vendredi 19 octobre 2012

Briser les chaînes de la misère par l'éducation

Briser les chaînes de la misère par l'éducation
 
Si Dessalines avait brisé les chaînes de l'esclavage avec des armes à feu et dans la souffrance, aujourd'hui, le président Martelly prône la révolution par l'éducation et le respect. A l'occasion du 206e anniversaire de la mort de Jean-Jacques Dessalines, le chef de l'Etat et son gouvernement se proposent de briser les chaînes qui lient le peuple haïtien à la misère et qui l'empêchent d'avancer.
Le président de la République Michel Joseph Martelly, lors de son discours au palais national.
Le président de la République Michel Joseph Martelly, lors de son discours au palais national.
Jean Marc Hervé Abélard.
 

Michel Martelly veut se lancer dans la lutte contre la misère en se servant de l'éducation comme arme principale. Rappelant les sacrifices consentis par le commandant en chef de l'armée indigène pour aboutir à l'indépendance d'Haïti, M. Martelly invite tous les enfants du pays à se rassembler pour arriver à briser les chaînes de la misère.

« Dans la Constitution du 20 mai 1805, Dessalines ordonnait que chaque département militaire du pays ait une école pour instruire les jeunes. Il a été assassiné sans avoir eu le temps de réaliser ce rêve », a souligné le président Michel Martelly, indiquant que le combat mené par ce héros de l'indépendance témoigne de l'importance qu'il accordait à la justice sociale et au développement économique du pays. « Le rêve de Dessalines d'une société où tous les enfants aient la même opportunité ne peut pas mourir », a insisté le président de la République au palais national, après avoir déposé une gerbe de fleurs à Pont-Rouge, en mémoire de l'empereur Jean-Jacques Dessalines.

« La Constitution de 1987 prévoit que tous les enfants aillent à l'école gratuitement. Les présidents et les gouvernements se sont succédé, mais cela n'a jamais été fait », a poursuivi le chef de l'Etat, réitérant sa promesse de permettre à tous les enfants du pays de jouir de leur droit d'aller à l'école afin que ces derniers puissent trouver leur indépendance d'esprit et briser les chaînes qui les lient à la misère. Martelly estime que les enfants qui ne vont pas à l'école sont utilisés pour commettre des actes de banditisme, ce qui, selon lui, les enfonce davantage dans la misère.

Sous les applaudissements du Premier ministre Laurent Lamothe, du ministre de l'Education nationale, Vanneur Pierre, et de plusieurs autres ministres, du recteur de l'université d'État, Jean Vernet Henry, des membres de commissions communales, des professeurs et des milliers d'élèves qui ont constitué son public au palais national, le chef de l'Etat s'est félicité incessamment d'avoir permis à 1 287 214 enfants d'aller à l'école gratuitement. Il en a profité pour annoncer que l'État va investir 400 millions de gourdes dans le programme de cantine scolaire appelé à utiliser les produits locaux, et ainsi, encourager la production nationale, tout en offrant à près de 1,5 million d'enfants un plat chaud à chaque jour de classe.

Martelly a aussi affirmé avoir demandé au ministère de l'Éducation nationale de mettre sur pied un programme de formation professionnelle dans les écoles à partir de la 7e année fondamentale. « Au mois de janvier 2013, nous allons commencer avec 20 écoles; il y aura 12 centres de formation professionnelle et 12 métiers enseignés : plomberie, informatique, électricité, graphisme, maçonnerie, ébénisterie, etc. », a-t-il annoncé.

« Nous avons également décidé de faire une réforme dans l'enseignement supérieur et nous allons investir dans la construction d'un nouveau campus universitaire et dans la formation des éducateurs et des professeurs », a indiqué le premier citoyen de la nation, annonçant que les étudiants de l'université d'État vont commencer à recevoir les 18 000 gourdes promises par l'Etat dès novembre prochain.

« Nos ancêtres avaient utilisé les armes pour faire la révolution de 1804, nous, nous allons faire une révolution qui va apporter la lumière et l'éducation dans l'esprit de tous les Haïtiens », a conclu le chef de l'Etat.

John Smith Sanon smithsanon@gmail.com Twitter: @smithsanon, Le Nouvelliste |

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