lundi 4 janvier 2010

Haïti: Dans les travées de Lakay Restaurant


Dans le divertissement et la restauration, le nom de Lakay restaurant est indissociable du Cap-Haïtien. Cette entreprise qui reçoit les plus grandes personnalités d'ici et d'ailleurs fêtera bientôt son onzième anniversaire non sans lutter pour sa survie.

 
 
La façade principale de Lakay Restaurant au Boulevard du Cap-Haïtien
  (Photo: Antonio Bruno)
   
 
 
Phillippe (Fito) Zéphir, Propriétaire de Lakay Restaurant
  (Photo: Antonio Bruno)
   
 
 
  (Photo: Antonio Bruno)
   
 
 
  (Photo: Antonio Bruno)
   
Au boulevard du Cap-Haïtien, cet oasis de fraîcheur et de propreté au bord de la mer sous les cocotiers, est implanté Lakay restaurant. Cette entreprise du divertissement, où on mange, danse, blague, discute et rencontre ses amis en toute quiétude, est l'une des plus fréquentées du secteur, sinon la plus fréquentée de la ville. Au moment où le voyage inaugural de l'Oasis of The seas, était sur toutes les lèvres et laissait entrevoir de jolies perspectives dans le secteur du tourisme, les responsables de Lakay restaurant avaient les pieds sur terre.

Difficile d'aller au Cap-Haïtien sans être conseillé par un Capois ou un habitué de la ville de se rendre au Boulevard et par-dessus tout à Lakay restaurant. Le cadre fascinant et la cuisine diversifiée font les délices des nationaux et étrangers. Le propriétaire de cet Oasis du divertissement, Phillippe (Fito) Zéphir, n'en est pas moins fier même s'il se démène comme le diable dans un bénitier pour maintenir ses activités.

Revenu au pays en 1998 après un séjour à l'étranger, Phillipe (Fito) Zéphir avait la tête pleine d'idées. Investir dans la restauration relève de l'ordinaire, vu qu'il ne manque pas de restaurants au Cap-Haïtien. Mais le service à offrir doit faire la différence. Il rémue donc ses méninges. Les locaux logeant Lakay Bar restaurant étaient exploités par ceux d'un autre restaurant, « Le Batelet », incendié en 1997. M. Zéphir en a fait l'acquisition. « Ma femme et moi avons décidé de monter cette entreprise dans le même secteur ; aussi avons-nous débuté le 13 février 1999 », dit-il.

Parfois découragé, le long des onze ans de fonctionnement du restaurant en dents de scie, l'envie de fermer monte à la tête de M. Zéphir qui néanmoins trouve assez de courage pour continuer grâce au dynamisme de ses employés et de son épouse qui est la gérante de Lakay. « Les conditions socio- économiques sont désastreuses. Compte tenu de la crise, l'augmentation des frais d'électricité, le manque de service public, l'absence d'infrastructure de base, faire des affaires en Haïti demande du tact et l' acharnement », se console l'homme d'affaires qui n'est pas au bout de ses peines.

« L'accès au crédit étant difficile, les taux d'intérêts quasiment prohibitifs, les marges de manoeuvre des entreprises qui ambitionnent d'étendre leurs opérations sont limitées », déplore le propriétaire de Lakay Bar Restaurant, qui reconnaît cependant que son ancienneté sur le terrain joue par fois en sa faveur.

Fito Zéphir est plus optimiste après l'historique voyage inaugural du plus grand paquebot du monde, Oasis of the Seas dans les eaux haïtiennes à Labadie. Il y a de espérer. La route Cap Dajabon est en parfait état. « Vu la proximité des ruines du Palais Sans-Souci, de la Citadelle Henry, Labadie, le riche patrimoine historique et culturel du Cap-Haïtien avec les villes touristiques dominicaines particulièrement celle de Puerto-Plata, le Nord a beaucoup à offrir aux touristes dans la zone », sont autant de facteurs qui font entrevoir le bout tunnel à l'entrepreneur capois.

« Je souffre de toute mon âme en regardant la majeure partie de ma ville bien aimée. Cap-Haïtien mérite d'être traitée différemment », déclare Zéphir, qui croit qu'avec de la volonté et des moyens, les apparences de la ville du Cap-Haïtien changeront peu à peu.

La saison des affaires, c'est-à-dire juillet, août et une partie de septembre et de décembre étant de très courtes durées et durant les basses saisons, l'entreprise arrive difficilement à maintenir l'équilibre. L'homme d'affaires reste encore nostalgique des cinq années précédentes où les choses allaient mieux.

Fito Zéphir promet de faire son travail professionnellement tout en invitant tous les acteurs de la vie nationale à faire autant. A ce sujet, dit-il, l'Etat doit s'impliquer davantage dans la prise en charge de la ville du Cap victime de l'exode rural. Nous faisons de notre mieux, a-t-il conclu, pour que Lakay Restaurant continue d'exister et d'offrir le meilleur service aux visiteurs, aux clients de toutes catégories qui méritent un service de grande qualité.

Dieudonné JOACHIM
djoachim@lenouvelliste.com

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