Meurtre-MINUSTAH : Le Juge Heidi Fortuné persiste et signe. Par Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haïti. Le Ré.Cit. (Réseau Citadelle) : www.reseaucitadelle.blogspot.com Le juge Heidi Fortuné décide de maintenir la convocation de Madame Joëlle Rozéfort, cette dame suspectée de complicité dans le meurtre de Gérald Jean-Gilles dans un campement népalais au Cap-Haitien le 18 Aout 2010. Le Juge d'instruction se dit attendre madame Joëlle Rozéfort, ce mercredi 22 septembre 2010 à 10 heures A.M. en la Chambre d'instruction criminelle. En cas de non comparution, elle tirera tel avantage et conséquence que de droit. Un mandat d'amener pourrait être décerné contre cette dame qui selon les lois haïtiennes a l'obligation de répondre à toute convocation du Magistrat Instructeur. Ce dernier pense que rien ne justifie un changement dans son agenda. D'ailleurs, il est toujours bon de partager avec la justice les renseignements capables de faire la lumière sur un meurtre. Le juge ne voit rien de mauvais dans une invitation de comparaitre. Il invite la MINUSTAH à lui communiquer son rapport d'enquête interne sur la mort suspecte de l'adolescent. « Toute personnalité haïtienne ou étrangère qui souhaite voir la lumière sur les circonstances de ce décès sera reçue respectueusement en la chambre d'Instruction ». Le Magistrat instructeur trouve inopportun une polémique sur l'immunité ou non d'un haïtien employé par l'ONU en Haïti. Il se contente pour le moment de considérer le caractère humain de la question : Un jeune de 16 ans a perdu la vie dans des circonstances troublantes, les gens de bien ont intérêt à aider la justice à élucider ce décès. D'ailleurs les articles 17 et 18 de la convention des nations Unies sur les privilèges et immunités, complétés par l'article 30 de l'Accord entre l'Etat haïtien et les Nations Unies concernant la présence de la MINUSTAH en Haïti circonscrivent l'immunité pour les fonctionnaires locaux dans le cadre de l'exercice de leur fonction. L'altercation entre Joëlle Rozéfort et Gérald Jean-Gilles pour une question d'argent ne rentre pas dans le cadre de l'exercice de la fonction de cette employée locale de la MINUSTAH. Logiquement, la MINUSTAH n'a rien à faire que de mettre un avocat au service de la dame suspectée. Cet avocat ferait valoir sous forme de requête ses points de droit. Le fait d'adresser une lettre aux Ministres de la Justice et des Affaires Etrangères est une manifestation de la volonté de Edmond Mullet de proposer aux autorités de l'exécutif de dicter au Juge d'instruction quelle conduite à adopter. Une situation incompatible avec le discours en faveur de la reforme judiciaire en Haïti. En tout cas, le silence de l'exécutif sur ce dossier semble être une volonté significative de respecter l'intégrité et l'indépendance du Juge Fortuné. RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit), le 22 septembre 2010, 17 heures 11. ___________________ "La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert |
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