mardi 3 décembre 2013

Un fait inédit dans toute l’histoire de la diplomatie moderne !

Le Président du Sénat haïtien écrit au Président du Sénat du Chili pour lui demander de faire des démarches auprès des troupes chiliennes pour intervenir contre le gouvernement haïtien. En un mot, il invite une armée étrangère à l'aider à faire tomber le gouvernement de son propre pays.
 
La lettre est arrivée comme une bombe dans les milieux diplomatiques de la région et l'on commence à se poser des questions sur la lucidité de l'auteur de la rocambolesque lettre. Mais aussi comique que cela puisse paraître, il traduit un certain penchant de l'opposition haïtienne d'aujourd'hui à avoir recours aux étrangers, comme ce fut le cas du financement des dernières manifestations d'opposant financées à hauteur de 50 millions de dollars par la République dominicaine.
 
Au moment où le gouvernement travaille activement au dégel de la situation politique en vue des élections, le Président du Sénat a envoyé, par le biais de l'ambassadeur du Chili en Haïti, une lettre au Parlement chilien et notamment à son homologue Jorge Pizarro Soto, pour lui demander en cas de chaos en Haïti, que les troupes chiliennes prennent position en faveur de l'opposition et de la population, le ministre des Affaires étrangères chilien, Alfred Moreno, aussi ébahi que les autres lecteurs de la fameuse lettre, a dit non merci à Monsieur Déras. Le Chili a écarté toutes possibilités que les troupes chiliennes détachées en Haïti s'impliquent dans une démarche de renversement d'un gouvernement étranger.
 
Dans une prise de position publique lundi, Monsieur Moreno a rappelé que « Le Chili fait partie d'une mission de l'ONU. Sa fonction est de collaborer à la Paix en Haïti. Son travail n'est pas politique, il n'est pas d'une faction ou d'une autre [...] Nos troupes sont sous la conduite de l'ONU [Organisation des Nations Unies] » a déclaré le Chancelier chilien aux journalistes locaux, ajoutant « Les troupes ne sont jamais intervenues et elles ne vont jamais intervenir ni interférer sur des sujets internes [...] Nous espérons que les différences politiques qui existent en Haïti se résolvent et de la même manière que les institutions s'améliorent et que les lois qui leur permettent de mieux fonctionner soient approuvées ».
 
La demande est taxée d'inadmissible par le député chilien, Jorge Tarud, membre de la Commission des Relations Étrangères de la chambre qui a rappelé que la participation militaire chilienne en Haïti s'inscrit dans un contexte spécifique, suite à une demande spécifique « du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon » et relève exclusivement de l'ONU et de la Communauté internationale.
 
Une réunion est prévue ce mardi entre le Ministre Moreno et le Président du Sénat, Jorgé Pizarro ainsi que les membres de la Commission des Relations Extérieure autour de cette fameuse lettre qui fait rire dans les coulisses de Santiago du Chili.
 
Les Ambassadeurs des autres pays qui n'ont pas encore réagi publiquement, mais qui en rient en privé, refusent toujours de croire qu'un Président du Sénat haïtien ait vraiment écrit cette lettre.
 
Henriot Jean-Jacques
Directe Infos

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