Le pouvoir en place souhaite utiliser la situation d'émeutes au Cap-Haitien pour paralyser des membres de l'opposition a la veille des élections.
Pourtant, les leaders de l'opposition souhaitent la fin de la violence pour mieux continuer avec la campagne électorale a environ 11 jours des élections. La révolte populaire leur donne la garantie que le scrutin sera a leur avantage.
Dès le début des violences dans la ville, plusieurs des leaders contre lesquels des mandats ont été lancés avaient applaudi le courage de la population de protester pour démontrer qu'elle a son mot a dire tout en lui conseillant de ne pas tomber dans le piège de ceux qui cherchent a reporter les élections.
Les hommes du pouvoir dans le nord, sont les principaux acteurs a rendre des comptes. Les auteurs du mouvement défendent leurs barricades. L'Etat sait où aller pour trouver les responsables.
Pour le moment beaucoup des leaders contre lesquels des mandats ont été émis sont restés coincés dans un coin, d'autres n'arrivent même pas a rentrer chez eux. Les forces de sécurité doivent avoir de courage de s'avouer vaincues et trouver une entente avec la population. Le pouvoir devra blâmer ces hommes qui s'amusent a utiliser la violence pour atteindre leurs objectifs politiques. Car si après 16 heures de temps, la situation reste bloquée malgré les mots d'ordre des sénateurs Moise Jean-Charles et de Kelly C. Bastien, il est clair que le pouvoir en place ne dispose pas de leviers pour changer la situation sur le terrain.
Rappel, la ville du Cap-Haitien a une tradition de ville rebelle. Les capois peuvent être patients et indifférents pendant plusieurs années et plusieurs mois, cependant quand ils se mobilisent c'est pour de bon. Revoir l'histoire de la ville, même sous les régimes les plus répressifs, cette ville sait se montrer rebelle.
La situation sur le terrain montre qu'il s'agit d'un mouvement de gens du Nord. Un seul homme ne pourrait bloquer cette ville a ce niveau.
De plus, bloquer complètement une ville ne rentre pas dans la technique des hommes comme Guy Philippe et des militaires démobilisés. Pour avoir observé, de prêt, l'Armée du Nord" en 2004, je sais qu'ils ne fermeraient pas une ville sur eux, paralysant la circulation des véhicules donc les ravitaillements. Cette tactique rendrait le mouvement impopulaire, car après quelques jours la population deviendrait mécontente.
Une grande majorité de la population est dans le mouvement. L'abandon et le mépris du pouvoir en place face aux besoins des gens des villes de province, la haine contre la Minustah accusée de pendaison et d'avoir injecté le choléra dans le pays, révoltent la population.
Les revendications sont claires.
La technique qui consiste a rechercher des boucs émissaires pour aider les leaders du pouvoir a sauver la face, ne marchera pas.
Nous apprenons que le DGPNH retourne a Port-au-Prince ce mercredi 17 novembre 2010, avec l'assurance que Moise Jean-Charles arrivera a convaincre ses partisans de nettoyer la ville. Nous observons et souhaitons qu'avec les souffrances produites par ces émeutes pour des familles qui n'arrivent pas a acheter leur nourriture, d'emmener leur malade a l'hôpital, ni même d'enterrer leur mort et surtout les victimes du choléra, la population acceptera une solution de déblocage.
Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
17 novembre 2010
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