dimanche 17 juin 2012

OLIVIER MARTELLY ENTREVUE AVEC LE JOURNAL LE NOUVELLISTE.


                                          MERCREDI 13 JUIN 2012
Enock Néré : On a assisté à l'inauguration du mini stadium de Gressier, ensuite celui des Verrettes. Quelle est la prochaine destination ?

Olivier Martelly : Il est nécessaire d'accompagner le sport qui peut sérieusement contribuer au changement. Le football doit décoller. Donc la prochaine destination sera soit Jérémie ou Thomonde : deux villes où les travaux touchent à leur fin. Ensuite, il y aura Saint-Louis du Sud, Cayes-Jacmel, mais je ne veux pas en dire plus pour qu'on ne dise pas que j'ai promis sans tenir ma promesse. Disons que cette première étape vise une dizaine de villes suivant un plan bien structuré.

Quel est l'objectif visé ?
Je crois qu'il est important de doter la jeunesse haïtienne de moyens nécessaires pour avoir une bonne et saine distraction, et je pense que si nous continuons comme ça, nous parviendrons à cet objectif qui, pour nous, est primordial à savoir encadrer cette jeunesse haïtienne qui représente l'avenir du pays.

Quels sont les critères qui motivent le choix des villes bénéficiaires de ces mini-stades ?
Avant même d'aller dans une ville, nous avons rencontré les différents maires de ces villes et personnellement, j'ai décidé d'aller vers les zones les plus reculées, c'est-à-dire des zones dont les gouvernements précédents n'ont pas pensé à doter d'un minimum d'infrastructures sportives depuis plus de six décennies. Par exemple, nous venons d'inaugurer quelque chose aux Verrettes, mais c'est une ville qui n'a bénéficié d'une visite d'un représentant du gouvernement de manière officielle depuis 1942. Nous choisissons ces zones où les gens n'avaient aucun espoir de bénéficier de ces infrastructures.

 Choix découlant d'une stratégie politique ou sportive ?
Je crois qu'il est anormal que les enfants de ces villes reculées grandissent sans avoir jamais la chance de connaître un terrain de jeu, de jouer au football sur un terrain de football règlementaire, de voir la configuration d'un terrain de basket-ball ou de volley-ball durant toute leur existence. Cependant, nous avons entamé un processus d'échanges avec les mairies des villes afin d'intégrer la population dans ce qui se fait. Dans la campagne que nous avons lancée, les gens sont sollicités à justifier les raisons qui les poussent à vouloir recevoir une de ces infrastructures dans leurs régions.

D'où viennent les fonds qui servent à construire ces mini-stadium ?
 Du trésor public. Je dois dire que les fonds alloués à la construction de ces infrastructures étaient disponibles puisqu'ils faisaient partie du budget qui a été voté. Seulement, les choses trainaient. Nous sommes là pour assurer la supervision de l'exécution de ces travaux et surtout être sûrs qu'ils répondent aux normes exigées dans le projet de départ. Certaines villes ont une certaine tradition sportive, d'autres, pas.

Pourquoi prioriser les villes sans tradition sur celles qui en ont ? Les enfants de ces villes ne sont-ils pas des enfants ? Doit-on accepter qu'ils n'aient jamais l'occasion d'avoir cette tradition sportive?
Je crois qu'il revient à l'Etat de leur offrir les infrastructures pour susciter cet engouement pour le sport. Je ne trouve pas qu'il soit sensé d'accepter que les enfants de ces villes restent loin de toute pratique sportive. Cependant quand on prend Liancourt qui a deux clubs en seconde division et qui se trouve dans le besoin d'une telle infrastructure, quand on prend des villes comme Léogâne, Mirebalais, Gonaïves...pour ne citer qu'elles,

N'y a-t-il pas une certaine irrationalité dans le choix stratégique ?
Nous avions pensé que la ville de Liancourt aurait le même accès au terrain des Verrettes que les gens des Verrettes. C'est pourquoi nous avons travaillé avec les maires pour assurer le suivi en ce qui a trait à l'entretien du terrain et du mini-stadium. Les autres villes que vous avez citées font aussi partie du plan, mais comme nous le disons,  nous ne pouvons pas tout .faire en même temps. La demande est maintenant très forte. Nous recevons des appels de partout nous demandant d'ériger des infrastructures ici et là. C'est pourquoi, comme je vous l'ai dit plus haut, la demande ne suffit plus, il faut que la population soit en mesure d'expliquer pourquoi elle souhaite avoir cette infrastructure.
 
Quel rapport entre Olivier Martelly et le Ministère des Sports ?
Olivier Martelly en tant que responsable de « Sport pour le changement », conseiller en sport et aussi fils du président de la République entretient de très bons rapports avec l'actuel Ministre des Sports qui est d'ailleurs un ami, mais aussi avec plusieurs autres ministres du gouvernement. J'aime travailler et apporter ma contribution à ce qui se fait dans le pays.
Avec le ministre des sports, nous avons des échanges presque quotidiens sur ce qui se fait en matière de jeunesse, d'insertion de la jeunesse, de sport, d'action civique, de cinéma. Comme quand on touche au football, on touche à la majorité du pays, le Ministre apporte tout son support à ce qui se fait et dans les prochaines étapes de ce travail, il sera encore plus présent avec nous.

Pourquoi seulement des terrains de football et non des centres multisports où d'autres disciplines pourraient éclore ou des gymnasiums ?
Ah la! Vous êtes vraiment sur la balle vous-même. En fait nous y pensons. Vous avez vu que ni à Gressier ni aux Verrettes, il y a un terrain de basket-ball qui jouxte le mini stadium. Nous sommes en train de travailler pour voir comment certaines villes, je ne cite pas de nom, puissent bénéficier d'infrastructures qui répondent encore plus au besoin du milieu. Des mini-stadium, oui, mais Haïti a besoin d'un grand stade à Port-au-Prince et de plus grands stades dans des villes comme le Cap-Haïtien, Saint-Marc, Cayes et même Gonaïves.

 Y a-t-il dans ce projet le plan pour un plus grand stade à Port-au-Prince pour remplacer Sylvio Cator vieux déjà de 60 ans ?
Au départ, on avait caressé cette idée. Cependant si nous avions érigé un grand stade, une seule ville bénéficierait de l'infrastructure. On a décidé de toucher plus de villes parce que nous souhaitions toucher plus de gens dans ce qui se fait. En plus, nous avions déjà un stade. Cependant, l'idée du grand stade n'est pas abandonnée.

A quand la prochaine inauguration ?
Restons en contact car ce sera soit Jérémie ou Thomonde. De toute façon Saint-Louis du Sud suivra immédiatement après.
 
Et pour le grand stade à Port-au-Prince, la pose de la première pierre est pour quand ?
(Rires). Etant donné que je sens que vous êtes toujours sur la balle et que vous connaissez bien la réalité du sport, je vous promets que Ticket Sport et le Nouvelliste seront les premiers informés et pour la prochaine inauguration et pour le lancement de la construction du grand stade.

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