jeudi 22 mai 2008

Stanley Lucas opine sur l’éventualité de la désignation de Jean-Max Bellerive comme Premier Ministre

Ce serait un choix logique. L'ancien gouvernement avait 18 ministres et un Premier Ministre. Le Premier Ministre et quatorze ministres ne travaillaient pas. Bellerive faisait était l'un des quatre ministres qui travaillaient. Il est l'auteur du DSCRNP mentionné par tout le monde comme feuille de route du prochain gouvernement. Par rapport aux attentes de la population le prochain Premier Ministre devra faire vite, il aura seulement trois mois de répit. Des dossiers prioritaires attendent des solutions partielles rapides: La vie chère, la sécurité, des élections sénatoriales libres. Il devrait tire quatre leçons des deux ans de Jacques Edouard Alexis:

  1. Leçons des derniers événements
    • Les élus (Parlement, Président) ne s'entendent pas sur les besoins du peuple a satisfaire: le peuple est dans les rues;
    • Les décideurs, les decision makers ne sont pas a la hauteur de la tache: la rue décide (en apparence)
    • Les instances préposées aux renseignements sont inopérantes sinon inexistantes: de nombreux dérapages sont enregistrés;
    • L'enquête demandée surtout par le secteur prive n'est pas envisage par les autorités compétentes qui se contentent de demander aux victimes de porter plainte;
    • La vie chère en Haïti se résume a une question de riz. Tant mieux!
    • Les agressions ont été sélectives surtout à Delmas et à Pétion ville
    • La responsabilité dans cette affaire n'incombe a personne. Ponce pilatisme!
    • Les règles d'engagement de la MINUSTAH: ses relations avec le gouvernement haïtien?
    • Il n'y a aucune raison que ces événements ne se reproduisent pas dans un futur proche.
  1. L'expérience du gouvernement Alexis
    • Des le départ le Président et le Premier Ministre n'étaient pas sur la même longueur d'onde. Déclarations et pratiques contradictoires
    • Relations difficiles entre ces deux grands acteurs
    • Méconnaissance des rôles
    • Equipe gouvernementale hétérogène
    • Absence d'agenda de la présidence et de la primature
    • Inorganisation et inefficacité du bureau du premier Ministre
    • Conseil des ministres: une comédie
    • Résultat mitige du CSPN sous la houlette du PM Alexis
    • Relations avec le parlement: scandale et corruption

Conclusion: Jean Edouard Alexis a choisi de sortir par la petite porte arrière du Parlement

  1. Le choix du nouveau premier Ministre
    • Faiblesse du président qui perd la grande latitude dont il a bénéficié lors du choix de JEA ;
    • Faiblesse des partis politiques qui ont participé et échoué avec le gouvernement de JEA
    • Tension sinon rupture entre l'état major des partis politiques et les élus de ces paris au parlement qui demandent de négocier directement avec le président la formation du nouveau gouvernement
    • Après une accalmie, le palais national redevient le lieu de discussions informelles sur la formation du gouvernement après l'avoir été pour les élections, la constitution, les collectivités territoriales, l'éducation, la double nationalité, la corruption, la contrebande, la vie chère, etc.
  1. L'avenir
    • Le désespoir après LESPWA
    • Le triomphe de l'ignorance, la stupidité, l'entêtement sur le courage politique de provoquer des ruptures salutaires
    • L'accumulation continue de capital par le groupe au pouvoir, accumulation masquée par la lutte contre la corruption
    • Amendement ou changement de la constitution vs. maintien du statu quo
    • La réélection de Préval ou l'apparition d'une nouvelle force politique sur le terrain politique
    • Le pouvoir a Aristide (à son groupe) ou respect des règles du jeu politique
    • Le coté positif des événements inévitables, nécessaires même, porteurs d'un changement ou d'un développement politique.

Stanley Lucas

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