Cette initiative du commissaire Sonel Jean-François, qui fait suite à un récent rapport du RNDDH, est dénoncée par Paul Antoine Bien-Aimé, jugée précipitée par le Premier ministre Jean-Max Bellerive et provoque un tollé au Parlement où le chef du parquet est invité à s'expliquer en compagnie de son ministre de tutelle
Publié le jeudi 11 août 2011
L'audition mercredi au parquet de Port-au-Prince du ministre de l'intérieur sortant, Paul Antoine Bien-Aimé, dans le cadre d'une présumée affaire d'emplois fictifs dont auraient bénéficié d'actuels et d'ex-parlementaires proches de l'ancienne administration Préval, a provoqué une levée de boucliers au Parlement contre le commissaire Sonel Jean-François qui devra s'expliquer dès vendredi.
Au sortir de cette rencontre d'information, M. Bien-Aimé a dit craindre que « la fonction de ministre ne soit trivialisée et les ministres traités sans ménagement », une préoccupation qui, dit-il, est jugée fondée par le chef a.i du parquet.
Visiblement indigné et fort du soutien de son Premier ministre, Jean-Max Bellerive, et du président de la Chambre des Députés, Sorel Jacinthe, le ministre de l'intérieur estime injustifiée l'invitation qui a lui a été acheminée suite à un rapport du Réseau national de défense des droits humains accusant son ministère d'avoir, en octobre 2010, engagé massivement comme consultants des Députés sortants.
Issus de l'ancienne plateforme présidentielle INITE, ils étaient alors censés être en campagne en vue de leur réélection à l'occasion des présidentielles et législatives tenues en novembre.
Jean-Max Bellerive, également ministre a.i de la justice, qui accompagnait son ministre, a déploré la "précipitation" du parquet de la capitale dans ce dossier déjà pris en charge par l'Unité de lutte contre la corruption (ULCC).
Le commissaire du gouvernement, Sonel Jean-François, a tenté de rassurer les parties en présence en affirmant qu'il poursuivra son enquête, la semaine prochaine, au ministère de l'intérieur avant de déterminer s'il y a lieu d'exercer des poursuites ou de classer l'affaire sans suite.
Mais, au Parlement c'est déjà la tempête. Outré, le président de la Chambre basse, Sorel Jacinthe, qui s'est rendu aussi au parquet, appelle à stopper les dérives de Me Jean-François qui, affirme-t-il, ne respecte pas les limites de ses attributions.
Même résonance au Sénat où, à l'initiative du groupe des 16, le ministre Bellerive et le commissaire sont attendus vendredi en vue de fournir des explications sur ce qui est considéré comme un "excès de zèle" du magistrat depuis les révélations du RNDDH, une organisation désormais dans le viseur d'un certain nombre de parlementaires. spp/Radio Kiskeya
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