Le Devoir Canada
Pharès Pierre, nommé par les conservateurs à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié (CISR), a été chef de cabinet de l'ex-président haïtien Jean-Bertrand Aristide à une époque où le régime Aristide était dénoncé pour ses violations des droits de la personne.
Le ministre Kenney s'est vu bombardé de questions à son sujet lors de son témoignage devant un comité parlementaire sur les dépenses de son ministère, hier matin, à Ottawa.
D'emblée, le ministre Kenney a plaidé l'ignorance. «Je dois dire que je prends la responsabilité finale pour les nominations que je fais au cabinet. Si j'avais su de sa feuille de route en Haïti [sic], c'est bien probable que je n'aurais pas fait une recommandation au cabinet.»
Mais maintenant que M. Pierre est nommé pour trois ans, le ministre dit qu'il n'est pas aisé de le déloger. Il faudrait que le conseil des ministres le renvoie.
Avant de recommander un pareil geste au cabinet, le ministre dit vouloir demander à l'organisme qui lui a proposé l'embauche de M. Pierre ce qui s'est passé. Le ministre reconnaît cependant que cet organisme, la CISR, était au courant du passé de M. Pierre.
Tout ceci laisse l'opposition plutôt sceptique. Le député bloquiste Thierry St-Cyr souligne que le gouvernement s'est abstenu aussi de rappeler le passé politique au Québec de M. Pierre lorsqu'il a annoncé sa nomination. M. Pierre a été vice-président de l'aile québécoise du défunt Parti progressiste- conservateur; un autre détail que le ministre Kenney prétend avoir ignoré jusqu'à hier matin.
En entrevue, à la suite du témoignage du ministre devant le comité, le député libéral Denis Coderre a étalé son scepticisme. «Il y a quelqu'un qui se renvoie la balle [...] C'est sûr que M. Pharès Pierre ne doit pas être commissaire», a affirmé M. Coderre.
Le vice-président de l'Association québécoise des avocats et avocates en droit de l'immigration, Stéphane Handfield, en arrive à la même conclusion.
En entrevue téléphonique, Me Handfield a tenu à souligner que certains de ses clients se voient refuser le statut de réfugié parce qu'ils ont travaillé sous les ordres de M. Pierre, comme policiers, par exemple.
«La Commission de l'immigration rejette les demandes d'asile sous prétexte que ces gens-là ne devraient pas bénéficier de la protection du Canada parce qu'ils se sont rendus complices ou qu'ils ont commis des crimes contre les droits de la personne, en Haïti. Comment est-ce que, maintenant, le dirigeant ou des dirigeants peuvent, eux, être nommés commissaires?» demande l'avocat.
Le ministre Kenney s'est vu bombardé de questions à son sujet lors de son témoignage devant un comité parlementaire sur les dépenses de son ministère, hier matin, à Ottawa.
D'emblée, le ministre Kenney a plaidé l'ignorance. «Je dois dire que je prends la responsabilité finale pour les nominations que je fais au cabinet. Si j'avais su de sa feuille de route en Haïti [sic], c'est bien probable que je n'aurais pas fait une recommandation au cabinet.»
Mais maintenant que M. Pierre est nommé pour trois ans, le ministre dit qu'il n'est pas aisé de le déloger. Il faudrait que le conseil des ministres le renvoie.
Avant de recommander un pareil geste au cabinet, le ministre dit vouloir demander à l'organisme qui lui a proposé l'embauche de M. Pierre ce qui s'est passé. Le ministre reconnaît cependant que cet organisme, la CISR, était au courant du passé de M. Pierre.
Tout ceci laisse l'opposition plutôt sceptique. Le député bloquiste Thierry St-Cyr souligne que le gouvernement s'est abstenu aussi de rappeler le passé politique au Québec de M. Pierre lorsqu'il a annoncé sa nomination. M. Pierre a été vice-président de l'aile québécoise du défunt Parti progressiste- conservateur; un autre détail que le ministre Kenney prétend avoir ignoré jusqu'à hier matin.
En entrevue, à la suite du témoignage du ministre devant le comité, le député libéral Denis Coderre a étalé son scepticisme. «Il y a quelqu'un qui se renvoie la balle [...] C'est sûr que M. Pharès Pierre ne doit pas être commissaire», a affirmé M. Coderre.
Le vice-président de l'Association québécoise des avocats et avocates en droit de l'immigration, Stéphane Handfield, en arrive à la même conclusion.
En entrevue téléphonique, Me Handfield a tenu à souligner que certains de ses clients se voient refuser le statut de réfugié parce qu'ils ont travaillé sous les ordres de M. Pierre, comme policiers, par exemple.
«La Commission de l'immigration rejette les demandes d'asile sous prétexte que ces gens-là ne devraient pas bénéficier de la protection du Canada parce qu'ils se sont rendus complices ou qu'ils ont commis des crimes contre les droits de la personne, en Haïti. Comment est-ce que, maintenant, le dirigeant ou des dirigeants peuvent, eux, être nommés commissaires?» demande l'avocat.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire