dimanche 23 novembre 2008

LA REVOLUTION (TRANQUILLE) HAITIENNE (205) MIRLANDE MANIGAT ET LA TRAGEDIE NATIONALE.


HAITI OBSERVATEUR. SEMAINE DU 20 nov.08.
Dr Gérard Etienne.
Au sein d’une pléthore de politiciens invertébrés bons à accumuler des richesses volées, à kidnapper les femmes des autres, à assassiner des adversaires qui leur tirent l’oreille dans leurs émissions de radio; au milieu d’un monde de zombis qui n’a d’autre priorité que celle de la soumission du miséreux aux chefs féodaux; au sein des oppresseurs du peuple dont le goût pour l’existence résulte des pulsions tribales génératrices du pouvoir absolu monopolistique, voilà la Secrétaire générale d’un Parti politique dûment intégré dans un contexte historique marqué par des conflits armés entre des groupes de féodaux qui poursuivent une politique qui met en scène sinon des névrosés du moins des malades aux pulsions meurtrières. Voilà donc Mirande Manigat. Le pays et sa diaspora connaissent déjà cette figure emblématique destinée à représenter UNE autorité, un métier, un Parti. Car l’influence causale de son refus de siéger dans un parlement (malgré ses 300.000 voix de victoire aux urnes) aura marqué la jeunesse haïtienne et surtout démontré aux jeunes à la recherche d’un leader PROPRE qu’il y a en Haïti et dans la diaspora quelques compatriotes qui tiennent haut la main le flambeau de la liberté.

Car ça fait longtemps que partisans et membres du RDNP attendaient un SIGNE du Chef de l’Opposition qui soit le départ non interrompu d’une marche conduisant aux plus hautes fonctions. La secrétaire générale n’a pas besoin d’observer en comédienne les mouvements sociaux pour en déceler des pulsions, des refoulements. , des crises à n’en plus finir, autant d’éléments qui nous interpellent régulièrement et sur lesquels le leader d’opposition a voulu nous livrer quelques réflexions fondamentales. D’autant plus que le sujet de son commentaire porte sur l’effondrement d’un édifice scolaire qui a fait 90 mots et plus d’une centaine de blessés et ceci après les événements cycloniques qui ont laissé sur le pavé des centaines de compatriotes.

Mirande Manigat a commenté les malheurs de son peuple en Chef d’État. Nous voulons dire que le texte livré à la Presse comporte plusieurs mouvements qu’il faudrait synthétiser pour en découvrir la profondeur.

Dans le premier mouvement, nous notons non seulement un refus de la démagogie mais aussi le portrait d’un monde tragique. Tragique en ce sens que nous sommes dans un précipice où nous sommes condamnés à la mort. «Même les chiens venus de l’étranger, nous dit la constituante, entraînés à intervenir lors des désastres similaires ne réagissent plus et leur flair n’enregistre plus les souffles de vie. Anxieusement accueillis par les secouristes car ils sont devenus au fil des heures de plus en plus ténus, de plus en plus distants » Et cette tragédie aura complètement bouleversé UNE FEMME, UNE MERE, en tant que productrice du genre humain, ce qui l’amène à s’identifier à toutes les mères dont leurs enfants sont victimes de l’effondrement d’une « bâtisse» scolaire.

Cependant Mirande Manigat, par-delà les souffrances éprouvées à la disparition brutale des enfants coincés entre des blocs de béton trouve le mot qu’il faut pour ne pas nous laisser étranglés par une pathologie psychologique. Prenons garde, dit-elle « d’accabler notre sort –une espèce de madichon –qui se serait abattu sur le pays, après des dégâts cycloniques.

Sauf qu’en brillante professeur d’Études supérieures, le leader nous présente une interprétation dialectique des événements marquants ces dernières semaines. Car cette interprétation dépasse le cadre de la métaphysique, entendu que le « recours à l’irrationnel pour expliquer l’incompréhensible n’exclut pas une catharsis collective »

Seulement il faudra attendre le troisième mouvement du texte pour que Madame Manigat porte un jugement sévère sur les autorités étatiques qui ont la responsabilité de veiller au bon fonctionnement des infrastructures scolaires. Et puisque tôt ou tard, la constitutionaliste, forte de l’appui d’une solide et compétente équipe, sera appelée à diriger les destinées du pays, elle ne peut nier le rôle des principaux acteurs dans une tragédie nationale. En d’autres termes nous n’aurions pas assisté à un si tragique événement si des autorités, en mal de s’imposer aux yeux d’un peuple d’analphabètes, s’étaient montrés responsables vis-à-vis de la sécurité des écoliers Mirlande Manigat aura aisément formulé pour nous la question : « le moment et venu, dit-elle, pour que SANS DISSIPER L’EMOTION (nous soulignons) ON POSE LES VRAIES QUESTION (nous soulignons) et qu’on s’efforce de leur apporter des réponses adéquates. Depuis vendredi les responsables politiques se relaient sur les lieux (…) Mais cela ne suffit pas .Comment un État responsable, municipalité aussi bien que ministères ont pu laisser cette situation insensée se transformer en tragédie. Car une instruction judiciaire aurait dû déjà être déclenchée pour identifier et poursuivre LES RESPONSABLES (nous soulignons) LES COUPSBLES (nous soulignons) de cet effondrement »
Oui c’est justement ce type d’impunité qui fait mal et aux penseurs, leaders d’opinion de la diaspora et à quelques rares progressistes de l’intérieur ( avec en tête Mirande Manigat» qui assistent à tant de désordres attendant l’heure d’inviter le peuple à changer les règles du jeu. Si encore l’État féodal se montrait sensible aux cris des contribuables dénonçant les cages à poules où leurs enfants sont entassés! Si encore on avait au pays des inspecteurs compétents qui publieraient régulièrement des rapports sur l’état physique des écoles, sur le progrès des élèves, sur la formation des Maîtres, Que non. On dirait que chaque intervenant est intéressé par l’appât du gain.

Mirlande, dans le troisième mouvement de son texte a brillamment cerné des personnes (que nous jugeons ignobles) pour leur insouciance relativement à nos écoles. Lisons le leader : « Il y a dans cette affaire une chaîne de responsables identifiables et c’est l’occasion d’insister collectivement pour que l’enquête se poursuive mais aboutisse cette fois-ci. Le Chef de l’État sait de quoi il parle; il n’improvise pas .C’est la Secrétaire générale d’un Parti qui connaît parfaitement tous les dossiers de la colonie. Avalasse fait piète figure devant la connaissance de Mirlande

Allons-nous cette fois-ci refouler le peu de compatriotes que nous avons dans quelque coin obscur de notre subconscient pour ouvrir la voie à « des chenapans » qui garderont le pouvoir à vie ( ils sont là depuis 18 ans.2 ans seulement les séparent de François )Lisons Mirlande : « Le Pasteur directeur de l’école interpellé aurait déclaré qu’il n’avait pas engagé les services d’un ingénieur car il s’y connaissait en matière de construction (…)La Mairesse de Pétion-Ville a précisé qu’elle avait refusé le permis de construire, il y a quelques années, mais qu’ont fait les services responsables depuis? Rien constate aujourd’hui notre leader qui aurait dû occuper aujourd’hui le fauteuil d’un féodal proclamé et non élu. Mais au niveau de la culpabilité, la Secrétaire générale du RDNP n’allait pas laisser ronfler le ministère de l’Éducation nationale sachant très bien qu’au-delà de la pyramide il y a des sous-chefs dont le travail réside dans la délation, dans la flagornerie. Mad. Manigat présente ce Ministère aux incrédules qui continuent à douter de la compétence des chefs de vrais partis politiques (1) : Le ministère de l’Éducation fait preuve d’une INACTION COUPABLE. En laissant bourgeonner dans le pays des écoles qui ne répondent à aucune norme requise en ce qui concerne la sécurité des installations et aussi ,il faut au moins le rappeler, le contenu et la durée de l’enseignement ,la qualification des Maîtres confirment les précarités d«’un système qui fabrique la médiocrité, un résultat bien en deçà des normes requises même dans des pays sous développés comme le nôtre..
Mais qu’à cela ne tienne! Il ne suffit pas nous dit Mirlande de s’accrocher à l’État, au gouvernement, à la municipalité pour le respect absolu de toutes les infrastructures d’où découlent biens et services publics à la population selon la constitution. Pour le leader, l’État aussi bien que le gouvernement et les municipalités sont des abstractions en ce sens qu’ils fonctionnent de manière circulaire et qu’on ne peut pas leur attribuer une personnalité. En revanche – et là Mirande se situe au cœur de la problématique – des gens ont été sélectionnés, choisis par le grand chef et ses vassaux pour être à la tête des organismes d’État qui sont censés représenter l’État et le gouvernement. Et ce sont justement ces médiocres qui ne sont pas en mesure de fournir au peuple des services appropriés à ses besoins. Malheureusement, il n’existe que des opportunistes au pays, des gens qui font la queue au Palais dans l’espoir d’obtenir quelques billets du Chef.

Cela étant, le leader Mirande Manigat constitutionnaliste , professeur d’université, essayiste, chercheur, auteure de plusieurs ouvrages académiques marquants va clore son commentaire avec un percutant message au peuple, message qui doit être transmis dans toutes les familles et organisations haïtiennes, dans tous les médias, surtout ceux de la diaspora dont le ton diffère de celui des médias au service du gouvernement féodal. Le message, nous le répétons, est celui du Chef de l’État (2) LA NATION NE DOIT PAS SEULEMENT PLEURER : ELLE DOIT AUSSI DEMANDER DES COMPTES RECLAMER JUSTICE. AU NOM DE CES MORTS QUI SONT COLLECTIVEMENT NOTRES."

Nous reconnaissons là la voix authentique d’un Chef. Plaise à Dieu que d’autres des milliers et des milliers de compatriotes de la diaspora fassent à la lumière de la social démocratie un chemin qui conduira au leadership de Mirlande Manigat.
Dr Gérard Etienne.

1) Un parti politique se définit par un membership, un congrès pour l’élection du Chef ou du Secrétaire général. Un programme politique de gouvernement, des relations diplomatiques avec d’autres formations de la même famille à l’étranger. Il n’y a à mon avis qu’un seul parti politique qui répond aux critères mentionnés : c’est le RDNP.
2) J’ai bien écrit Chef d’Etat. Et ce n’est pas une plaisanterie. Vu sa haute personnalité, ses profondes connaissances en droit constitutionnel, vu aussi la possession de tous les dossiers du pays le pays avec aurait fait une série de pas en avant.

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