Média-Haïti : Bataille juridique entre un photographe indépendant et l'AFP. (Source: 20minutes.fr)Montage d'une photo (à gauche) du séisme en Haïti prise à Port-au-Prince le 12 janvier 2010 par Daniel Morel et crédité AFP PHOTO/LISANDRO SUERO et du message (à droite) proposé par l'AFP concernant les photos de Daniel Morel DANIEL MOREL / 20 MINUTES MEDIAS - L'agence de presse refuse de lui reverser des droits d'auteur après avoir repris ses photos sur Twitter...Si vous recherchez des images de Daniel Morel sur le site photo de l'AFP, vous trouverez simplement ce message: «En raison d'un problème de droits, nous vous demandons de retirer et détruire de vos programmes toutes les photos d'Haïti prises par Daniel Morel.» Des photos qui feront le tour du monde sans compensation Ce photographe indépendant haïtien demande en effet des comptes à l'agence de presse française depuis le mois de janvier. Motif? Elle a utilisé en toute impunité les photos du séisme qu'il avait diffusées sur Twitter, via son compte Twitpic, sans jamais lui reverser le moindre droit d'auteur. C'est pourtant lui qui est notamment l'auteur d'une photo qui fait la une des journaux du monde entier au lendemain de la catastrophe: une jeune femme recouverte de poussière tentant vainement de sortir des décombres d'un bâtiment de Port-au-Prince. Lisandro Suero, le pirate dominicain Déjà sur place, Daniel Morel, ancien photographe de l'agence AP, a fourni les premières photos du drame. Sauf qu'il a fallu très peu de temps pour qu'un certain Lisandro Suero, simple internaute de République Dominicaine, reprenne ses photos et les installe sur son propre compte. Daniel Morel ne répondant pas à ses demandes d'images, l'AFP, en l'absence de photographes de son agence sur place, s'est servie immédiatement chez Lisandro Suero, ouvert à toute proposition. L'agence de presse a alors bien précisé la provenance de ses clichés, mais en créditant le pirate, et non Daniel Morel, l'auteur original. Twitter/Twitpic, un règlement différent Ce dernier a alors passé ces derniers mois à demander réparation à l'agence de presse. Arguant que, de toute manière, les photos publiées Twitter sont libres de droit, l'AFP est allée jusqu'à déposer plainte contre le photographe haïtien, le 26 mars dernier, pour «diffamation commerciale». Sauf que les clichés issus du site de micro-blogging proviennent en réalité de Twitpic, son avatar photographique qui, lui, n'oppose pas le même règlement: «Toutes les droits des images téléchargées appartiennent à leurs propriétaires respectifs.» L'AFP est donc forcément en tort et Daniel Morel a décidé lui aussi d'y aller franco. La réplique judiciaire de Daniel Morel Le 21 avril dernier, il a assigné devant la justice américaine l'AFP, mais également Getty Images (par qui l'AFP était passée pour distribuer ses images) et des chaînes de télévision américaines, pour infraction aux droits d'auteur. Daniel Morel réclame notamment 150.000 dollars (environ 120.000 euros) pour chaque utilisation non autorisée de ses photos. «L'issue de cette affaire aura des incidences pour tous ceux qui utilisent les réseaux sociaux et pour la pratique du journalisme sur Internet», a indiqué Barbara Hoffman, l'avocate de Daniel Morel, au quotidien australien The Australian. Contactée par 20minutes.fr, l'AFP, qui s'était déjà rendue coupable d'avoir diffusé en janvier des photos du séisme du Sichuan (Chine) au lieu de celui d'Haïti, n'a pas souhaité faire de commentaires. Corentin Chauvel Courtoisie de: Gérard MAXINEAU gedemax@yahoo.fr Journaliste: Radio Cap-Haitien Radio Kiskéya, correspondant Journal Le Matin, correspondantRéseau Citadelle, rédacteur Cellphone: (509) 3784-1294 |
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