jeudi 4 juin 2015

Haiti-Elections ou L’aide américaine aux trafiquants de drogue.-


Décidément, les élections en Haiti constituent une aide des Etats-Unis aux criminels et aux trafiquants de drogue. Depuis, la chute des Duvalier, le nombre de trafiquants de drogue, de kidnappeurs ou de criminels qui y participent et en profitent pour s’assurer d’une impunité ne fait qu’augmenter.

Le spectacle en Haiti des arrestations de la DEA, l’agence américaine anti-drogue, après le départ du Président Jean-Bertrand Aristide en 2004 est une tache d’huile qui justifie les questionnements sur l’utilité de la diplomatie américaine en Haiti.

Car, avec l’argent des contribuables américains, des trafiquants comme Fourell Célestin ont pu envahir le parlement haïtien, renforcer leur main mise sur la Police nationale dont le Directeur Général Jean Nesly Lucien fut aussi écroué par des agents américains.
Lors des élections de 2010, l’organisation de Défense des Droits humains connue sous le nom de RNDDH avait publié une liste de bandits, de trafiquants et de criminels connus qui cherchaient à intégrer le parlement haïtien.

C’est encore le cas pour les élections de 2015. Des criminels, des kidnappeurs, des trafiquants de drogue envahissent le plancher; ils sont candidats et cherchent à avoir Immunité parlementaire, Impunité et surtout à contrôler l’Appareil de l’Etat pour renforcer leur activité criminelle.

Dans cette situation d’envahissement total de l’espace étatique, les trafiquants de drogue et les kidnappeurs imposent leur influence sur les institutions étatiques jugées indispensables pour leur objectif. De plus, ils combattent ouvertement toutes personnes qui dans le temps avaient osé opposer une résistance à leurs entreprises criminelles. 

Une pensée spéciale aux policiers du BLTS, du SDPJ, de la BRI et aux juges honnêtes qui avaient affronté ces bandits au prix de grands sacrifices humains, rejetant leurs offres de pots de vin. Tristement, ils sont seuls face aux bandits qui contrôlent déjà beaucoup et disposent de grands moyens pour faire campagne et manipuler les élections. Impuissants, les gens honnêtes sont condamnés à observer le renforcement de l’influence des criminels sur le pouvoir d’Etat.

Même quand nous croyons que la lutte contre la drogue et contre le crime organisé est une question nationale de sécurité et de développement économique d’Haiti allant au-delà des recommandations des Etats-Unis, nous pensons que ce Grand voisin destinataire à une obligation d’assistance envers Haiti, ce petit pays de transit. Sa politique vise-à-vis d’Haiti devrait toujours tenir compte de cette réalité.

Le projet politique des criminels, des kidnappeurs et des trafiquants de drogue est visible et connu. Les diplomates américains en poste en Haiti ne peuvent prétendre ignorer l’évidence. A moins qu’ils aient des intérêts directs dans cette activité, rien ne justifie leur indifférence.

La puissance de ces criminels dans un Etat aussi faible qu’Haiti est comparable à celle des groupes terroristes au Moyen-orient dans des pays comme l’IRAK, la Syrie ou la Libye. Regroupés, en vue d’accaparer le pouvoir d’Etat, ces gangs représentent une vraie force. Dans ce contexte, Haiti ne peut pas se passer de l’aide internationale et de l’assistance de ses amis.

La poursuite d’objectifs diplomatiques sans tenir compte de ce paramètre en Haiti est un non-sens. Le financement des élections dans ce contexte ne sera qu’une aide internationale fournie aux gangs criminels. Et, plus spécifiquement, on aura raison de dire que les Etats-Unis fournissent une aide politique aux trafiquants de drogue, aux kidnappeurs et aux criminels qu’ils prétendent combattre en Haiti.

Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haiti
4 juin 2015
@reseaucitadelle

Lisez : Le département du Nord d'Haiti pris au piège du trafic de drogue et de la corruption. (Texte de Cyrus Sibert)



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