vont de certitudes en déconvenues, en déceptions les unes plus pénibles que les autres. A chaque fois qu'elle croit atteindre l'heure de la délivrance c'est toujours l'amère désillusion de vivre, avec un infini chagrin, la dégringolade, l'écroulement de son système qui est loin de ressembler à celui qui fait le bonheur des autres peuples même ceux pour lesquels jadis elle était sinon un sauveur du moins un grenier. Malheureuse, Haïti a vu passer toute une chaine de chefs d'État délinquants, destructeurs , voleurs et trompeurs qui ont réalisé la tâche combien indigne de piller les maigres recettes tirées de la production nationale alimentée par nos braves pauvres frères et sœurs oubliés dans nos compagnes, oubliées et ignorées . Les 54 dernières années sont les pires que le pays n'a jamais connues. Nous avons assisté impuissants à la destruction de nos structures, de nos mœurs, de nos us, de nos coutumes et de nos valeurs surtout. L'haïtien, a vécu des régimes de terreur orchestrés par des dictateurs tortionnaires qui ont brisé, chez lui, tout sentiment de fierté et de dignité. Il a su lutter et résister avec patience et même résignation à cet ordre combien inhumain et démoralisant. Il a fait 86 et l'espoir renaissait… Mais nos hommes politiques sont tarés, leur cas relève de la tératologie, ils ont dans leurs gênes des atavismes indestructibles qui les poussent à adopter le sous développement comme objectif et à choisir le vol, l'impunité et le déshonneur comme moyen de régner et d'opprimer les autres. Ils ont trompé la confiance du peuple par leurs beaux discours flatteurs et mensongers sans penser qu'en agissant ainsi, ils tuent chez nos naïfs frères et sœurs toute considération, toute affection et tout sentiment d'attachement qu'ils professaient, qu'ils vouaient à l'homme au pouvoir qui est, suivant leur perception, un homme ou une femme digne d'amour, de respect et de considération. Les choses sont devenues tel que nos campagnards, de nos jours, voient dans les leaders politiques de grands voleurs, de détestables malveillants à qui on ne doit pas accorder un pouce de confiance .Leur méfiance a touché le ménisque supérieur , elle est à un point crucial qui les portent à refuser de remplir leurs devoirs citoyens. Ils refusent de voter et de participer valablement aux projets dits de développement. Ils ne croient plus aux paroles sortant de la bouche des gens de la ville devenus pour eux des exploiteurs, des spoliateurs, des extorqueurs, des corrupteurs et des corrompus à mépriser et à fuir. Ils ont en mémoire le nom et les actes posés par tous ceux qui ont vendu leur pays, qui l'ont livré à la férocité des bandits, à la voracité des loups de tous poils venus de toutes parts. De fait, l'histoire retiendra qu'effectivement, l'un d'eux, en qui ils avaient placé toute leur confiance, a livré la terre natale à la force étrangère. Il a délibérément appelé les bottes étrangères à venir fouler le sol de nos aïeux, à venir humilier le drapeau national, salir nos couleurs. Est-il difficile de comprendre leurs attitudes et comportements, leur révolte, leurs colères, leur dédain pour ces faux technocrates qui n'ont de technocratie que leurs paroles de corbeau et la dextérité de subtiliser les deniers et les biens de l'État? Ils en ont cure, nos frères et sœurs paysans, et pour cause, l'échec de la classe politique et celle dite intellectuelle a été constaté avec éclat lors des dernières élections. L'homme du béton, comme pour se venger, a pris grand plaisir à humilier les représentants de ces dites classes en leur infligeant une défaite cinglante et inoubliable digne d'un ''monument historique''. Michel MARTELLY qui représente à leurs yeux la dernière chance, le dernier train a été propulsé au pouvoir par une victoire écrasante : Une victoire sans précédent. J'ajouterai une victoire dangereuse, extrêmement fragile car en cas d'échec c'est la catastrophe. La perte de confiance aurait été profonde, totale et la déception incurable. La méfiance s'installerait longtemps dans l'âme des déçus et des trompés … Non ! Monsieur MARTELLY n'a pas droit à l'échec. Comme je l'avais dit dans un texte publié sur l'Internet, sur tous les forums : « LE PRESIDENT Michel MARTELLY est condamné à réussir ». L'échec est impensable, il n'est pas de mise, pas de la partie … le dernier train doit obligatoirement arriver à la gare. Et, les passagers seront nombreux! LE PRESIDENT MICHEL MARTELLY : UN HOMME CHANCEUX On n'a jamais vu cela. La vedette n'a pas eu la tache facile. Il a du lutter comme un diable dans un bénitier pour atteindre son but. Il a fait preuve de grande persévérance et de croyance extrême dans sa destiné. Sa victoire ne lui a pas été servie dans un plateau doré. Il a reçu assez de coups dans les flancs et pour avoir gain de cause, il a du déployer son intelligence et sa capacité de gérer les situations difficiles. « Les mauvaises circonstances prêtent des ailes aux génies » il est vrai, cependant pour bien les utiliser, ces ailes, il faut une certaine triture, une certaine habitude et cela prend du métier, de l'expérience dans la gestion des cas difficiles et périlleux. Mon ami Joseph DAMAS m'avait toujours présenté Michel MARTELLY comme un homme persévérant, intelligeant, doué d'une capacité de renverser la vapeur, de résoudre les problèmes avec tact et perspicacité. Monsieur MARTELLY est en train de donner raison à mon ami Joe DAMAS. Jusqu'à date, il a géré de façon méthodique le pré intronisation. Aucune erreur à signaler jusqu'à présent. Ses prestations tant en Haïti qu'à l'étranger sont dignes d'un chef d'État de fort calibre, de dimension acceptable et comparable à celle de ses pairs. Je dis qu'il est chanceux en me référant à sa victoire qui a été acceptée d'un naturel déroutant. Aucune contestation, aucune protestation, aucune animosité. Au contraire, les manifestations de sympathie sont nombreuses et fusent de toute part. Au téléphone et de visu, j'ai sondé l'opinion de ses plus farouches adversaires tant de la diaspora qu'en Haïti, tous ils sont à l'attente et pensent qu'il fera quelque chose de bon et de beau. Depuis 86, après chaque joute électorale, j'ai été amené à solliciter un sursis au bénéfice du nouvel élu ou du nouveau choisi mais, cette fois-ci, le climat est nettement différent au point que je l'ai fait par simple routine. Et mon sursis demandé a été accordé de manière tacite par tous les secteurs de la vie politique qui s'accordent à vouloir supporter monsieur MARTELLY. L'homme est accepté et attendu. Ils sont nombreux, les grands professionnels, des hommes et des femmes valables qui sont prêts à prendre le dernier train qui doit conduire au chantier de la construction nationale. Ils sont de partout : de la diaspora, du pays. Ils attendent le moment pour appuyer et travailler aux cotés de celui qui se dit être en mesure de réaliser le salut national. MICHEL MARTELLY AURA-T-IL LES MOYENS DE SES INTENTIONS ? Pourquoi pas! S'il est animé de bonne volonté, il ne lui restera qu'à avoir l'appui de ses concitoyens qui, d'ailleurs, lui est acquis dans tous les milieux. Le pouvoir, il l'a à un bon moment, au moment où les fonds de reconstruction sont disponibles. Il n'aura qu'à veiller au grain afin que les fonds en question soient utilisés à bon escient. Il devra sinon débarrasser le pays des ONG gloutonnes du moins les mettre sous contrôle soutenu et vigilent. De plus il devra exprimer sa volonté constante de se révéler un rassembleur inflexible et un justicialiste agissant sans désemparer, sans considération aucune. L'autorité de l'état doit être rétablie et l'ordre public doit être assuré. L'impunité sera bannie car elle est la source de tous les conflits, de toutes les blessures qui rongent le corps social haïtien, qui divise notre famille, qui bloque tout processus de réconciliation sur la terre de DESSALINES. La sécurité restera au niveau de rêve tant que l'impunité ne sera pas combattue et éradiquée chez nous. Les corrupteurs de même que les corrompus ne doivent plus œuvrer en toute impunité. Il est temps qu'ils ferment boutique et qu'ils fonctionnent suivant les normes. Ceci est possible et même facile quand on considère que le Président MARTELLY est entouré d'excellents conseillers juridiques, pas des moindres, qui peuvent loyalement et valablement mettre fin aux pratiques illégales mises en place pour protéger les coupables. De plus, c'est certain qu'il aura l'aide de sa femme qui le gardera loin des thuriféraires et le protègera de l'assaut des ''pêcheurs'' de faveurs, de privilèges toujours en quête de moyens illicites pouvant faire grossir leurs comptes en banque. Nous sommes en 2011 : finis ces gabegies, ces monopoles qui paralysent et bloquent même le développement national. Je connais personnellement les SAINT-REMY, père et oncle de madame Sophia SAINT-REMY MARTELLY. Je les ai vus, durant mes jeunes années, faire la navette entre Saint Louis du Nord et Gonaïves à chaque fin de semaine pour les besoins de leurs activités commerciales. Ils croyaient en la logique du travail ardu seul moyen pour eux de gagner leur vie, de trouver leur pain quotidien. Madame MARTELLY peut s'enorgueillir d'appartenir à une telle famille. Aux cotés de son mari président, elle sera certainement la garante du respect du bien public et des valeurs morales à restaurer au sein de notre société trop longtemps mise au piquet dans le concert des nations à cause de la cupidité et la mauvaise foi de nos dirigeants. Partout à l'étranger on parle de l'événement haïtien. Le musicien Président fait la une des conversations. En méditerranée, j'ai entendue une femme haïtienne exprimer sa fierté à une guide touristique portugaise. Il lui a dit : notre nouveau Président est jeune et intelligent. Il a beaucoup de charisme, avec lui Haïti connaitra sans doute des jours heureux. A mes élèves et à mes confrères enseignants canadiens qui me questionnent sur l'avenir du pays avec le Président musicien comme ils l'appellent, je me contente de répondre, je sais que vous autres canadiens aimez voyager : Haïti sera bientôt votre prochaine destination. Mais, malheureusement, il y a toujours un mais qui dérange et qui souvent détruit tout. Aujourd'hui, à l'heure du diner, mon appétit a été rudement coupé. Au salon des profs, j'ai rencontré un enseignant africain, qui m'a accueilli avec le ton taquin propre aux africains: Eh l'haïtien, chez toi là il y a un nouveau chef n'est-ce pas ? Espérons que vous n'alliez pas passer tout votre temps à chanter et à danser ! Michel MARTELLY, mon Président, mon dernier train, montrez, je vous en prie, votre face cachée. Notre peuple ne doit pas être un « peuple cigale » mais un « peuple fourmi », laborieux comme des abeilles. Maurice CELESTIN LE CHAPEAUTEUR
LE PRÉSIDENT MICHEL MARTELLY EST CONDAMNÉ À RÉUSSIR Tout est juste et parfait comme disent les franc-maçon. Et, comme souhaité, les élections se sont déroulées dans le calme et sans un nombre élevé de victimes. La population a fait preuve de grande maturité et a respecté les consignes du CEP de même que les appels à l'ordre de la PNH. Elle est allée exercer son devoir citoyen dans la discipline avec la détermination avérée d'exprimer son choix. Les jeunes étaient en grand nombre qui soutenaient celui qu'ils considèrent comme leur dernier espoir, comme la dernière mise, la dernière carte à jouer pour sortir de leur misère atroce, enfin celui qui devra changer leur condition de vie et leur donner de l'espoir sans cesse promis mais aboutissant toujours à la déception, à la désillusion : Belles promesses, belles paroles sans consistance…propos électoralistes ! Pour revenir aux élections, au deuxième tour, comparativement à la première manche, elles ont été un succès. Un ban pour monsieur DORSAINVIL et son équipe. Ils ont fait preuve de rédemption. Les deux partis ont eu pour leur plus grande satisfaction. Pas de contestation ni rien de négatif à signaler sinon le trop long délai mis avant le prononcé officiel des résultats qui sont pourtant connus depuis hier soir. Véritable secret de polichinelle, en vérité, car les différents procès verbaux sont affichés, remis aux deux candidats et connus de tous. Il est même bruit que certains ambassadeurs ont déjà appelé le vainqueur à l'effet de le féliciter. Donc, il n'y a plus rien à cacher puisque, en somme, tout, il faut le dire, a été fait avec la plus grande transparence. Les décomptes donnent monsieur MARTELLY vainqueur avec un écart sensible sur son adversaire politique madame Mirlande MANIGAT. Les chiffres avancés par UN/OAS font état de 68%pour MARTELLY et 32%pour MANIGAT. Véritable raz de marée comme prédit. Donc, reste à cette dernière d'accepter sa défaite et comme cela se fait ailleurs, qu'elle présente ses compliments à l'élu et lui offrir sa collaboration. Monsieur OBAMA avait fait de madame Hilary CLITON sa Secrétaire d'État, j'aurais aimé voir monsieur MARTELLY remettre à l'ex-Première dame le dossier de la refonte de la Constitution. Et, ce sera au mieux des intérêts du pays à sauver. « Quel parfait bonheur après tant de labeurs. » Cependant, au delà de cette phase disons préliminaire, de cette « phase festive », monsieur MARTELLY doit se dire qu'il est condamné à réussir…qu'il n'a pas le droit d'échouer. Pour atteindre son but, pour gagner ces élections, il a parcouru tout le pays. Il a traversé des milliers de kilomètres dans l'espace pour rencontrer les haïtiens de l'étranger, il a passé des nuits blanches à l'écoute de ses conseillers, à l'écoute de sa femme, il a enduré les critiques les plus acerbes, que de promesses il a faites, que de déceptions, que de risques, que d'embûches il a épargnées, que de coups bas il a reçus, que d'attentes aussi… Au nom de toutes ces difficultés, de ce combat mené sans répit il devra réussir…il est condamné à réussir. Il devra aussi prouver le contraire de ce qu'on pense de lui. Il a une plaie à soigner, à aseptiser afin qu'elle se cicatrise, qu'elle devienne un lointain souvenir. Le coté sombre de son existence doit s'écarter de l'obscurité pour franchir les champs lumineux qui conduisent vers le soleil levant qui réveille les hommes forts et les âmes de bonne volonté. Il a démontré son courage de bon lutteur et d'homme persévérant qui ne ''lâche pas'' dans l'assaut qu'il a lancé contre ceux qui voulaient l'écarter de la course, il est resté imperturbable face au matraquage médiatique organisé contre lui. Dans la face à face, à l'haïtienne, il a pu bien tirer son épingle du jeu. Pourquoi a-t-il fait tout cela ? Uniquement pour porter le titre de Premier Citoyen d'Haïti ? Pour glorifier son épouse de la légendaire et célèbre ''Première dame de la République'' tant enviée, tant rêvée par les femmes de chez nous ? Pour s'enrichir à l'exemple de ses prédécesseurs ? Non, je ne veux pas le croire ! Je voudrais croire, de préférence, qu'il a fait tout cela pour prouver qu'il aura respecté ses promesses de donner un nouveau visage à son pays qu'il aime comme un être de chair. Le révolté qu'il est, qu'il a toujours été, celui qui n'a jamais caché son désaccord avec ce qui se fait dans notre société embouteillée par la masse d'hypocrites et d'opportunistes ne manquera pas, j'en suis persuadé, de mettre de l'ordre dans la boite. Il ne manquera pas non plus de prouver qu'en lui ne vit pas seulement l'artiste mais également un homme au grand cœur et à la tête pensante capable de grands exploits, capable d'étonner. Je lui souhaite BONNE CHANCE ET BONNE BESOGNE. Je souhaite que, comme cela a été pour DUMARSAIS ESTIMÉ, le jour de son départ du pouvoir, son peuple le pleure. Une chance à MARTELLY! Faisons lui confiance. Accordons lui un sursis, aidons le à travailler au bénéfice du pays. Merci pour lui et pour la Patrie commune. Oublions nos rancœurs. Maurice CELESTIN LE CHAPEAUTEUR |
vendredi 6 mai 2011
LE PRESIDENT MICHEL MARTELLY : LE DERNIER TRAIN. (Texte de Maurice Celestin.)
LE PRESIDENT MICHEL MARTELLY : LE DERNIER TRAIN
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