Par Cyrus Sibert
La police de Port-au-Prince a procédé, ce samedi 28 février 2009, à l’arrestation d’Antonio Désamours. Ce dernier est accusé dans le meurtre de Guy Salvant, à Barrière Batan, dans la localité de Milot, le 15 février 2004 à 15 heures 30. Antonio Désamours, homme de main de Moise Jean-Charles, est ainsi détenu à la Direction Centrale de la Police Judiciaire (D.C.P.J.), attendant son transfert au Cap-Haïtien.
Moise Jean-Charles, membre du Cabinet privé du Président Préval et candidat au Sénat pour le Parti LESPWA dans le Nord, est désigné comme auteur intellectuel du meurtre de Guy Salvant. La victime est le frère de Hugues Célestin, Député de la circonscription de Limonade. Au mois de janvier 2009, le parlementaire avait dénoncé la candidature de Moise Jean-Charles. Il avait questionné l’authenticité du ‘‘Certificat de bonne vie et mœurs’’ présenté par Moise au Conseil Electoral Provisoire (CEP), vu que le parquet du Tribunal Civil de la ville du Cap-Haitien qui légalement émet ce genre de certificat est aussi l’instance de poursuite qui a mis l’action publique en mouvement contre ce dernier.
Le ‘‘mandat d’amener’’ exécuté le samedi 28 février 2009, est décerné contre Antonio Désamours, depuis environ 2 ans, par le juge Emania Fatal. Questionné par Réseau Citadelle, le Député Hugues a dénoncé le laxisme de la police dans le Nord. Les autorités policières de ce ressort, refusent d’exécuter les mandats contre Moise Jean-Charles et contre ses hommes de main. Les bandits à la solde du Conseiller du Président Préval agissent en toute impunité sous l’œil de la Police. Il a dû profiter de la présence de l’accusé à Port-au-Prince pour alerter la police de l’Ouest et exécuter le ‘‘mandat d’amener’’. Pourtant, Antonio Désamours résidait tranquillement dans la commune de Milot. Il se déplaçait sans difficulté sous les yeux de la Police dans le Nord.
Témoin dans l’affaire de meurtre, Hugues Célestin confirme avoir déposé par devant le Juge d’instruction que Moise Jean-Charles est l’auteur intellectuel du crime. Il l’a vu donner des ordres à ses hommes. Moise avait établi pour la circonstance son Quartier Général, chez sa mère, à Barrière Batan. Il l’a vu donner l’ordre aux hommes qui agissaient en son nom, de laisser passer le cadavre vers 15 heures. Car, les hommes armés de Moise l’empêchaient de se rendre à l’Hôpital au Cap-Haitien. Le Député attend l’arrestation du candidat de LESPWA et se dit déterminé pour que justice soit faite à son frère abattu froidement.
Faut-il signaler que l’enquête sur l’assassinat de Guy Salvant est en phase terminale. Le dossier est au Parquet attendant le réquisitoire définitif.
Plusieurs observateurs voient très mal le silence du Conseil Electoral Provisoire en faveur de candidats contre lesquels des enquêtes policières et judiciaires sont en cours. Un tel comportement, malgré les informations fournies par la Police et la Justice , témoigne de la dépendance du Conseil Electoral face au Président Préval. Les conseillers, malgré leurs efforts de fermeté envers le Parti Fanmi Lavalas, ne font pas preuve d’intégrité ni d’indépendance. En acceptant des délinquants comme candidats au Sénat, ils légitiment les criminels proches du Président Préval et contribuent à perpétuer l’impunité en Haïti.
Ils ont ainsi raté une chance de se montrer GRANDS. Ils sont de PETITS CONSEILLERS.
RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit.), le 1er Mars 2009, 13hres 55.
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