1- Il existe dans le pays un petit groupe réduit composé de membres du secteur privé, des Président du Sénat et de la Chambre des députés qui participe aux décisions les plus folles de la Présidence jusqu’à cautionner l’arrivée de militaires dominicains en Haiti.
2- Après Moise Jean-Charles lors du débat du GIAP, Jocelerme Privert est le deuxième conseiller de l’ancien Président Rénel Préval à accuser leur ancien collègue du Palais National Jude Célestin de “déplacer vers d’autres lieux” les matériels du Conseil National des Équipements (CNE).
3- Monsieur Privert a une idée précise de l’endroit ou se trouvent les équipements du CNE. Mais, il n’a rien fait. Il préfère se plaindre comme le simple citoyen, impuissant.
4- Jocelerme Privert qui recommande des fausses enquêtes pour assassiner le caractère d’opposants politiques comme le candidat à la présidence Jovenel Moise, ne peut pas ordonner une investigation sur les “personnalités politiques” qui se sont approprié illégalement les équipements de l’Etat, exiger la saisie de ces matériels et l’arrestation des personnes fautives.
5- Contrairement aux multiples conférences de presse tenues quotidiennement à la Primature sur l’action du gouvernement dans les zones détruites par l’ouragan Mathieu, le gouvernement n’a rien fait pour aider les sinistrés : sans l’aide internationale, il est impuissant au point d’accepter n’importe quoi, de n’importe qui, à n’importe condition.
6- Monsieur Privert ne maitrise pas les notions géopolitiques. Il ne peut pas comprendre les sensibilités historiques qui entourent une présence militaire dominicaine en Haiti. Ce 15 octobre 2016, en présence d’un diplomate de la trempe de Ban Ki Moon, il a fait une piètre figure en termes de maitrise des nuances diplomatiques. Le Secrétaire générale de l’ONU qui n’a jamais accepté un contingent dominicain au sein de la MINUSTAH pour les mêmes raisons historiques évoquées aujourd’hui par les sénateurs haïtiens ne peut qu’avoir une idée négative de ce Chef d’Etat haïtien qui banalise la question.
7- Monsieur Privert a fait preuve de mépris vis-à-vis du peuple haïtien, en osant accuser tous ses concitoyens de pillage. De plus, il a profité de la présence de la presse internationale pour vanter les dominicains, trainer Haiti dans la boue jusqu’à affirmer que l’Etat haïtien est incapable de sécuriser 500 camions d’aide et d’équipements. A bien suivre ses déclarations, seuls des honnêtes dominicains peuvent sécuriser les équipements. Quel est le message envoyé aux entrepreneurs qui comptent investir en Haiti?
Jocerleme Privert ne parait pas assez lucide pour traiter des questions diplomatiques avec la République Dominicaine. Il est sous influence. Car, même quand Danilo Medina, le Président Dominicain veut d’aider, il est inconcevable qu’il décide un matin de traverser la frontière avec une quantité monstre de camions et d’équipements sans tenir compte de notre capacité d’accueil et de gestion de l’aide. Il pouvait entreposer son aide le long de la frontière puis les acheminer par quantité raisonnable. Monsieur Medina qui mène déjà une politique nationaliste identitaire anti-haïtienne a fait exprès d’envoyer tout, en un seul convoi, pour faire du spectacle, une belle publicité internationale, créer une dépendance en matière de sécurité en vue d’imposer la présence de son contingent militaire en Haiti. Heureusement que le peuple haïtien et des Sénateurs courageux ont compris la manoeuvre, pris le taureau par les cornes et mis un terme en tout cela.
Comme dit un vieux dicton haïtien : Zanmitay dire plis, lè chak granmou rete lakay yo.
L’acte posé par le Président de facto Jocelerme Privert ce 15 octobre — jour de l’invasion américaine exigée par le secteur Lavalas dont il est adhérent, rappelle cette déclaration de Jean-Jacques Dessalines : “Après tout ce que je viens de faire…si les citoyens ne se soulèvent pas, c’est qu’ils ne sont pas des hommes.”
Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti // 16 octobre 2016
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