mardi 30 août 2011

Thèmes de l’Emission de la semaine

 

Thèmes de l'Emission de la semaine 
Orlando le 26 août, 2011
Actualités Politiques : Grandes Lignes

Dans le cadre de l'exécution par les parlementaires de cette stratégie de la continuité qui ne cesse de se réinventer, pour devenir vraiment un élément de blocage, même s'ils refusent de l'admettre. Pourquoi dans cette conjoncture cette différence manifeste entre le comportement des deux chambres ? A première vue, cette différence n'est certainement pas sur une base idéologique, ni doctrinale. Nos parlementaires s'y perdraient d'ailleurs, s'il s'agissait de cela. Les notions de droite et de gauche n'existant dans le domaine du populisme qu'au niveau du discours. Dans l'arène politique, les populistes fascistoïdes et anarchopopulistes s'entre-déchirent, se rivalisent et se détestent. Ceci est absolument vrai. Mais c'est plutôt parce qu'ils sont en compétition exploitant la même clientèle, l'ignorance des masses populaires illettrés. Certes, on constate, qu'il y a un plus grand nombre de députés adeptes de la continuité. Et pourtant c'est le groupe des 16 sénateurs qui dans ses menés s'est constitué le fer de lance de la continuité et s'est révélé le goulot d'étranglement de cet effort de blocage.
 
L'ultimatum du député Anaèl Belizaire et les dernières déclarations des sénateurs Wenceslas Lambert, Simon Dieuseul Desras et Jean Hector Anacassis, ont mis en exergue encore plus clairement qu'il ne s'est jamais agi de négociation entre deux pouvoirs indépendants, mais d'imposition d'une volonté politique et de domination d'un pouvoir sur l'autre. Pourquoi les sénateurs se sont constitués de fait les acteurs principaux dans cet effort de blocage ? Il faut d'abord remarquer que les députés parce qu'ils viennent d'être élus pour un mandat de 4 ans, ne sont pas tellement concernés par les élections de la fin d'année. Mais qu'un tiers du Sénat devra en 4 mois aller aux élections pour retenir leurs sièges, d'une part. Mais d'autre part, que Martelly lui-même tient mordicus à obtenir aux prochaines élections, la majorité des postes électifs des autorités locales et des sièges sénatoriaux en question. Voilà où se situe le nœud du conflit !
 
Or ces sénateurs qui ont été sélectionnés aux élections de 2006 avec Préval, se trouvent exposer à une situation inhabituelle d'incertitude, n'ayant aucune garantie d'être réélus venant du nouveau pouvoir. Quel sera leur sort ? Vont-ils être réélus ? Voilà le hic ! Anacassis dans son entrevue du samedi 27 août 2011 à la radio CKUT de Montréal, en a fait l'aveu ! Il a déclaré clairement et publiquement à cette émission que ses collègues sont extrêmement inquiétés par la situation incertaine des prochaines élections ! Ils auront des difficultés à se faire réélire.
 
Sachant comment traditionnellement les sélections népotiques se sont toujours arrangées sous le régime anarchopopuliste au cours de ces 20 dernières années. Il est logique, naturel et compréhensible, à partir de cette tradition de chasse gardée pour certains candidats, que ces sénateurs qui doivent aller aux élections, sont paniqués à l'idée de se trouver dans une compétition électorale sans l'appui d'une main forte, ni la garantie formelle du pouvoir en place ! Mise à part les manœuvres et manipulations politiques d'Aristide et de Préval influençant le parlement, en faveur de la continuité, voilà l'une des raisons fondamentales de la position antagonique de certains sénateurs qui craignent s'engager sans protection du pouvoir en place dans la compétition aux prochaines joutes.
 
Tenant compte de la complexité des pré-requis de chacun des commandements de l'ensemble du décalogue débité allégrement par Wenceslas Lambert et le bref délai imparti pour leur mise à exécution et leur matérialisation, montrent clairement l'intention du groupe des 16, d'emballer la machine gouvernementale avec toutes sortes d'exigences d'une quantité excessive de « time-consuming deeds » à accomplir qui l'obligerait à aller au-delà de la date du calendrier électorale, au profit de la prolongation du mandat des 10 sénateurs, si les élections n'ont pas lieu le dernier dimanche du mois de novembre. L'intention de cette tactique sournoise est absolument évidente. Elle est intentionnellement conçue dans le but de prolonger et de maintenir le blocage pour coincer Martelly dans un échec et mat ! Un homme averti en vaut deux !
 
Comment aurait-il pu être autrement quand le véritable enjeu est irréfutablement la continuité pour le groupe des 16. Il est alors compréhensible que le premier commandement du décalogue selon Wenceslas Lambert, soit naturellement la publication des amendements annulés par arrêté présidentiel. Ces amendements, tel que promulgué par Préval, constitueraient le moyen le plus efficace et la garantie la plus formelle pour imposer la continuité. Mise à part la nécessité d'authentification des amendements et supposons que ce soit possible, après l'annulation par arrêté présidentiel, d'amender à nouveau la constitution, au point où nous en sommes aujourd'hui, lorsqu'un nouveau chef d'état vient d'être intronisé, il y a 3 mois. Entre Préval et Martelly lequel des deux pourra légalement promulguer la nouvelle version de la constitution amendée ? Selon la version originale de la constitution, Martelly ne pourra promulguer une constitution amendée qu'en février 2016, à la fin de son mandat. De fait, Préval n'étant plus chef d'état, comment pourrait-on utiliser sa signature pour promulguer une version d'amendement qui soit différente de celle qu'il a vraiment signée antérieurement ? De plus la version signée par Préval n'étant pas conforme à celle votée par les deux chambres du parlement, a été dénoncée en premier lieu par le sénateur Steven Benoît ! S'engager dans l'imbroglio de la légalité d'une nouvelle promulgation par un nouveau ou un ancien chef d'état, l'établissement de l'authenticité de l'ultime version à promulguer et tant d'autres aspects légaux, plongeraient le pays dans une crise constitutionnelle sans précédent, qui ne pourra pas se résoudre en 3 mois avant d'engager le pays dans la compétition électorale. Et ainsi, chacun des commandements du décalogue selon Wenceslas Lambert, pris séparément, a des pré-requis complexe qui emballeraient le gouvernement dans des débats à n'en plus finir, qui comme conséquence l'empêcheraient d'organiser les élections de la fin d'année pour les autorités locales et sénatoriales partielles. Alors que c'est précisément à partir des résultats de ces élections de la fin d'année que l'autorité du nouveau pouvoir pourra se décanter et s'affirmer ! Voilà ce que les chantres de la continuité craignent comme première faille ! 

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