jeudi 24 avril 2008
La MINUSTAH le dindon de la farce?
Stanley Lucas
Dans les pays en crise lorsque la communaute internationale intervient sur demande des autorites locales, elle se doit de respecter neuf principes pour reussir.
1. Les autorites locales doivent voir le developpement comme leur affaire, leur responsabilite. Les initiatives de developpement locales doivent repondre aux besoins des citoyens du pays. Ce que veulent les citoyens Haitiens, c'est ce qui est important puisque cela a rapport a leur propre developpement, leur propre avenir et non celui de la communaute internationale. Cette communaute internationale ne peut qu'accompagner les Haitiens. La MINUSTAH a viole ce principe, particullierement les employes de la MINUSTAH qui sont les anciens membres de la MICIVIH qui pensent pouvoir remplacer les Haitiens.
2. Renforcer la capacite locale par le transfert des connaissances et la promotion de politiques appropriees. Le renforcement des capacites passe par le renforcement des connaissances individuelles et des institutions qui developperont les moyens de preparer et d'executer des politiques et delivrer les services a la population. C'est la seule facon de garantir la bonne gouvernance, de recevoir et d'absorber l'aide internationale et d'attirer les investissements. La communaute internationale a totalement neglige cet aspect et la encore vu le profil des acteurs internationaux les plus actifs en Haiti, ils se prennent pour les autorites et les investisseurs locaux. Cemme cette employee internationale en Haiti qui a la fois travaille pour une institution internationale et investit dans le biodiesel. Conflit d'interet?
3. Developpement Durable: preparer les programmes et projets d'une facon qui garantit que leurs impacts dureront au dela des dates d'achevement. Le developpement durable doit toujours assurrer une balance entre le developpement economique, le developpement social, la democracie et la bonne gouvernance. Ils doivent aussi condiderer si la technologie, institutions ou services qu'ils introduisent dans la societe auront un effet durable. Au regard des projets executes la communaute a rate ce train en Haiti. Je vous invite a lire mon article sur la debacle de l'aide internationale en Haiti en cliquant sur: http://solutionshai ti.blogspot. com/2007/ 01/international -aid-debacle- how-to-get. html
4. Selectivite: L'investissement des ressources disponibles de la communaute internationale est en general base sur trois notions: aide humanitaire, les interets de politique etrangere, et l'engagement et la promesse des autorites du pays pour conduire les reformes necessaires. En general les ressources de la communaute internationale sont utilisees dans des interventions qui auront un impact, actuellement ce n'est pas le cas. Preval comme populiste s'oppose aux reformes et a l'institutionalisatio n de la democratie. Les slogans ont remplace les politiques, lutte contre la corruption, modernisation de l'etat, lutte contre la drogue, production nationale...
5. L'evaluation: L'une des taches les plus importantes avant de preparer un programme d'assistance a un pays est de faire une evaluation serieuse de la realite locale. Pliusieurs facteurs doivent etre consideres: Est-ce que le plan de reconstruction rejoint les realites de terrain? Quelles sont les meilleures pratiques existantes pour chaque intervention? Quelle est la capacite de cette societe pour recevoir des montants volumineux d'assistance? En 2007 la BID avait mis US$475 millions a la disposition du ministere des travaux publics, apres huit mois de l'annee fiscale le ministere avait depense seulement 8% de son propre budget. Pathetique dans un pays qui a autant de besoins.
6. Les resultats: Des ressources doivent tres disponibles pour atteindre des objectifs definis, mesurables et strategiques. Avant meme de rentrer dans un pays la communaute internationale doit determiner les objectifs strategiques que le pays a et considerer le meilleur moyen d'atteindre l'impact desire. Quel type de programme et de ressources permettront d'atteindre ces resultats? Determiner les indicateurs permettant de mesurer si ces programmes sont en train d'avoir l'impact desire. En ce sens le gouvernment Haitien a un role central qu'il refuse de jouer, certains acteurs internationaux en profite pour faire ce qu'ils veulent. Resultat? Rien n'est vraiment delivre a la population le pouvoir et ses amis traditionels du secteur prive, le secteur des monopoles, sont les seuls beneficiaires
7 Partnership: La collaboration entre le gouvernement, les donateurs internationaux, le secteur prive, les ONG est vitale. Ce partnership est un element central pour la reussite. En Haiti ce partenariat n'existe pas, ce qui est en place est plutot virtuel. Un petit groupe du secteur prive proche du president definit le partnership. Seulement les membres du club sont acceptes, la politique du mounpaisme est strictement appliquee.
8. La flexibilite: qui doit s'adapter aux conditions changeantes, pour prendre avantage des opportunites et garantir l'efficacite n'existe pas
9. Responsabilier, rendre des comptes: Mettre en place un systeme pour responsabiliser ceux qui sont aux commandes permet de construire un systeme de controle et de verification pour prevenir la corruption. Personne n'est responsable en Haiti, c'est la politique du se pa fot mwen
Tout ceci pour dire que l'assistance internationale en Haiti n'est pas efficace. Le gouvernement Haitien depuis 1994 est en train de rater des opportunites d'assistance qui seront rares dans le futur. Lavalas/Lespwa qui ont sollicite l'assistance massive militaire et economique de la communaute internationale en Haiti l'utilisent adroitement pour proteger leur projet impopulaire qui n'est pas national qui garantira leur perennite au pouvoir. Le maintien au pouvoir de Lespwa/lavalas pour cinquante ans semble est le plan national de developpement de Preval et d'Aristide. La communaute internationale donne l'impression d'accompagner ce projet au detriment du peuple Haitien. Ce qui rend frustre une grande majorite des secteurs de la societe Haitienne. La derniere note de presse de l'OEA annoncant la visite d'Insulza confirme cette perception. Pourlire la note cliquez sur: http://groups. google.com/ group/haitipolit ics/web/secretar y-general- leads-high- level-oas- delegation- to-haiti- on-thursday? hl=fr
Preval, dans sa vision, sait que la communaute internationale n'a qu'une option supporter TOUT ce qu'il fait puisque c'est lui qui a sollicite sa presence. Malgre l'urgence de la situation il fait durer le plaisir. La vie chere continue d'augmenter, vingt Haitiens a la recherche de meilleures conditions economiques sont morts en mer, les Haitiens s'appretent a reprendre les manifestations de rue le 1 mai, jour du travail, Preval sait que les troupes de la MINUSTAH sont la pour sa protection, le 15 mai est sa date limite. Le pays pourra-t-il attendre jusqu'au 15 Mai? Les manifestations qui s'annoncent depasseront l'ampleur du 7 Fevrier 1986 et annonce le chaos si un premier ministre de consensus, et non un valet de Preval, n'est pas nomme avant.
Entre un gouvernement qui a sollicite sa presence sur le sol Haitien, la mauvaise gestion de l'aide, la communaute internationale se trouve entre l'enclume et le marteau en Haiti. Elle se trouve entre un gouvernement impopulaire qu'elle supporte aveuglement et une polulation aux abois qui l'associe aux interets de ce gouvernement qu'elle deteste. Ca va etre le moment des choix. La MINUSTAH sera-t-elle le dindon de la farce?
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