dimanche 3 novembre 2013

Victoire diplomatique d'Haïti. La République dominicaine sur la défensive.

La République dominicaine a été dans l'obligation de s'expliquer à l'OEA, ce mardi 29 octobre, sur la sentence 168-13 de la Cour constitutionnelle de ce pays d'enlever la nationalité dominicaine aux descendants d'étrangers, en remontant à 1929. Les résultats de cette session confirment la difficulté de la République dominicaine de faire avaler au monde civilisé la décision illogique et raciste du 23 septembre 2013 de son tribunal suprême. Les Dominicains ont joué des pieds et des mains pour faire de cette session une simple réunion d'information où les deux parties auraient à s'expliquer sur la question. 

Peine perdue. Il y a eu débat. A la déception de la délégation dominicaine, la session s'est terminée par l'adoption d'au moins deux décisions majeures qui appellent à la poursuite de la question et non à son classement avec de vagues expressions diplomatiques qui renverraient les deux parties dos à dos. Victoire diplomatique d'Haïti. La Cour interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) est saisie du dossier, reconnaissant ainsi que la sentence du 23 septembre viole les droits humains. Le Conseil permanent de l'OEA a recommandé l'envoi d'une commission d'enquête en République dominicaine.
 
Dans l'instruction de cette affaire, il faut reconnaître à l'appareil diplomatique haïtien plusieurs mérites. Premièrement, Haïti s'est ouvertement opposée à la sentence dominicaine, sans ambiguïté, dès le départ. Sur ce point, il y a mieux. En ces temps de troubles et d'impasse politiques, c'est l'un des rares points sur lesquels le pays tout entier, dans toutes ses composantes, s'est retrouvé et a parlé d'une même voix. La République dominicaine a entendu. Le président Danilo Medina a vite rencontré des Dominicains d'ascendance haïtienne pour leur faire part de sa sympathie et tenter de les rassurer. Cependant, Medina, même s'il avait la volonté, ne peut stopper le racisme et l'anti-haïtianisme grandissants qui ont atteint un point très inquiétant dans son pays. 

Deuxièmement, Haïti a réussi à glaner le support des pays de la région à sa cause. Les résultats de la tournée régionale du ministre des Affaires étrangères, Pierre-Richard Casimir, du 14 au 21 octobre 2013, sont probants.
 
 Le Surinam a déclaré apporter son appui total à Haïti dans ses démarches visant à bloquer ou arrêter la mise en application de cet arrêt. L'assistant du secrétaire général de la CARICOM, monsieur Colin Ganderson, un habitué d'Haïti, a exprimé le rejet de la CARICOM de cette décision qui va à l'encontre des principes et valeurs prônés par l'organisation.
 
Guyana a promis son appui à toutes démarches qu'entreprendra la CARICOM face à cette sentence. Trinite-et-Tobago, dans une déclaration de principe, a fait part de sa préoccupation de la situation que peut générer la mise en application de cette décision. Les positions ont été similaires en Equateur et au Guatemala, selon ce qu'a révélé la chancellerie haïtienne.
 
 L'offensive diplomatique haïtienne a été fructueuse. Pour preuve, toutes les délégations participant à la réunion du Conseil permanent de l'OEA, le 29 octobre, y compris les Etats-Unis et le Canada, ont partagé les inquiétudes d'Haïti quant aux épouvantables conséquences humanitaires que peut générer la sentence du tribunal dominicain.

Troisièmement, Haïti a réussi à gagner le pari de déplacer la question des strictes relations haïtiano-dominicaines.
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RESEAU CITADELLE : LE COURAGE DE COMBATTRE LES DEMAGOGUES DE DROITE ET DE GAUCHE , LE COURAGE DE DIRE LAVERITE!!!
"You can fool some people sometimes, 
But you can't fool all the people all the time."
 (
Vous pouvez tromper quelques personnes, parfois, 
Mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps.
) dixit Abraham Lincoln.

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