samedi 28 juin 2008

Analyse hébdomadaire du Doyen Gérard Etienne


LA REVOLUTION (TRANQUILLE) HAITIENNE (186)
RENE PREVAL OU LE CLOWN PRIS DANS SON PRPRE PIEGE. (Version finale)

(Semaine du 2 juillet 08)

Dr Gérard Etienne.

Ce que nous, les analystes de l’extérieur avaient prévu s’est produit exactement de la même façon que nous avions anticipé les évènements. Les parlementaires de la chambre basse viennent de rejeter par une majorité confortable le premier ministre désigné par René Préval. Ce geste honorable relève non seulement le prestige des représentants du peuple, mais vient de porter un coup fatal contre le terrorisme qui a failli s’installer pour toujours au Palais national. Car nous avons bien affirmé qu’avec un élément comme Robert Manuel, flanqué de ses lieutenants qui ont connu la prison pour activités criminelles, le peuple entier aurait été exposé à des bandes de terroristes qui auraient employé tous les moyens pour les empêcher de manifester contre la faim qui leur ronge les entrailles, d’une part. D’autre part les parlementaires ont signé l’acte le plus noble auquel on aura assisté ces dix-huit dernières années. Au fond en rejetant la désignation de Robert Manuel, ils ont ainsi rabroué toute une équipe de bourgeois véreux qui s’apprêtaient à dicter au Monarque les mesures à prendre afin de leur garantir le monopole des produits de consommation, quitte à augmenter le prix pour les rendre inaccessibles aux masses. Sans parler de la tribu même de ce premier ministre. Autant celle d’Alexis contrôlait la machine gouvernementale et une bonne partie du parlement, autant l’équipe de Manuel se voyait déjà investie du pouvoir absolu, celui de poursuivre de plus bel le terrorisme à travers le territoire et d’amasser des fortunes colossales pour se payer villas et citadelles en dehors du pays.

Ceci étant disons-le crûment : Préval et Alexis souffrent d’une démangeaison en pensant même à l’institution parlementaire. Toute leur stratégie, camouflée ou non consistait è renvoyer des élus du peuple dans leurs circonscription loin d’une capitale où ils pourraient s’adresser au peuple par la voie des médias. D’ailleurs on l’a constaté dès l’instant où le Monarque a fait savoir qu’il a désigné Robert Manuel comme PM. On a assisté à toute une levée de boucliers relativement à la participation active de ce monsieur aux opérations Bagdad 1 (plus d’un millier de morts) et au meurtre du colonel Jean Lamy. Or Préval était bien au courant de la feuille de route de Robert Manuel. Il savait pertinemment que ce monsieur n’était pas un saint, qu’il n’allait pas prendre la tête du gouvernement comme un démocrate convaincu des droits de la personne. Et pourtant il voulait l’imposer comme le Roi devant lequel même les plus grandes forces de la terre doivent se courber, il était convaincu de la vassalisation des. Députés.

A nos compatriotes qui nourrissent encore l’idée que René Préval représente un personnage prêt à respecter le jeu démocratique, disons que le frère jumeau d’Aristide est lui aussi un malade dont la FORCE réside dans le pouvoir absolu. Auquel cas il n’a jamais voulu FESPECTER LE REGIME PARLEMENTAIRE (nous soulignons) Il n’a jamais voulu selon la constitution un pouvoir qui serait presqu’au même niveau de l’exécutif dans la mesure où les mécanismes de l’État relèvent de ses mesures et de ses lois. Qu’on se souvienne de ses coups de massue en 1998. Pourtant il n’a pas organisé d’élections législatives en 1999. Et le même scénario va se répéter en 2009 et encore de façon plus tragique car ce monsieur a une peur bleue des élections indirectes qui risquent de lui flanquer au visage des citoyens qui n’appartiennent pas au club de Bourdon. Voir des seconds Sénateur qui ignorent les magouilles de ceux qui ont refusé de voir clair dans le jeu sinistre du Président proclamé et de ses domestiques. Dns la même optique, grisé par le pouvoir totalitaire, grisé par le pouvoir absolu, Préval s’en fout éperdument et d’un PM indépendant et d’un pouvoir législatif indépendant. L’obsession maladive de l’homme, c’est d’avoir à ses pieds les représentants du peuple qu’il fera tourner en bourrique quand il voudra faire adopter des lois ou des mesures favorisant la vente de la cocaïne ou d’autres combines qui mettent en péril la production nationale des biens et services. Somme toute dans cette conjoncture, vu la mise hors jeu de Préval, on peut se demander quels rôles peuvent encore jouer Erick Pierre ou Alexis en vue de dénouer l’impasse.Ces rôles doivent être relativisés même si nous savons que là où il se trouve l’ancien PM continue à manœuvrer et de main de maître. Préval pensait qu’en le destituant, il allait se débarrasser d’un éventuel candidat à la présidence. Qu’à cela ne tienne! Autant Alexis peut se vanter d’avoir à sa disposition des parlementaires loyaux autant il a sur le terrain des groupes d’hommes prêts à tout pourvu que LUI, chef puisse parvenir au haut de la pyramide. Et la question brûlante peut se poser : qui peut provoquer le départ de Préval?

Disons d’emblée que pas un chef d’État n’est en mesure de maîtriser LES CONTRADICTIONS (nous soulignons) dans lesquelles il se trouve. Ces contradictions sont de tous ordres. Sur le plan intérieur, elles sont significatives en ce sens qu’elles sont groupées sous la dénomination des partis de masses ou, dans certains cas d’organisations populaires. D’obédience aristidienne, ces groupes animés par les discours incendiaires de Sôr Anne et de Gérard Jean Juste croient dur comme fer au retour de JB Aristide. Aussi ne reculeront-ils pas devant aucun acte terroriste, comme ils l’avaient si bien fait de janvier 1991 à septembre 1991, actes terroristes que même l’impérialisme américain avait cautionnés en retournant le prophète encadré de 23000 yankees bien armés. Nul doute que ce groupe d’Aristide est bien représenté dans la fonction publique et prête bien ses services aux fauteurs de troubles. Mais il y a encore d’autres groupes qui font la pluie et le beau temps sur la terre de Dessalines. On connaît bien leur leader : Gabriel Valdès. Cet homme n’est pas étranger à l’installation des médecins cubains sur le terrain et qui ont organisé les élections présidentielles selon l’ordre reçu de la Havane. C’est eux qui ont proclamé les résultats présidentiels. Il faut noter que les votes ont été sabotés dans les circonscriptions et que les relations entre Alexis et Aristide ont favorisé le processus. Où sommes-nous et où allons-nous?

Où allons-nous.

D’abord une mise en garde aux parlementaires. A la suite de l’acte héroïque qu’ils viennent de poser, c’est-à-dire affronter la fureur criminelle d’un terroriste déguisé en homme d’État, ils doivent prendre toutes leurs précautions pour ne pas se faire déchirer par des tigres à la solde des hommes de pouvoir. Ils gagneraient plutôt à se retirer dans leurs circonscriptions où ils auront la certitude d’avoir devant leurs portes des patriotes pour les protéger. Ensuite le jeu paraît très complexe. Autant nous avions prévu avec objectivité l’échec de Préval, et à plus forte raison, celui de son poulain Bob Manuel, car il y tenait comme la prunelle de ses yeux, autant le départ de Préval est pour nous une équation à plusieurs inconnues. Au pays, il n’y a pas UNE FORCE D’OPPOSITION en mesure d’affronter le mouvement lavalasse, mais DES FORCES d’opposition si, elles ne sont pas aristidiennes, sont terroristes sous la baguette magique des Manuels et Cie. Nous prévoyons même un affrontement sanglant entre ces groupes même si objectivement leurs intérêts ne sont pas opposés. Sauf qu’à l’extérieur le problème devient encore plus compliqué. En effet devant un tel désordre Washington aurait longtemps montré son bâton. D’autant plus que les Yankees ont déjà réalisé une bonne partie de leur agenda qui consiste à DIABOLISER (nous soulignons) le Chef. Mais l’oncle Sam se trouve devant l’alternative suivante : Ou, en voulant régler seul, la situation chaotique d’Haïti, il s’aliène l’Amérique du Sud en froissant la subtilité des sud-américains à un moment où la classe dirigeante du Bréail veut devenir le pôle de l’Amérique du Sud face à un Hugo Chavez dont l’ultime ambition est d’avoir le leadership du continent pour la possession de la grande Colombie. Ou encore : quelle sera la politique, dans la crise actuelle, des diplomaties étrangères accréditées à Port-au-Prince? Est-ce possible qu’ils se laisseront berner par la désinformation lavalassienne qui jettera tout le blâme sur des parlementaires qu’il jugera indignes d’occuper un poste aussi prestigieux. Seul le déroulement des événements d’ici les prochains jours fourniront pas mal d’éléments de réponse,

Dr Gérard Etienne

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