L'OPC (Office de la Protection du Citoyen), Organisme constitutionnel et indépendant, a adressé une lettre daté de 3 Aout 2021, à Madame Helen M. LA LIME, représente spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies, lui demandant une contribution de la Communauté internationale, à travers l’ONU pour la conduite d’une bonne enquête, sur l’assassinat du président Jovenel Moïse, afin que tous les auteurs de ce crime odieux soient traduits rapidement en justice.
La police nationale d'Haïti (PNH) a transféré le dossier de ladite enquête au Cabinet d’instruction, le 4 août 2021. Trois juges ont déjà refusé d’instruire l’affaire pour cause de menaces. Le 3 Aout 2021, le Premier Ministre Ariel Henry a déclaré lors d’une intervention sur une station de radio de la capitale qu’il ne croit pas que les personnes suspectées par la police aient la capacité de mettre en œuvre un tel plan d’assassinat.
On se demande si le Dr Henry qui a eu plusieurs conversations avec le président Nicolas Maduro dispose de nouveaux éléments sur le complot d’assassinat.
Entretemps, des leaders politiques influents comme les présidents des partis politiques INITE et PHTK sont recherchés par le Parquet de Port-au-Prince. De puissants hommes d'affaires dont un syro-libanais disposant de 6 passeports avec des noms différents sont aussi dans le collimateur de la justice. On rapporte que certains d’entre eux ont été escortés par des policiers jusqu’à l'aéroport en vue de quitter le pays.
Lors d’une intervention sur CNN, la Première Dame Martine Moïse, la veuve du président assassiné Jovenel Moïse, a demandé publiquement au Secrétaire général de l'ONU de l’aide pour pouvoir identifier et juger ceux qui ont assassiné son mari.
Faut-il signaler que cette Organisation des Nations Unies qui jusqu’à présent ne fait preuve d’aucune utilité, a aussi des comptes à rendre. Car, le président Jovenel est assassiné dans un pays où il existe une mission de l’ONU sous le Chapitre 6 de la Charte de l'organisation. La victime avait fait plusieurs appels de détresse et dit clairement qu’il est menacé par des oligarques corrompus qui capturent l’État, refusent des réformes et combattent tout effort de développement du pays.
Or, dans une petite capitale comme Port-au-Prince, dire que l’ONU et les Ambassades des puissances étrangères sont incapables d'intercepter les communications des mercenaires colombiens, c’est prendre les gens pour des imbéciles.
Faut-il signaler qu'Haïti évolue dans le même scénario que le Rwanda, avec la différence heureuse qu’il n’y a pas conflit ethnique.
Mais au Rwanda, l’élément déclencheur du génocide fut l’assassinat du président de la République lors du décollage de son avion;
Comme au Rwanda, il y a des groupes armés un peu partout à travers le pays, surtout dans la capitale;
Comme au Rwanda, de puissants leaders politiques sont impliqués dans l’assassinat et n'accepteront pas de se présenter devant la justice;
Le tout dans un contexte de crise politique et humanitaire généralisée et de l’effondrement annoncé d’une capitale où la violence et le crime organisé sont hors contrôle;
Comme Radio Mille Collines au Rwanda, chaque faction utilise sa station de radio pour saboter l'enquête, faire un procès médiatique et influencer les potentiels membres d'un éventuel jury.
Et comme au Rwanda, la mission de l’ONU dans le pays détourne ses regards pour ne pas voir le danger, les innocents qui se font massacrer et éviter d’apporter l’aide nécessaire.
La bonne nouvelle, de source diplomatique, nous apprenons que la CARICOM, organisation des pays de la Caraïbe, est prête à appuyer la demande formelle d'Haïti en faveur d’une enquête spéciale de l’ONU et d’un Tribunal pénal international en ce qui concerne l'assassinat de leur collègue Jovenel Moïse, président d'Haïti.
Durant les 8 dernières années, on a entendu des critiques contre l’unilatéralisme du Président Donald Trump, et les bienfaits du multilatéralisme, parfois présenté comme le dieu qui sauvera le monde. Pourtant, c’est en pleine relance du multilatéralisme par le président Joe Biden que nous vivons un déni d’assistance et de soutien international en faveur d'Haïti.
Tous les rapports sur Haïti présentés au Conseil de Sécurité de l'ONU font état d’une justice dysfonctionnelle. Donc, le Secrétaire Général Antonio Guterres sait très bien que la justice haïtienne n’a pas la capacité d'enquêter ni d’organiser un procès équitable ou impartial sur l’assassinat du Jovenel Moïse. En conséquence, ne pas répondre favorablement à la demande du peuple haïtien exprimée par l’OPC, c’est rechercher l’impunité en faveur des assassins du Président haïtien. Reste à savoir en faveur de qui ou de quel secteur.
L’OPC est prévu par les articles 207, 207.1, 207.2, 207.2 (bis), 207.3 de la Constitution en vigueur et représente l’une des rares institutions fonctionnelles de l’Etat haitien.
Cyrus Sibert,
#LeReCit @reseaucitadelle
reseaucitadelle@yahoo.fr
5 Août 2021
WhatsApp : + 509 3686 9669
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire