dimanche 14 octobre 2012

Un pas important vers la reconstruction de Léogâne

Un pas important vers la reconstruction de Léogâne
Une vue du bâtiment logeant l'atelier mécanique-auto

Le Nouvelliste
 Valéry Daudier

Près de 200 jeunes suivent depuis octobre 2011 une formation pratique et théorique aux métiers de maçon, menuisier, charpentier, électricien, mécanicien et mécanicien- auto...au Centre catholique de formation et de production à Léogâne (CCFPL). L'inauguration de ce centre professionnel, le premier de ce genre dans la commune, est prévue pour le 3 novembre prochain.
L'un des bâtiments du CCFPL
L'un des bâtiments du CCFPL
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A Darbonne, la célèbre usine sucrière ne sera plus la seule grande référence pour parler de cette localité de Léogâne, commune qui a été sévèrement frappée par le séisme du 12 janvier 2010.  L'Eglise catholique a mis sur pied un centre de formation et de production qui commence déjà à former des jeunes de la commune et des régions avoisinantes.

Après le tremblement de terre, constatant une carence d'ouvriers et de techniciens qualifiés, les responsables ont jugé important d'implanter un tel projet dans la commune. Lequel projet a donc démarré grâce au support de Pro Haïti. Aujourd'hui, c'est Caritas Allemagne qui finance à plus de 90% ce centre de formation et de production où sont enseignées pas moins de sept filières : maçonnerie, ébénisterie, charpenterie, mécanique auto, mécanique-ajustage, électricité et plomberie. Une formation priorisant la technologie allemande.

70 jeunes viennent d'être admis en deuxième année et 106 autres entrent à l'école après avoir passé le test d'entrée. Pour certains étudiants , c'est une grande opportunité offerte aux jeunes de la région. C'est l'avis de Wilky Moril, étudiant en deuxième année en électricité industrielle. Avant le séisme, ce jeune fréquentait un centre universitaire privé à Port-au-Prince. Faute de moyens économiques, il a dû retourner dans sa région natale après la catastrophe.

« La reconstruction ne peut pas se faire sans l'électricité. Et c'est un facteur très important pour le développement du pays. C'est dans cette optique que j'ai décidé de m'inscrire ici. Je suis satisfait du niveau de la formation jusque-là », a indiqué ce Léogânais.

Son camarade Emmanuel Louissaint n'a pas caché non plus sa satisfaction face à l'implantation de ce centre, pourtant peu connu dans la commune. « Le niveau est vraiment élevé. Ce qui est intéressant, c'est que toutes les disciplines ont leurs propres ateliers de travaux pratiques. Il y a du matériel disponible pour les étudiants », s'est réjoui Emmanuel, soulignant avoir payé moins de 10 000 gourdes, versées en trois fois, pour la première année de sa formation qui doit durer trois ans.

De leur côté, les responsables dudit centre n'entendent pas concurrencer des anciennes écoles de renom de Port-au-Prince, mais cela n'enlève pas non plus leur sentiment de fierté. « C'est un grand bébé », se félicitent-ils.

Pour le professeur d'université Louis Gabriel Blot, qui vient d'être installé il y a un mois comme directeur général du CCFPL, c'est l'un des plus  grands projets réalisés dans la commune de Léogâne. « Après le séisme, nous avons constaté une carence d'ouvriers et de techniciens réellement qualifiés dans le milieu (…). Je crois que le centre vient combler ce vide. C'est une chance pour Léogâne en particulier et pour le pays en général» , a indiqué le professeur Blot.

Pour lui, c'est la pierre de l'Eglise catholique à la reconstruction dans la région.

Valéry Daudier

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