Jean Erich René Ottawa, 17 mars 2009
« L'une des choses importantes que je peux vous dire est que votre avenir peut être meilleur que votre passé », a déclaré Bill Clinton aux diplomates du béton lors de sa mission en Haïti le lundi 9 mars 2009.
La rémission des péchés commence toujours par un aveu sincère et la promesse de ne plus recommencer. Le Peuple Haïtien prend acte de la déclaration de l'ex-chef de la Maison Blanche, William Jefferson Clinton qui, avec la complicité de l’Eglise catholique, avait imposé l’embargo de1994 et facilité le retour d’Aristide pour le malheur d’Haïti. Il n’est pas superflu de mentionner que Bill Clinton a confessé dans son livre de fin de règne que son plus grand regret c’est d’avoir reconduit Aristide au pouvoir. Les pancartes et les banderoles à l’effigie d’Aristide qui pavoisaient le parcours de la mission de l’ONU, pour faire semblant de sa popularité écrasante et réclamer son retour, n’ont fait que raffermir la volonté des émissaires de jeter aux oubliettes l’engeance lavalassienne exécrable et exécrée de tous.
Il est maintenant plus que temps pour les Lavalassiens malades de se réveiller et renoncer à leur projet chimérique de retour. Ce rêve s’est transformé en cauchemar avec l’audition des narcotrafiquants à Miami. Bientôt le général Noriega aura des voisins de cellule dignes de son rang à Fort Lauderdale. Voilà pourquoi, William Jefferson Clinton invite les Haïtiens à se tourner vers l'avenir. Le trafic des stupéfiants, la stagnation économique et le brigandage politique sont les 3 vecteurs de la politique lavalassienne de ces 18 dernières années. En dépit des 4milliards de dollars accordés par l’Administration américaine, des 650millions du Canada, des 32 millions de l’Espagne, des 197 millions débloqués après le cyclone etc. les conditions de vie se sont dégradées en Haïti. Qui pis est, le bilan économique accuse un solde négatif.
Lavalas, Bô Tab, Lespwa, autant de folies idéologiques qui n’ont fait qu’enfoncer le pays davantage dans la division et la misère. Le côté le plus triste c’est qu’ils ont tout privatisé jusqu’aux secteurs les plus nobles des recettes de l’Etat. Par leur silence complice nos Partis Politiques avalisent cette pernicieuse politique dite de privatisation. Il ne suffit pas de critiquer ce comportement dissident de nos dirigeants politique prêts à tous les compromis pour garder le pouvoir. Il faut élaborer une stratégie pour changer le cours de ces événements malheureux et sauver la Barque Nationale en péril. Au nom des intérêts supérieurs de la nation, il nous faut sortir des sentiers battus, rompre avec les promesses fallacieuses de nos leaders politiques allant jusqu’au reniement de leurs propres engagements dans les déclarations de principes, les fusions, les coalitions signées.
Point n’est besoin de jouer à l’autruche en faisant semblant d’ignorer ou de banaliser la Déclaration Conjointe signée par René Préval, Bill Clinton et Ban Ki-moon. C’est la rupture avec un passé politique ! Nous sommes à un tournant historique important. Une nouvelle page d’histoire vient de commencer. Le processus d’accompagnement de la Communauté Internationale dans nos démarches politiques a ses dépendances. L’exercice du pouvoir en Haïti n’est plus le même. Si nos responsables politiques ont pris conscience de la Déclaration Conjointe signée avec l’ONU ils doivent reconnaître qu’ils ne sont plus représentatifs. Ils jouent plutôt un rôle d’auxiliaire de la Communauté Internationale. Comme préposés à l’accomplissement de certaines tâches spécifiques, ils n’attendent que leurs instructions. Il n’est pas question de jouer à la démagogie coutumière gage de notre médiocrité. Les signataires viennent d’immoler les générations présentes et à venir, nos institutions tant privées que publiques.
Ce moulinet de l’ONU n’est pas un jouet. Quels sont les objectifs qu’il nous permet d’atteindre ? Les zones franches recommandées par l’économiste Paul Collier signifient-elles la fin de la misère en Haïti ou le commencement d’une autre forme de misère jusque là inconnue chez nous?
Jusqu’à hier charbonnier était maître chez lui. Les cris et les vagissements des Antilles françaises encore sous la botte des colons préfigurent ce qui nous attend. Quel bidouillage diplomatico-économique ! Au lieu de faire une simple énumération des projets devant générer des emplois et le développement économique d’Haïti, Paul Collier pourtant si fameux, devrait avancer des chiffres. Sur quel paradigme scientifique repose le choix de l’implantation des zones franches comme levier de croissance pour Haïti ? Où sont les variables instrumentales ? Son étude est inachevée sans l’énumération des contraintes liées aux zones franches prétendument si efficaces pour le développement économique d’Haïti ? En pays pauvre on offre sans se gêner la lune comme fromage. Le Plan Collier ne vise pas l’urgence ni le long terme mais le moyen terme.
Il y a 18 ans depuis qu’Aristide occupe la scène politique haïtienne. Sa gouvernance fut interrompue bien sûr par deux coups d’Etat mais relayée aussi deux fois par alternance de son frère siamois. Prêtre,christo-marxiste, socialiste, capitaliste, Zulu, sa position idéologique est ambiguë. Il cautionne le chambardement social. Une nouvelle ère politique s’ouvre maintenant pour Haïti. Les conséquences de la politique récente lavalassienne engendrent le projet historique présent d’aménagement d’une nouvelle Haïti en partenariat avec la Communauté Internationale. Nos hommes politiques cumulent les bévues qui accablent notre histoire.
Actuellement au Canada Lavalas est perçu comme une mauvaise étiquette. Malgré son antériorité marquante le règne Lavalas est achevé. On cite encore son leader charismatique à cause de ses influences néfastes sur le présent. La Mission très osée de Bill Clinton et de Ban Ki-moon en Haïti, n’a soulevé aucun remous au sein de la classe politique, marginalisée à cause de l’obsolescence et de l’insignifiance de nos leaders introvertis et trop cupides. La Commission du Sénat américain chargée de conduire les enquêtes sur la chute spectaculaire d’Aristide et son exil en Afrique du Sud en 2004 est dissoute. « Tournons nos regards vers l’avenir » conseille avec sagesse Bill Clinton. Désormais le verbe Lavalas se conjugue proprement au Passé Composé.
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