Martelly à l'endroit du Parlement: "Ni compromission, ni marchandage"
Martelly revendique ses prérogatives constitutionnelles en désignant Me Bernard Gousse comme nouveau candidat à la primature
« Si quelqu'un s'imagine que je vais accepter que la corruption persiste dans le pays, il se trompe », a déclaré sur un ton ferme le président Michel Joseph Martelly, en désignant mercredi le juriste Bernard Gousse comme premier ministre.
Intervenant à l'aéroport international de Port-au-Prince quelques minutes avant de prendre l'avion pour une visite de promotion du pays en Espagne, M. Martelly a péremptoirement déclaré que « le vote en faveur du changement se matérialisera, même si cela devrait prendre 47 ou 100 jours ».
« Je crois en la démocratie, mais je n'accepterai pas que la corruption bloque le changement », a poursuivi Martelly, invitant à la réflexion sur le fait que, 7 à 8 mois après le séisme du 12 janvier 2010, plus de 4 milliards de dollars ont été dépensés en Haïti sans que rien de concret n'ait été réalisé. Il a insisté sur le fait qu'un tel montant représente plus de 50% de l'aide promise au pays après la catastrophe. « Si nous n'y prenons garde, toute l'aide débloquée à Haïti ne servira à rien », s'est exclamé le chef de l'Etat.
En présentant Bernard Gousse, le président de la république a mis l'accent sur le fait que ce dernier est un homme intègre et compétent, prêt à aider à la mise en application de sa politique de changement, en rétablissant l'ordre et la discipline.
Il a souhaité que le peuple se montre patient et continue à lui faire confiance. Se félicitant du fait que certains parlementaires appuient son programme en faveur du changement, il a appelé les autres ou la majorité d'entre eux à contribuer au déblocage du pays en faisant en sorte que la politique et les intérêts mesquins cessent d'entraver le développement du pays.
"Je compte sur le peuple, je compte sur les parlementaires", a déclaré le chef de l'Etat dans un appel à peine voilé à la manifestation de la volonté populaire.
« Ma disponibilité en ce qui concerne le dialogue et les consultations n'implique pas que je sois prêt à renoncer à mes prérogatives constitutionnelles. Négocier ne conduit pas forcément à la compromission ou au marchandage », a enfin lancé M. Martelly à l'endroit du parlement où, déjà, des voix s'élèvent contre le choix de Me Bernard Gousse comme premier ministre. [jmd/Radio Kiskeya]
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