mercredi 18 novembre 2020

La démocratie haïtienne meurt par manque de décrets et de référendums! #LeReCit

 


La démocratie haïtienne meurt par manque de décrets et de référendums! (Cyrus Sibert)

Ce qui manque à #Haïti, ce sont des décrets présidentiels, adoptés en Conseil des Ministres, en vue d’appliquer les politiques publiques votées par le peuple lors des élections.

Contrairement à l’hypocrisie des ambassades à Port-au-Prince qui crient au scandale à chaque fois que le gouvernement haïtien publie un décret, dans leur pays, ce mécanisme permet d’appliquer rapidement les promesses électorales, de changer de politique publique néfaste et de renforcer la légitimité de leur démocratie.

Pour qui ces étrangers nous prennent-ils?

J’ai été surpris de constater dans le livre #Rage du fameux journaliste américain Bob Woodward @realBobWoodward, qu’aux États-Unis, le président Obama avait adopté 276 décrets, le président Trump en a publié un nombre impressionnant et il n’a pas encore fini avec ses « Executive Orders ».

C’est pareil en Europe et dans presque tous les pays. Là à côté de nous, en République Dominicaine, les dirigeants n’hésitent pas à publier des décrets pour adopter, corriger ou harmoniser les politiques publiques ou le fonctionnement des institutions. Partout, les décrets constituent l’alternative au blocage des lois au Parlement.

Par exemple, aux Etats-Unis, la dernière loi sur l’immigration remonte à Bill Clinton dans les années 90s. Il est difficile de faire passer une loi sur ce sujet brûlant. Sans des décrets, George W. Bush, Barack Obama ni Donald Trump n’auraient pu décider sur ce sujet, en apportant leur conception idéologique conforment à leurs promesses électorales et à la volonté de leurs électeurs. Aussi, aux Etats-Unis, en Suisse et dans d’autres pays démocratiques, organise t-on des référendums sur des sujets d’intérêt général comme la marijuana, le salaire minimum, l’avortement, les armes à feu, des projets d’envergure mais litigieux, etc, etc.

Il faut faire des recherches comparées en droit, histoire et politique pour réaliser que certaines recommandations de représentants de la Communauté Internationale visent à rendre #Haïti plus dysfonctionnel en vue de justifier leurs missions internationales et leurs ONGs, suivant leur stratégie de domination par le chaos permanent.

Car en fait, dans une démocratie, le principe de l’Alternance politique permet de contrebalancer les politiques publiques, de rééquilibrer les approches et de corriger les dérives.

Prenons l’exemple des Etats-Unis, certains décrets d’Obama ont été annulés par Trump; Biden changera ceux de Trump; mais, les décrets à caractère social ou culturel comme ceux en faveur des minorités ou des personnes âgées resteront en place.

En ce sens, ce qui est important, la société progresse grâce aux droits acquis à partir de décrets ou « Executive Orders ». Ce qui renforce la légitimité de la démocratie et des élections.

Faut-il signaler que l’abstention croissante observée lors des élections en Haïti est liée à l’impuissance des élus. Les présidents, les maires et les collectivités locales, ceux qui assurent le pouvoir au niveau central ou local Exécutif sont élus pour ne pas pouvoir agir parce qu’ils sont systématiquement bloqués par des querelles parlementaires, par des caïds non-élus de l’Administration publique ou par des caciquats comme la Cour des comptes. De plus, le citoyen n’est jamais consulté sur un sujet par référendum. Il n’est pas impliqué. L’interdiction de référendum le rend passif.

Si l’Etat d’Haïti fonctionne encore, c’est grâce aux décrets de Duvalier, des Juntes militaires comme celui du Général Avril et du gouvernement provisoire du 1er Ministre Gérard Latortue qui agissait sous la présidence de Me Boniface Alexandre. Les périodes parlementaires ne sont pas plus productives que ces gouvernances par décrets.

Alors, il faut avoir le courage et les arguments nécessaires pour faire comprendre à ces étrangers qu’Haïti refuse leurs dictats de fonctionnement au rabais; que nous avons aussi le droit de diriger notre pays et cela se fera avec tous les moyens démocratiquement acceptables.

Dans toutes les démocraties du monde, l’Exécutif qui est présidé par le premier des élus, le Président de la République qui, ayant obtenu un vote de dimension nationale, a le droit de légiférer sous forme de décrets ou d’arrêtés. Aussi, dans les démocraties, les constitutions sont amendées.

La volonté populaire étant la base de tout système démocratique, aucune loi, aucune constitution ne peut interdire de consulter le peuple par référendum; surtout quand il y a un consensus national sur un problème à résoudre. La Constitution de 1987 étant considérée par tous les secteurs de la vie nationale comme une monstruosité problématique, un changement de Constitution par référendum s’impose.

Cyrus Sibert,
#LeReCit @reseaucitadelle
18 Novembre 2020
Whatsapp: + 509-3686-9669

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