MIREBALAIS, Haïti - Des enquêteurs de l'ONU ont récolté,
mercredi, des échantillons de résidus liquides malodorants
s'écoulant d'une base de casques bleus népalais vers le réseau
fluvial du centre d'Haïti infecté par le choléra, à la suite d'accusations persistantes voulant que les excréments de l'unité
nouvellement déployée dans le pays aient causé l'épidémie
qui a fait plus de 4000 malades.
Des journalistes de l'Associated Press qui se sont rendus à l'improviste à la base des Nations unies à Mirebalais sont tombés sur les enquêteurs. Vincenzo Pugliese, un porte-parole de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), a confirmé par la suite que l'équipe d'enquêteurs menait des tests de choléra.
C'est la première fois que des responsables admettent publiquement que la force de 12 000 membres enquête sur les allégations voulant que la base ait joué un rôle dans l'épidémie.
L'épidémie continuait de se répandre dans le pays mercredi,
avec des cas confirmés dans deux nouveaux départements dans le
nord et le nord-est, selon la porte-parole Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU, Imogen Wall. Le plus récent bilan fait état d'au moins 303 décès et 4722 hospitalisations.
Les organisations humanitaires et les Nations unies s'efforcent de
contenir l'épidémie, qui a été rapportée pour la première fois le 20 octobre. Mais les Haïtiens sont de plus en plus nombreux à vouloir comprendre l'origine de l'épidémie et se demandent comment une maladie qui est absente du pays depuis le début du XXe siècle a soudainement pu apparaître dans les campagnes du centre du pays.
La MINUSTAH dément fermement qu'une de ses bases ait causé
l'épidémie. M. Pugliese a indiqué que des ingénieurs civils avaient récolté des échantillons sur la base vendredi et n'avaient pas trouvé de trace de choléra.
Le commandement militaire de la mission a ordonné des tests
supplémentaires pour confirmer le résultat, a affirmé M. Pugliese. Selon lui, aucun membre du bataillon népalais arrivé en Haïti au début du mois d'octobre n'est atteint du choléra.
Le commandant de l'unité a refusé de commenter l'information.
Le choléra est répandu dans plusieurs régions du monde mais est presque inconnu dans les Amériques. La maladie est endémique au Népal, qui a connu de nouvelles éruptions l'été dernier.
Des politiciens locaux, dont un puissant sénateur et le maire de
Mirebalais, mettent en cause la base de casques bleus népalais,
perchée en aval de la source de la rivière Meille, un affluent de
la rivière Artibonite, sur le plateau central d'Haïti. La rivière Artibonite a été à l'origine de la majorité des infections, qui restent concentrées dans la région rurale qui l'entoure, en aval de la rivière Meille.
«Ils (les casques bleus) sont situés exactement à l'endroit où l'épidémie a commencé», a affirmé le maire de Mirebalais, Laguerre Lochard, à l'Associated Press.
Les résidants de l'endroit mettent aussi en cause la base de l'ONU.
Un journaliste de l'Associated Press a vu un jeune homme s'avancer vers les barrières de l'établissement en scandant «Co-co-choléra! Choléra MINUSTAH!»
Les personnes qui vivent près de l'établissement affirment que
tant les fosses sceptiques de la base que les décharges à l'air
libre dans lesquelles elles sont déversées débordent dans le
cours d'eau où les résidants se lavent, boivent et nettoient leurs
vêtements.
«L'eau n'est pas bonne du tout. On ne devrait pas se laver dedans»
a avisé Jean-Paul Chery, qui vit près des décharges d'eaux
usées avec sa femme et leurs cinq enfants.
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NDLR: Ne serait-il pas mieux qu'une commission indépendante mène
l'enquête ???
Envoyé par mon BlackBerry de Digicel
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