jeudi 25 juillet 2019

Haïti, son peuple paupérisé, ses dirigeants chosifiés et sa politique “marchandisée” par une bourgeoise cynique, sans vision, donc malpropre.- #LeReCit

Haïti, son peuple paupérisé, ses dirigeants chosifiés et sa politique “marchandisée” par une bourgeoise cynique, sans vision, donc malpropre.- #LeReCit

Il n’y a plus de politique en Haïti. Nous assistons à une marchandisation de la politique, du pouvoir, des décisions gouvernementales, des votes au Parlement, des informations à diffuser dans le médias…

C’est révoltant!

Cette obsession pour l’argent facilite la domination des familles riches du pays. Une réalité identique à l’histoire de la Famille des Médicis à Florence. Avec la seule différence, si les Médicis étaient progressistes au point de financer la Renaissance italienne, chez nous en Haïti, ce sont des familles sans vision qui font la loi.

Voilà la dure réalité!

La gauche qui avait provoqué la chute des Duvalier se réfugie dans un mutisme complice. Quand ses représentants s’expriment, s’est uniquement pour se positionner sur la conjoncture : le président, la gouvernement, les scandales, les “Zen”. Rien d’idéologique!

La tentative de droite qu’on a connu avec le professeur Hubert de Roncerey n’existe plus. D’ailleurs, suivant les définitions des intellectuels organiques, Droite est synonyme de Duvaliérisme.

Il ne reste que “l’individualisme anarchiste”, le règne de l’argent et la réification. Nos dirigeants politiques sont devenus des choses sur les comptoirs des magasins des riches, les nouveaux colons d’Haïti.

Ce texte vise à décomplexer les jeunes et à provoquer un déblocage idéologique. Car, suivant nos recherches, seuls une articulation idéologique droite/gauche/conservateur avec des jeunes libres, non encore chosifiés par cette minorité riche et malpropre, peut relancer le débat politique sur des bases idéologiques et permettre au peuple de faire de réels choix lors des élections.

Dans son livre “Contre le Libéralisme — La société n’est pas un marché” l’écrivain Alain de Benoist explique comment le “Conservatisme” est différent de l’ “Orthodoxie”. Si l’orthodoxie est une idéologie basée sur l’ordre divin, la divinité, le conservatisme est une approche scientifique de développement social qui considère l’homme comme un être ne pouvant évoluer en dehors des traditions et des institutions sociales — famille, parents, voisinage, communauté, nation — construites à travers des siècles, pour le protéger et favoriser son émancipation.

Le conservateur n’est pas obligé d’être un homme de droite. Car, “il existe aussi un conservatisme de gauche dont les grands noms sont George Orwell, Christopher Lasch, Jean-Claude Michéa, Ivan Illich, Günther Anders et Pier Paolo Pasolini. Tous soulignent, dans une perspective démocratique, les bienfaits d’une société organique fondée sur la solidarité, l’entraide et le don” pas seulement l’argent et les marchandises. p.303

Donc, “Conservatisme” et “Droite” ne sont pas synonymes. Car, si la droite peut être libérale, le conservatisme ne peut pas l’être parce qu’il est non-libéral, méfiant par rapport à l’inconnu, rejetant l’idée que “le passé ne vaut rien”.

En ce sens, même quand le conservateur fait des ouvertures pour s’adapter à l’évolution, il doit prendre la précaution de protéger toutes les institutions traditionnelles (acceptables) dont la mission historique est de défendre sa société autochtone, son identité et/ou ses particularités.

Toujours dans le livre le livre en question, Alain de Benoist explique l’amalgame abusif qui existe entre conservateur, réactionnaire et nostalgique.

Le conservateur n’est pas obligé d’être nostalgique ni réactionnaire. Il peut viser le progrès social, le développement et la modernité, mais à l’intérieur du cadre traditionnel et coutumier, en protégeant les acquis culturels.

“Le conservatisme sait que la nostalgie ne peut pas servir de programme, et que défendre la valeur du passé est tout autre chose que de s’imaginer qu’on peut revenir en arrière. Le conservatisme, d’ailleurs, est moins ordonné au passé qu’il ne l’est à l’intemporel : ce qui de tout temps conserve de la valeur” à savoir, les liens historiques et/ou culturels qui libèrent de la tyrannie des excès du monde moderne. p.298

C’est à ce niveau que se situe le blocage idéologique en Haïti. Ce qui provoque une crise de “sens”.

1- Nombreux sont les Duvaliéristes qui ont commis l’erreur de se comporter en nostalgiques cherchant à réinstaller le régime déchu. Mission impossible! Ce qui les empêchent de construire une vision nouvelle pour l’avenir. Alors que la réalité actuelle du pays pourrait servir d’argument en leur faveur.

2- La droite en Haïti s’est laissée confondre avec le duvaliérisme. Alors que si l’on considère les idées duvaliéristes, elles sont incompatibles avec celles de la droite…encore pire avec la philosophie de la droite libérale.

Si la gauche a forgé cet amalgame pour empêcher l’émergence d’une droite en Haïti, ceux qui se disent de droite n’ont rien fait pour éclaircir ce point, attirer des jeunes leaders et évoluer… en expulsant ceux qui expriment un mépris de classe envers les classes populaires.

3- La gauche haïtienne est une gauche épicurienne, jouisseuse, traversée par des idées consuméristes, la manifestation et la satisfaction des désirs; donc, l’amour de l’argent, la marchandisation de tout… Le président René Préval est le model par excellence de cette gauche libérale/libertaire qui détruit tout en Haïti depuis 1986, transférant les entreprises publiques ou d’État à un petit groupe de bourgeois nuls, cyniques et sans visions, les oligarques d’Haiti.

4- Le Conservatisme!

Il n’y a plus de secteur conservateur comme le mouvement indigéniste qu’a connu Haïti au 18e siècle. Aucune articulation idéologique en faveur de la protection des traditions et de l’identité nationale. Alors qu’en réalité, la majorité nationale, les paysans, ces gardiens de l’identité nationale, sont des conservateurs.

On se livre au mouvement vodou qui est plus folklorique, superficiel que fondamental — sans aucune construction en terme de progrès social. D’ailleurs, il n’est pas moins porteur des idéologies de la marchandisation et du libéralisme/libertaire impérialiste qui envahissent et détruisent notre identité nationale.

Ces genres de réflexions de notre part traduisent notre frustration de voir que nos dirigeants se comportent comme si le peuple haïtien doit subir les changements mondiaux sans articuler ses propres intérêts politiques, économiques et identitaires. Nous nous comportons comme si la République d’Haïti ne peut pas avoir, elle aussi, une politique identitaire, migratoire, de défense, de sécurité publique…; alors qu’à la fin du 18e siècle, notre peuple s’était affirmé aux yeux du monde en réalisant sa propre révolution, la troisième après la Révolution Américaine et Française.

Si nos dirigeants avaient compris que notre peuple n’est pas condamné à abandonner notre pays pour aller vivre chez les autres peuples, ils auraient adopté des mesures de nettoyage, de sécurité et d’urbanisation pour encourager le retour de tous les haïtiens qui ne veulent plus vivre à l’étranger.

On n’a pas besoin de combiner le Ciel, l’Eau, les hommes et la Terre pour

- nettoyer les villes, sécuriser le pays avec les moyens du bord — s’il le faut, avec les moyens traditionnels, “La police rurale” de jadis; assurer un bon fonctionnement de la circulation des véhicules (des visiteurs se font écraser dans les rues).

Même sans électricité 24/24, nos concitoyens de la diaspora, surtout les retraités, pourraient revenir dans leur pays s’il y avait ces trois (3) éléments : Nettoyage, sécurité, circulation routière disciplinée. Ce qui offrirait au pays une véritable source d’investissements et de revenus.

Le peuple Haïtien a aussi des intérêts dans ce monde. Nos dirigeants doivent comprendre que l’émigration n’est pas normal. Les haïtiens aiment leur pays et veulent vivre dans leur pays. C’est irresponsable de construire toute notre politique étrangère sur l’expatriation des haïtiens.

Comme haïtien, je n’ai aucun problème avec les pays voisins dans leur volonté de mettre de l’ordre chez eux. Mon problème est : qu’est ce nous faisons en Haïti pour que nos concitoyens puissent rester chez eux? Quelles sont les décisions pour encourager le retour volontaire des gens de la diaspora? Nos dirigeants pensent beaucoup plus à supplier la République Dominicaine, les Bahamas et/ou les États-Unis à accepter les immigrants haïtiens au lieu de résoudre les problèmes en Haïti pour que les gens restent chez eux. Émigrer à l’étranger entraine un déclassement social que plus d’un souhaiterait éviter s’il avait le choix. Comme dit le psychologue Alain Crespelle, « Le sens prime sur le confort». Vivre confortablement dans un pays moderne où il est impossible de donner à sa vie un sens à la dimension de ses rêves et de ses traditions, c’est déshumanisant.

Comme je l’ai expliqué à un ami, il nous faut un souci de résoudre les problèmes en Haïti. Et, non accepter comme une fin en soi, le fait d’être au pouvoir et de s’enrichir.

Par exemple, le problème de la zombification :

Il suffit d’appliquer une procédure d’autopsie obligatoire pour toutes les personnes décédées, et avec le temps, les suspicions de zombies diminueront.

Une décision simple, capable de créer des emplois en augmentant le nombre de médecins légistes qui à terme qui résoudra un problème de société qui divise chaque jour les familles en Haïti.

Autre exemple : Chaque jour, j’observe avec admiration le travail des facteurs de la poste aux États-Unis. Un pays hyper-connecté qui fait tout pour garder son service de poste. Je me suis dit: Qu’est ce qui empêche aux dirigeants haïtiens de voter des lois faisant obligation à toutes les entreprises de communiquer certaines informations par supports écrits durs, tout en prenant des dispositions pour moderniser la poste en Haïti. Cela pourrait créer plusieurs centaines d’emplois pour les jeunes ou pour les vieux. Car, la poste permet de marcher. Ce qui est bon pour la santé.

Mais, on ne pense pas aux problèmes. On ne fait rien pour l’émancipation de la société haïtienne. Nos dirigeants se sont réfugiés dans une sorte de mégalomanie qui les pousse à parler de tracteurs, d’hélicoptères, de blindés, alors qu’ils dirigent le pays le plus pauvre de l’Amérique. La sécurité publique est un travail de proximité, pourquoi ne pas recruter des jeunes dans leur village pour sécuriser leur village? Nos dirigeants eux, ils préfèrent appliquer les plans construits par des étrangers pour qu’après le Commandant en Chef de la PNH vienne nous parler de manque de moyens comme s’il était Chef de la police de New York.

On ne développe pas uniquement avec des investissements et/ou des équipements, mais aussi par un meilleur agencement de ce qui est à notre disposition.

On peut être anti-duvaliériste — ou non-duvaliériste comme moi — mais, il est un fait : nous sommes en train de revivre l’arrogance de classe que François Duvalier et les griots en général dénonçaient et reprochaient à l’élite économique de ce pays. L’abus des grèves du commerce pour imposer l’agenda politique de Louis Déjoie, ressemblent parfaitement aux manifestations violentes actuelles, financées par la bourgeoisie compradore et voleuse pour imposer ses diktats.

C’est la réalité! Et personne ne peut m’empêcher de le dire.

Ces gens empêchent le fonctionnement du jeu démocratique. Ils refusent de respecter la distance républicaine qui devrait exister entre le commerce et l’État.

Ayant l’assurance de pouvoir tout acheter ou tout détruire, leur arrogance prend une dimension indécente et même révoltante. A chaque décision politique, au lieu de débattre de programme et de mesures de redressement pour améliorer la vie du peuple, les élites de ce pays se livrent à une vente aux enchères répugnante. Ces gens et leurs complices à la tête de l’État doivent comprendre que leurs actes provoqueront un jour, une rébellion populaire violente qui chambardera tout.

L’excès en tout nuit !


Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
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25 Juillet 2019

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