[ Le Titre utilisé pour ce texte n’est pas de Yves Germain Joseph, mais de @ReseauCitadelle ]
À suivre le débat actuel sur la fin du mandat présidentiel il y aurait lieu de se questionner sur l’avenir de la jeunesse haïtienne lorsque des professeurs inoculent le venin destructeur à des étudiants qui ne savent pas distinguer à leur âge le bon du mauvais raisonnement.
Voyons les choses: Est-ce que les élections organisées par Privert en 2016 représentaient la suite des élections initiées en 2015 par Martelly? -Non. Pourquoi? Parce que Privert avait pour mission de poursuivre les élections initiées en 2015 et il ne l’a pas fait.
Il a annulé le résultat des premières élections de préférence pour pouvoir gagner du temps et ordonna la réinscription des candidats désireux de participer aux nouvelles joutes électorales. Il n’était plus donc question de second tour entre les 2 vainqueurs mais d’autre chose.
Une nouvelle liste de 27 candidats a été publiée par le CEP . C’est au bénéfice de ces 27 candidats que les nouvelles élections ont été réalisées d’où est sorti un vainqueur à la grande satisfaction de la majorité des électeurs et des partenaires internationaux au 1er tour.
Peut-on considérer légalement les élections d’octobre 2016 comme la suite de celles de 2015? -Non. Puisque aux élections de 2015 il y a eu 54 candidats et à la reprise après l’annulation ordonnée par le président provisoire 27 candidats se sont ré-inscrits.
Point n’est besoin d’expliquer à quiconque que si à ces nouvelles élections le vainqueur n’avait pas obtenu une forte majorité de plus de 50%, on devrait avoir un second tour entre les deux vainqueurs. CQFD. C’est ou bien un troisième tour ou un autre second tour dans ce cas.
ll n’y a aucune provision ni dans la constitution ni dans la loi électorale permettant une reprise des élections avec un nombre inférieur des candidats initialement inscrits ou un 3ème tour. Même un 2ème Conseil électoral a été recruté et installé pour cette tâche.
Il n’y a donc aucun lien entre les deux élections qui sont fondées sur deux régimes complètement différents. D’ailleurs les élections de 2016 ne répondaient à aucune loi électorale mais étaient garanties par l’ensemble des partenaires régionaux et internationaux d’Haiti.
Comment peut-on exposer et expliquer à la jeunesse estudiantine, quand on est professeur, que les élections présidentielles de 2016 ont les mêmes fondements juridiques que les élections de 2015 annulées et programmées ultérieurement avec d’autres candidats?
Il est donc tout-à-fait normal que l’OEA qui a été la conceptrice du protocole de fév. 2016 se soit portée garante des tenants et des aboutissants du nouveau processus c’est-à-dire fixer le point de départ et le point d’arrivée du mandat du nouveau président.
Faut-il rappeler que tout ce stratagème a été déjà vécu. L’opposition ne voulait pas aller aux élections avec Martelly pensant pouvoir prendre d’assaut les élections avec Privert. Avec Privert ils ont perdu dès le premier tour. Et les revoilà à l’assaut du pouvoir une fois encore.
La morale de l’histoire, c’est qu’on a le droit d’aimer ou de ne pas aimer Jovenel Moïse ou même d’être déçu de ses performances-ce qui est tout-à-fait légitime ou que des insatisfaits veuillent son départ. De grâce, n’utilisez pas le prétexte de la fin de son mandat en fév. 2021.
Ce ne sera autre chose-quelle que soit la formule utilisée-qu’un coup d’Etat, si le président ne démissionne pas de son propre gré. Et Jovenel Moïse ne semble pas avoir peur de ses bien-aimés opposants qu’il connait tous et avec qui il a dormi.
https://twitter.com/YvGermainJoseph/status/1271899493886316545?s=20
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