jeudi 13 juillet 2017

#Haiti - Hommage à Klaus Eberwein : “on ne frappe pas un homme à terre”.-

#Haiti - Hommage à Klaus Eberwein : “on ne frappe pas un homme à terre”.- (Texte de Cyrus Sibert)

“Les péripéties des techniciens, pressurés par des politiciens hypocrites qui agissent dans l’ombre”

L’annonce du décès de Klaus Eberwein est une nouvelle triste. Klaus est connu comme un homme humble, sage, de bon commerce qui n’aime pas décevoir ses amis. Il est, en quelque sorte, victime de son caractère bon enfant. Car, il est bruit qu’ayant perdu le contrôle de l’administration qu’il dirigeait, les comptes ne sont pas bien ordonnés.

Contrairement à tous ceux qui trouvent dans la mort de ce jeune homme une opportunité pour exprimer leur animalité, à ReseauCitadelle nous pensons qu’elle devrait lancer le débat sur la délimitation entre le pouvoir politique et l’administration publique.

Selon les informations, Klaus menait une vie difficile en Floride, avec beaucoup de difficultés économiques, des problèmes de santé, une dépression continue avec des impacts sur sa vie familiale. L’homme aurait vécu ses derniers jours dans une chambre très modeste qui ne cadre pas avec la perception d’un dilapidateur des caisses de l’Etat qu’on cherche à coller sur sa réputation.

Des parlementaires et des personnalités politiques influentes ont joué sur sa gentillesse pour exiger de lui des dons, des financements, des matériels, des projets, provoquant une perte de contrôle de l’administration qu’il dirigeait.

Klaus dont on cherche à trainer la dépouille dans la boue, est un homme bon et grand. Il s’est retrouvé dans une impasse parce qu’il a abandonné ses activités privées d’homme d’affaire pour l’administration publique comme tant d’autres qui désiraient servir leur pays. Nous doutons qu’il n’ait pas eu les moyens pour se défendre. Au contraire, ne pouvant pas subir des persécutions politiques, l’homme a craqué. Il est dégoûté par l’hypocrisie des uns et des autres, ceux qu’il a servi sans réserve, ceux qui avaient pris d’assaut son administration au nom de l’amitié, de la confrérie politique ou de l’entraide entre institutions de l’Etat (législatif/exécutif).

Les parlementaires, les personnalités influentes, tous ceux qui ont forcé la note à Klaus Eberwein pour ensuite l’abandonner à son sort, ont du sang sur les mains.

Si Klaus s’est suicidé, sans faire éloge du suicide, nous pensons fermement, c’est par grandeur d’âme. L’homme a choisi la mort au lieu de se laisser humilier par ces parlementaires, ces politiciens sans conscience, ces ex-conseillers du Président de la République qui exigeaient de lui plus, toujours plus.

Malheureusement, Klaus n’a pas eu le courage de cette ex-Ministre des finances qui ne cesse de répéter aux parlementaires qu’ils sont les premiers bénéficiaires des fonds PetroCaribe; des politiciens cachés derrière des professionnels ordonnateurs ou comptables de deniers publics contre lesquels ils exercent toutes formes de pression.

Il n’est un secret pour personne que la campagne électorale de tous les parlementaires de l’INITE en 2009 a été financée grâce aux fonds PetroCaribe. D’autres personnalités devenues parlementaires avaient la responsabilité de plusieurs projets financés par PetroCaribe dans l’Artibonite.

Même quand nous sommes pour la reddition des comptes, nous ne devons pas cautionner cette pratique de boucs émissaires, cette hypocrisie institutionnalisée par des parlementaires haïtiens, dans leur logique de contrôle politique total, d’impunité généralisée grâce à l’immunité et de domination sociale.

A ReseauCitadelle, nous ne sommes pas dupes!


Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
12 juillet 2017
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