La foule des amis d'Haïti se presse dans trois salons en enfilade de la maison de l'Amérique latine, dans le 7e arrondissement de Paris. Les salles Miranda, Président et Artagas bruissent de conversations feutrées. Ici et là, le nom d'Haïti s'échappe de chaque groupe. Tous ceux qui sont là ont été en Haïti, travaillent sur Haïti, se sont investis en faveur de la cause haïtienne.
Il y a des ministres, actuels ou anciens, des élus de tout bord, des associatifs et des hommes d'affaires. Beaucoup de femmes. Que d'amis d'Haïti. De coeur ou par intérêt.
La répartition des catégories socioprofessionnelles est à l'image des problèmes de notre pays plus que de ses potentialités. Laurent Lamothe, hôte de la soirée, au soir de sa première journée de mission sur le Vieux Continent, laisse transpirer dans son discours de circonstance qu'il aimerait que les choses changent. Plus de visites, plus de touristes, plus d'investissements, plus d'attention pour l'Haïti qui s'en sort plutôt que pour celle qui peine sans succès depuis des lustres.
Le Premier ministre est en Europe cette semaine pour dire et redire que le pays se porte mieux. A chaque fois qu'il en a l'occasion, il sort les chiffres, égrène les statistiques sur la sécurité, les investissements étrangers, le nombre des projets, retrace les plans d'un pays en redéfinition de ses objectifs. Devant la presse plus tôt dans la journée comme devant ses invités, il martèle son argumentaire.
Laurent Lamothe prend langue avec la France, ira à Bruxelles pour parler aux responsables de l'Union européenne, puis reviendra à Paris pour rencontrer son homologue Jean-Marc Ayrault. Il fait le tour des décideurs. Plus que la course aux millions, Lamothe souhaite séduire et rétablir la confiance. Renforcer les liens et rassurer sur les engagements d'Haïti pris envers elle-même et par-devant ses amis. Le chef du gouvernement veut aussi dire la bonne nouvelle : Haïti est en chantier, elle avance. Les élections sont pour bientôt, la lutte contre la contrebande et la corruption est au programme de son gouvernement, le nombre des sinistrés encore sous les tentes se réduit inlassablement.
Dans la délégation qui accompagne le Premier ministre, deux sénateurs représentent le pouvoir législatif, Wenceslas Lambert et Jocelerme Privert, l'un président de la commission des Affaires étrangères, l'autre de celle des Finances. De hauts cadres complètent le team Haïti.
Après la visite du président français Nicolas Sarkozy en 2010, la rencontre entre le président Michel Martelly et le chef de l'Etat français François Hollande lors du Sommet de la francophonie de Kinshasa, la rencontre prévue vendredi entre les deux premiers ministres marque un nouveau tournant dans les relations entre les deux pays. La gauche a chassé la droite au pouvoir en France, Haïti a pris du retard, Lamothe doit combler cette lacune et donner de la visibilité à Haïti, cet ami si particulier de la France, de l'Europe.
Haïti et la France sont des pays qui ne se sont jamais aimés même s'ils ont dormi dans le même lit et ne se sont jamais quittés depuis des siècles. Avec tous les grands de l'Europe Haïti partage un bout d'histoire. Français, Anglais, Espagnols , même avec les Allemands. Pas toujours pour le meilleur.
Au bout de cette semaine entre Bruxelles et Paris, Laurent Lamothe ne devra pas déposer son bâton de pèlerin. La bataille pour la reconquête de la confiance des amis d'Haïti est une bataille permanente. Rien n'est jamais assuré. PetroCaribe a beau être du solide et du concret, aucune coopération à elle seule ne sera suffisante pour relever le pays. Et jamais on ne doit croire que ce qui est acquis hier le sera demain.
Frantz Duval duval@lenouvelliste.com Twitter:@Frantzduval
Il y a des ministres, actuels ou anciens, des élus de tout bord, des associatifs et des hommes d'affaires. Beaucoup de femmes. Que d'amis d'Haïti. De coeur ou par intérêt.
La répartition des catégories socioprofessionnelles est à l'image des problèmes de notre pays plus que de ses potentialités. Laurent Lamothe, hôte de la soirée, au soir de sa première journée de mission sur le Vieux Continent, laisse transpirer dans son discours de circonstance qu'il aimerait que les choses changent. Plus de visites, plus de touristes, plus d'investissements, plus d'attention pour l'Haïti qui s'en sort plutôt que pour celle qui peine sans succès depuis des lustres.
Le Premier ministre est en Europe cette semaine pour dire et redire que le pays se porte mieux. A chaque fois qu'il en a l'occasion, il sort les chiffres, égrène les statistiques sur la sécurité, les investissements étrangers, le nombre des projets, retrace les plans d'un pays en redéfinition de ses objectifs. Devant la presse plus tôt dans la journée comme devant ses invités, il martèle son argumentaire.
Laurent Lamothe prend langue avec la France, ira à Bruxelles pour parler aux responsables de l'Union européenne, puis reviendra à Paris pour rencontrer son homologue Jean-Marc Ayrault. Il fait le tour des décideurs. Plus que la course aux millions, Lamothe souhaite séduire et rétablir la confiance. Renforcer les liens et rassurer sur les engagements d'Haïti pris envers elle-même et par-devant ses amis. Le chef du gouvernement veut aussi dire la bonne nouvelle : Haïti est en chantier, elle avance. Les élections sont pour bientôt, la lutte contre la contrebande et la corruption est au programme de son gouvernement, le nombre des sinistrés encore sous les tentes se réduit inlassablement.
Dans la délégation qui accompagne le Premier ministre, deux sénateurs représentent le pouvoir législatif, Wenceslas Lambert et Jocelerme Privert, l'un président de la commission des Affaires étrangères, l'autre de celle des Finances. De hauts cadres complètent le team Haïti.
Après la visite du président français Nicolas Sarkozy en 2010, la rencontre entre le président Michel Martelly et le chef de l'Etat français François Hollande lors du Sommet de la francophonie de Kinshasa, la rencontre prévue vendredi entre les deux premiers ministres marque un nouveau tournant dans les relations entre les deux pays. La gauche a chassé la droite au pouvoir en France, Haïti a pris du retard, Lamothe doit combler cette lacune et donner de la visibilité à Haïti, cet ami si particulier de la France, de l'Europe.
Haïti et la France sont des pays qui ne se sont jamais aimés même s'ils ont dormi dans le même lit et ne se sont jamais quittés depuis des siècles. Avec tous les grands de l'Europe Haïti partage un bout d'histoire. Français, Anglais, Espagnols , même avec les Allemands. Pas toujours pour le meilleur.
Au bout de cette semaine entre Bruxelles et Paris, Laurent Lamothe ne devra pas déposer son bâton de pèlerin. La bataille pour la reconquête de la confiance des amis d'Haïti est une bataille permanente. Rien n'est jamais assuré. PetroCaribe a beau être du solide et du concret, aucune coopération à elle seule ne sera suffisante pour relever le pays. Et jamais on ne doit croire que ce qui est acquis hier le sera demain.
Frantz Duval duval@lenouvelliste.com Twitter:@Frantzduval
Le Nouvelliste,
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RESEAU CITADELLE : LE COURAGE DE COMBATTRE LES DEMAGOGUES DE DROITE ET DE GAUCHE , LE COURAGE DE DIRE LAVERITE!!!
"You can fool some people sometimes, (
But you can't fool all the people all the time."
Vous pouvez tromper quelques personnes, parfois,
Mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps.
) dixit Abraham Lincoln.
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