vendredi 14 décembre 2018

#Haiti - Dossier #DERMALOG : Existe- il une alliance SÉNAT/COUR DES COMPTES pour défendre les contrats de certaines firmes? #LeReCit

Ce rapport du Directeur de l’ONI (Office Nationale de l’Identification) que nous publions, prouve que l’État haïtien ne pouvait plus continuer avec la firme SmartMatic — du Sénateur Youri Latortue.

Sans rentrer dans les détails relatifs au voyage de la Première Dame Martine Moise en France ni la décision du Palais National d’annuler le contrat en force, on peut se demander s’il n’existe pas une alliance "Sénat Haitien/Cour des Comptes" pour défendre les contrats de certaines firmes, même quand elles ne respectent pas leurs obligations.

Car, il est clair que la firme Vénézuélienne “Smartmatic" n’a pas respecté ses engagements envers Haiti. Pourtant, le président de la Commission anti-corruption du Sénat a clairement défendu cette dernière en déclarant sur Radio Scoop FM : Smartmatic pouvait faire le travail et avait réclamé seulement deux (2) millions de dollars pour cette tache additionnelle.

Le Sénateur Latortue exige que l’État haïtien renouvelle le contrat d’une compagnie fautive.

Comme nous l’avons dit à plusieurs reprises, monsieur Latortue a un faible pour les firmes. Au lieu d'exiger des poursuites contre elles, il préfère attaquer des personnalités, faisant ainsi diversion au profit des compagnies non-respectueuses des contrats.

Dans ce dossier DERMALOG, nous sommes témoins du fait que la Cour des Comptes a refusé l’annulation d’un contrat-non respecté; aussi, le Sénateur Latortue, nous dit-il, que la compagnie était en droit d’obtenir le second contrat.

Ce qui explique le passage en force de l’Exécutif pour résoudre ce problème de dysfonctionnement de l’ONI, diagnostiqué à partir de 2016; bien avant l’arrivée du Président Jovenel Moise au Palais National.

#LeReCit

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Lisez le Résumé du Rapport de l’ONI : https://www.slideshare.net/reseaucitadelle/programme-de-restructuration-de-loni-rsum

OFFICE NATIONAL D’IDENTIFICATION (ONI)

Programme de restructuration de l’ONI Résumé

Situation :

De 2013 à 2015, le Gouvernement Haïtien a engagé la firme Smartmatic pour une modernisation de son système d’identité de générer un Numéro Identification National (NIN) afin de pouvoir enregistrer tous les citoyens dès la naissance, de fournir une déclaration de naissance aux mineurs et une Carte d’Identification Nationale (CIN) aux citoyens de 18 ans et plus. Ce système devrait être constitué d’une base de données centrale qui serait connectée, via intranet, à des kits de collecte de données placés dans chacun des 142 Bureaux Communaux de l’ONI.

En mai 2016, la firme qui avait déjà officiellement remis le système à l’État comme étant totalement achevé, a contacté le Directeur Général, M. Fièvre, pour le paiement d’une balance de plus de huit millions de dollars américains sur les 53 millions qui devaient leur être versés pour l’exécution du projet.

Suite à cette demande, le Directeur Général qui avait noté de nombreuses défaillances dans le système nouvellement installé, y a fait un diagnostique en se basant sur les délivrables tels que stipulés dans le contrat et le projet présenté par la firme.

Il ainsi fait le constat que les travaux décrits comme complétés par la firme, n’en étaient même pas à 70% de leur achèvement, et qu’il n’existait aucune trace physique de certains des délivrables constitués en la livraison de matériels et équipements. Une somme de plus de 44 millions a été payée, qui représente d’environ 84% du projet. La firme a déjà reçu plus qu’elle n’a livré à l’État haïtien.

M. Fièvre a tenu plusieurs réunions avec l’Ambassadeur du Venezuela en Haïti et le Responsable de Petro Caribe pour discuter du problème. Une délégation vénézuélienne a même effectué une visite au local de l’ONI, sur la route de Frères, au centre de productions et de données, pour évaluer la situation.

Suite à ces rencontres, le responsable de Petro Caribe a proposé d’effectuer un audit des travaux et de bloquer le versement du dernier paiement et d’étudier la possibilité de le mettre à disposition de

l’Office pour compléter le projet, au cas où confirmerait le rapport de l’ONI.

En Décembre 2016, le Directeur Général avait diagnostiqué un problème de génération de NIN pour les citoyens nés en 1996-1997. Le système était complètement bloqué, un problème dont M. Fièvre avait fait part de la gravité d’abord à son Ministre de tutelle de l’époque puis au Président provisoire ainsi qu’au Premier ministre.

Une rencontre a été organisée entre le Président provisoire, l’Ambassadeur du Venezuela et l’ONI pour discuter de ce problème de génération de NIN pour les citoyens nés en 1996-1997 afin d’y trouver une solution rapide. Jusqu’à présent, ONI n’a reçu aucune réponse de l’Ambassade du Venezuela qui avait formellement promis de s’assurer que Smartmatic résolve cette situation au plus vite.

Déjà, l’ONI a des difficultés à produire à temps les CIN pour les populations des villes de province du fait que les données collectées restent des mois durant dans les kits de collecte de données, appelés Parmobiles, avant d’arriver au centre de données en raison de l’absence de connectivité alors que l’État a payé des millions à la firme pour installer un réseau intranet afin d’interconnecter les Bureaux communaux au server central.

En plus de la lenteur que crée cette situation dans les services aux communautés, elle coûte également en logistique vu que ça prend des milliers de gourdes en carburant chaque mois pour collecter les données manuellement, via des clefs USB, dans chaque commune de chaque département pour les apporter ensuite au centre de données. Cette situation est l’une des principales causes qui engendrent de longues files d’attente et de nombreuses frustrations chez les citoyens qui ont besoin en urgence de documents d’identité.

Fin avril, une nouvelle situation a été constatée quand tout le système a totalement arrêté de fonctionner, incapable de traiter les données collectées par les Parmobiles installés dans les 142 Bureaux communaux de l’ONI. Les NIN n’étaient plus générés pour les citoyens nouvellement inscrits dans le système ce qui empêchait de produire des certificats et les CIN de ces citoyens.

Après de nombreuses analyses dans les registres du système, il a été déterminé que la compagnie a installé des certificats numériques d’une durée de vie de trois ans (22 avril 2014 au 23 avril 2017) sur les 700 Parmobiles et les servers qu’il a vendus à l’État haïtien. Une fois expirés, ces certificats empêchent au système de décrypter les données collectées des citoyens afin de les traiter.

Installer des codes de certification digitale pour sécuriser le système est une bonne chose en soi, mais le problème ici est que la compagnie n’avait laissé aucun manuel de procédures, aucunes directives, aucun code source ni fait les transferts de connaissance au staff de l’ONI pour le préparer à répondre à cette situation quand elle se produirait.

C’est une pratique courante chez ce genre de fournisseurs qui veulent ainsi s’assurer que le client fasse toujours appel à leurs services et d’obtenir des contrats de manière régulière pour des détails techniques qui auraient pu être réglés par les techniciens de l’institution.

Heureusement que l’ONI a pu s’organiser pour contourner le système des certificats mais il reste encore beaucoup à faire avant de fixer totalement les 700 Parmobiles.

Il est donc indispensable que le nouveau Gouvernement rencontre les responsables du Venezuela pour discuter de la situation et en accélérer la résolution.




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