Excellence, Monsieur le Président de la République,
Monsieur le Président de la Cour de Cassation,
Monsieur le Président du Sénat,
Monsieur le Président de la Chambre des Députés,
Monsieur le Premier Ministre sortant,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs les Secrétaires d'Etat,
Messieurs les Juges de la Cour de Cassation,
Honorables Sénateurs,
Honorables Députés,
Mesdames, Messieurs les Membres du Corps Diplomatique,
Monsieur le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies,
Mesdames, Messieurs les Membres du Corps Consulaire ;
Mesdames, Messieurs les Représentants des organisations internationales,
Mesdames, Messieurs les Membres des Grands Corps de l'Etat,
Mesdames, Messieurs les représentants des partis politiques,
Mesdames, Messieurs les Représentants des organisations de la société civile,
Mesdames, Messieurs,
Mes Chers concitoyennes et Concitoyens,
Cela fait déjà quatre longs mois que la nation entière attend le soulagement et l'espérance que l'investiture d'un nouveau gouvernement, venant compléter l'élection d'un nouveau President, devrait lui apporter. La cérémonie du jour marque la fin de cette longue attente. J'éprouve donc une immense satisfaction à mettre toutes mes forces de patriote intégral au service de mon pays.
Entre les angoisses rétrospectives des aléas de la ratification et les exquises appréhensions du premier pas à franchir sur le chemin de la gouvernance politique, il m'est donné de mesurer l'ampleur des défis et des enjeux, de même que l'immensité des responsabilités qui pèsent sur la nouvelle équipe gouvernementale que j'ai le privilège de diriger.
En cette heure solennelle d'intense émotion et de dépassement, je tiens à rendre hommage au Chef de l'Etat, Son Excellence Joseph Michel Martelly. Après m'avoir fait l'honneur de me désigner comme Premier Ministre, il a démontré sans équivoque sa clairvoyance et sa détermination dans la ligne droite de son choix et de son soutien.
Je salue également le sens hautement patriotique des Parlementaires. Ils ont transcendé les clivages et les sensibilités politiques, ainsi que les intérêts partisans, pour m'accorder leur confiance sur des questions vitales qui tiennent tant à cœur la nation souffrante et impatiente.
Je tiens à remercier le Premier Ministre sortant, Jean Max Bellerive, pour les propos élogieux qu'il a eus à mon endroit. Jean-Max, je l'avoue, me laisse une succession difficile à assumer et à gérer si je ne prends tout de suite le parti d'élever la barre au-dessus de la commune mesure. Traversant avec un panache exceptionnel l'éprouvante solitude de la Primature, il a dominé le jeu politicien et la rumeur des factions pour marquer son passage de l'empreinte d'un homme d'Etat serein et sensible, voué au service d'autrui et de la République. C'est avec le sentiment du devoir magistralement accompli au bénéfice des populations haïtiennes, surtout dans les lendemains douloureux de la catastrophe du 12 janvier, qu'il rentre aujourd'hui sous la tente pour un repos bien mérité, mais qui ne peut être que provisoire, car la République de la refondation nationale ne pourra pas se passer des talents et des éminentes qualités de cœur et d'esprit que ce grand serviteur cache sous sa profonde humilité.
Mesdames, Messieurs,
Le moment est venu pour moi d'assumer mes fonctions à la tête du nouveau gouvernement chargé de conduire la politique de la nation, sous le leadership du Président de la République. Je voudrais en cet instant présent lui renouveler l'assurance de mon engagement à l'accompagner dans sa campagne mobilisatrice et sa quête inlassable de bien-être durable, placées sous le signe du changement, au seuil d'un nouveau cri et d'un nouveau départ.
Dans ce contexte, je prends aujourd'hui les rênes d'un gouvernement du renouveau et de la renaissance haïtienne, composé de femmes et d'hommes, profondément imbus des contraintes et des impératifs de l'heure. Je voudrais profiter de l'occasion pour leur présenter mes félicitations et leur dire toute ma fierté d'être assisté d'une équipe de citoyens et citoyennes pétris de compétences et d' expériences, prêts à s'acquitter de leurs devoirs, dans l'intérêt bien compris de la population haïtienne en quête permanente et légitime de bien-être matériel, social, économique et spirituel.
Ensemble, nous allons mettre en œuvre la politique gouvernementale, dans la recherche constante des solutions les plus appropriées à la problématique haïtienne, multiple, multiforme et multidimensionnelle. Les objectifs et les stratégies sont bien connus ; ils ont été clairement exprimés aux comices et aux urnes du 20 mars 2011 ; ils ont été largement et longuement explicités les 13 et 14 octobre dans l'énoncé de politique générale présenté et consacré au Parlement haïtien, en des séances de haute facture civique et dialectique. A ce compte, je renforcerai l'appareil gouvernemental pour une application intelligente et soutenue des politiques publiques qui garantissent à tous le droit à de meilleures conditions de vie.
Dans la pleine conscience d'une incontournable obligation de performances et de résultats immédiats, le gouvernement s'investit délibérément dans la mise en œuvre des priorités édictées par le Chef de l'Etat et qui constituent les fondamentaux stratégiques du relèvement national. Nous sommes déterminés à mobiliser toutes les énergies nationales dans une croisade patriotique du BIEN-VIVRE-ENSEMBLE, soutenu par les piliers de l'Education, de l'Emploi, de l'Etat de droit et l'Environnement régénéré.
Mesdames, Messieurs les Ministres et Secrétaires d'Etat
Par l'entremise du Parlement, nous avons signé un contrat collectif avec le peuple haïtien pour matérialiser la politique de changement prônée par le Président de la République. Ce paradigme du changement irriguera toutes les artères de l'action gouvernementale. Il inspirera et illustrera nos postures et tous les actes que nous serons appelés à poser à la tête du gouvernement.
Je vous demande donc, Mesdames et Messieurs les Ministres et Secrétaires d'Etat, de participer vaillamment à cet effort commun pour promouvoir et alimenter cette culture du changement dans les sphères d'activités relevant de vos compétences respectives.
Le même effort est sollicité de tous les Directeurs Généraux de l'Administration publique comme de tous les fonctionnaires et employés de l'Etat, chargés de prolonger jusque dans la plus étroite proximité des populations les bénéfices attendus de la politique gouvernementale. Cela implique le maintien d'un équilibre intelligent entre les exigences de la bonne gouvernance et la satisfaction des besoins sociaux de base ; cela implique aussi l'obligation d'un choix courageux entre la préparation méthodique de l'avenir et la gestion d'un présent truffé de frustrations et d'insatisfactions trop longtemps entretenues.
Les lourdes responsabilités que nous partagerons au sein du gouvernement commandent à chacun de nous, dans un esprit de service public, une mutation profonde et positive d'attitudes et de mentalité dans la gestion de la chose publique, dans nos rapports inter-personnels, dans nos relations avec nos collaborateurs, avec les administrés et avec la population.
A ce propos, je réitère l'engagement de mon gouvernement de rester ouvert à tous les secteurs, réellement intéressés à la cause du redressement national. Je citerai, entre autres, le secteur privé, les partis politiques, la jeunesse, l'université, les associations de la société civile, les organisations de base, et j'en passe… Il incombe au gouvernement d'assurer le relais de leurs justes aspirations et de leurs revendications bien souvent légitimes.
Je veillerai en conséquence au respect du principe d'égal accès des citoyennes et des citoyens au service public, aux emplois publics et aux marchés publics. La République du changement prônée par le Chef de l'Etat est une République de l'égalité qui crée l'incitation à la participation démocratique ; c'est une république inclusive, où la seule sélection s'opère par le travail, par l'effort et par le mérite, sans aucune autre considération fondée sur le sexe, la couleur, la naissance ou l'idéologie.
Mesdames, Messieurs,
Les attentes de la population sont nombreuses. Nous avons l'impérieux devoir d'y apporter des réponses concrètes et conformes à la défense de l'intérêt général.
Aussi, par-delà les déclarations d'intention servant de fil conducteur à nos démarches, le gouvernement doit-il immédiatement passer à l'action dans la poursuite accélérée des objectifs identifiés et ciblés. Chacun de nous mesure déjà la haute portée patriotique de la mission à lui confiée et de l'ampleur de la besogne à abattre.
A cet égard, mon souci majeur consistera à sauvegarder constamment l'harmonisation et la cohésion gouvernementale et surtout l'unité d'action, éléments indispensables à la coordination et au succès de l'action gouvernementale, étant bien entendu que ce succès est aussi conditionné par la collaboration intelligente de tous les secteurs vitaux de la société haïtienne.
Je ne terminerai pas sans rappeler à nos amis de la communauté internationale ici présents tout l'intérêt que le Gouvernement attache à la coopération bilatérale et multilatérale dans le cadre de l'aide publique au développement. Je voudrais d'ores et déjà les remercier pour leur appui et leur encadrement dans l'œuvre de reconstruction nationale à laquelle va prioritairement s'atteler le gouvernement de la République.
Le dernier mot de mon allocution sera une note d'espoir à l'adresse de la nation haïtienne qui soupire depuis trop longtemps dans les ténèbres de l'ignorance et de la pauvreté. Je lui demande de garder la foi en l'avenir, car la nuit la plus longue et la plus noire n'empêche pas le soleil de se lever. Je lui redis avec force et conviction qu'il n'est point nécessaire à un pays d'être étendu et nombreux pour être catalogué dans la liste des grands ; il lui suffit d'être habité par un peuple fier et valeureux, et qu'il soit conduit par un chef avisé et dynamique, qui sache lui proposer de grandes ambitions. Pour ma part, je veux lui garantir de ma ferme détermination et de ma totale disponibilité à m'acquitter de ma tâche pour son plus grand bien, et d'appuyer sans faille le Président de la République dans sa quête de bien-être collectif et dans sa grandiose entreprise de refondation nationale.
Merci.
Dr Garry CONILLE
Premier Ministre
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