[ “La reconnaissance est le fruit d’une grande culture; on ne la trouvera pas chez les gens grossiers.” … si l’ex #JeuneCommissaireDePolice #GuyPhilippe doit répondre des faits qui lui sont reprochés, #LeLibérateur #GuyPhilippe reste et demeure celui qui a sauvé des centaines de milliers de militants, de sympathisants et de citoyens de la mort en 2004.]
La décision de Guy Philippe de plaider coupable met fin à une série d’accusations et de défenses sur un dossier que seuls les Etats-Unis et l’accusé connaissaient la vérité. L’homme a ainsi décidé de faire face à ce qu’il avait fait. Comme nous l’avons toujours dit, dès le début de cette affaire : “son avenir dépend de ce qu’il a fait et de ce qu’il n’a pas fait”; enfin, les deux concernés ont décidé de trouver une entente.
Il faut remarquer que, dans la note du Bureau du Commissaire du gouvernement de Miami, on fait référence à Guy Philippe comme officier de police. Durant son passage au sein de la PNH, l’homme menait la grande vie. C’est d’ailleurs toujours le cas au sein de la Police Nationale où ils existent des “Commissaires barons” menant une vie de Prince au dessus de leur salaire ou des frais mis à leur disposition et des “Commissaires carriéristes” qui font leur travail “Protéger et servir” dans la misère en évitant les réseaux mafieux.
J’en profite pour attirer l’attention des jeunes sur ce point : Les bêtises commises à l’aube de sa vie, peuvent hypothéquer toute une vie.
Ils sont nombreux les jeunes officiers de police des années 90s qui se sont laissés attirer par l’argent facile, l’argent sale de la drogue ou de la corruption qui coulait à flot dans un pays pauvre sorti d'embargo total. Il faut d’ailleurs reconnaitre cette tendance chez les membres de la force publique de succomber aux avances des trafiquants de drogue, des criminels et des corrupteurs.
Paradoxalement, les gens qui ont pris part à ces histoires étaient des privilégiés du moment. Contrairement à nous, jeunes étudiants traumatisés par le coup d’État militaire, appauvris par l’embargo, puis délaissés par l’administration Lavalas qui passait plus temps à piller, à profiter de son retour au pouvoir qu’à relancer le pays sur la voie du développement, les gens qui ont pris part à ces manoeuvres déloyales avaient le privilège d’être boursiers, d’étudier à l’Etranger et/ou d’exercer le pouvoir.
Le crayon de la justice américaine n’a pas de gomme. La crédibilité est comme la virginité; une fois perdue, c’est fini. Le caractère d’un homme se forme par sa capacité à refuser des avantages et des privilèges quand leur mode de jouissance viole les principes du droit universel et de la morale publique.
J’imagine, l’angoisse aujourd’hui de ces jeunes officiers de la Police et/ou de l’Armée d’Haiti qui avaient profité des millions de la drogue qui coulaient à flot et se retrouvent avec des inculpations bien documentées, hypothéquant leur avenir et leur carrière politique. C’est une leçon pour les jeunes qui observent.
A ce stade, il est impérative de faire une différence entre #GuyPhilippe #CommissaireDePolice et #GuyPhilippe #HommePolitique. C’est d’ailleurs ce qu’il aurait du faire comme stratégie de communication politique. Au lieu d’entrainer ses supporteurs et le Sénat dans une situation embarrassante, ce serait mieux pour lui d’établir le distingo entre le Jeune Policier fougueux qui pouvait commettre une bêtise de jeunesse et le Politicien mature, tout en affirmant qu’il attend de voir le contenu du dossier de la DEA.
Quand au Sénat de la République, il n’y a rien de catastrophique dans sa position. Car, en plus que sa résolution n’avait pas traité le fond du dossier mais plutôt la forme, à savoir la façon dont Guy a été arrêté puis transféré aux Etats-Unis, il est une réalité que partout dans le monde, les Assemblées parlementaires expriment souvent des positions catégoriques, non-diplomatiques que leur Pouvoir Exécutif ne peut pas se permettre. De plus, dans le cas de Guy Philippe, le Ministre de la Justice Camille Edouard Jr avait boudé toutes les convocations du Parlement qui pourrait servir à établir les faits et les détails du dossier.
En ce sens, si l'ex #JeuneCommissaireDePolice #GuyPhilippe doit répondre des faits qui lui sont reprochés, #LeLibérateur #GuyPhilippe reste et demeure celui qui a sauvé des centaines de milliers de militants, de sympathisants et de citoyens de la mort en 2004. Car, après le massacre de la Scierie dans la commune de Saint-Marc, les gangs Lavalas d’Aristide planifiaient activement d’attaquer les opposants du régime dans plusieurs villes du Nord, le 25 février 2004, soit à la fin des activités carnavalesques. D’ailleurs, le 17 décembre 2001, n’avaient-ils pas incendié les bureaux des partis politiques, les résidences de chefs de partis et assassiné plusieurs dizaines de militants à travers le pays? La police ayant été sous le contrôle des gangs criminels d’Aristide, les manifestations pacifiques ne pouvaient pas arrêter ce projet macabre.
Qu’on évite toute confusion entre les citoyens qui sont reconnaissants à l’égard de Guy Philippe pour son acte de bravoure dans la libération du territoire national de l’emprise des gangs criminels d’Aristide avec ceux qui ont bénéficié ou participé à ses activités de conspiration contre les Etats-Unis en termes de blanchiment d’argent et/ou de protection de trafic illicite des stupéfiants.
“La reconnaissance est le fruit d’une grande culture; on ne la trouvera pas chez les gens grossiers."
Ce tournant dans le dossier Guy Philippe ouvre la voie à d’autres arrestations d’anciennes autorités policières, politiques, judiciaires ou des personnalités la société civile, impliquées dans le trafic illicite de stupéfiants, dans le blanchiment d’argent et/ou dans le détournement des fonds publics. L’heure est venue de libérer les avenues électorales et/ou politiques de ces éléments embarrassants qui hypothèquent l’image et la réputation de notre État sur la scène internationale. Si des citoyens doivent être toujours prêts à mourir pour sa patrie, on ne saurait sacrifier un pays pour quelques individus. Il est temps d’envisager une loi Vetting capable d’épurer la police, la justice, le pouvoir politique, les processus électoraux, les partis politiques, de ces gens sur lesquels, de graves accusations crédibles, pèsent.
Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti (25 Avril 2017)
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Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti (25 Avril 2017)
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