lundi 6 décembre 2010

Haiti-Elections : Analyse et sortie de crise

Le crime prémédité et exécuté des élections du 28 novembre 2010 et solutions possibles

 

Haïti est un pays sous occupation des Nations Unies qui ont mis le pays  sous l'obédience du chapitre sept du conseil de sécurité. Cette obédience signifierait que  les institutions nationales haïtiennes qui réglementent la vie politique et sociale d'Haïti sont sous l'influence  des autorités d'occupation et par voie de conséquence, que les gestionnaires de ces institutions ne sont pas maitres de leurs décisions. Ceci est l'aspect pratique de l'occupation. Cependant du point de vue légale, de même que les autorités d'occupation n'ont jamais accepté qu'elles sont des occupants, elles disent toujours que les leaders  d'Haïti sont autonomes et qu'ils sont responsables de la bonne ou de la mauvaise gestion des institutions qu'ils dirigent. En clair, les autorités d'occupation qui dirigent posent les actes politiques et les font endosser par les leaders haïtiens.


Mais lá ou le bas  blesse et c'est le cas classique de l'occupation, pour sauver la  face , les autorités d'occupation sont  toujours prêtes á consolider la bêtise au grand mépris des conséquences de cette bêtise sur le pays. On a constaté avec quelle légèreté l'ambassadeur Colin Granderson s'est empressé de valider la journée du scrutin, et le faisant, il a confirmć ce que les blancs pensent des noirs, donc de lui aussi. L'ambassadeur Muller de son coté, ne fait qu'exaspérer la population en répétant des paroles qui contrastent avec la réalité de toutes les images montrées á la télévision la journée du 28 novembre. Mr Muller demande de respecter le vote de la population en omettant de rapporter  que la population   a été privée de son droit de vote. C'est de cela qu'il s'agit. Le peuple voulait voter et il en a été empêché. Je serais incliné á penser, dans le jargon diplomatique,  que Mr Muller ne serait pas content avec le CEP et qu'il  lui demanderait de trouver une solution qui donne au peuple son droit de vote. Mais lorsqu'il dit si la population ne respecte pas le verdict des Urnes ,que les nations Unies sont prêts á laisser le pays ,  il sème le désarroi partout et veut confondre tout le monde , parce que c'est le peuple qui a dit  á travers les images de la TELE  qu'il en a été empêché.


Concernant la gabegie électorale du 28 novembre, le président de la république  a été le premier á annoncer les couleurs dans le sens qu'il l'a dit et il l'a répété en plusieurs fois, que les élections présidentielles se feraient en deux tours. On se demande comment le président aurait pu prévoir que les élections se feraient en deux tours ? Cette prévision des élections á deux tours aurait elle été faite en fonction d'une programmation ou d'un certain scenario étudié par les conseillers du président ? Si programmation ou scenario il y en avait, quelle était la nature de ce  scenario ?Si scenario il y en avait, qui était chargé d'exécuter le scenario ?


Au niveau légal, le CEP  est l'organe officiel nommé pour organiser les élections. Normalement le CEP devrait porter toute la responsabilité du gâchis électoral. Mais dans l'organisation et la responsabilité des élections, le CEP en avait une partie, d'autres organismes en avaient les leurs. La faute la plus grave a été le brouillage des noms des électeurs qui voulaient voter et qui n'avaient  pas pu retrouver leurs noms. La question la plus importante est de trouver la structure en charge de préparer les listes électorales. Ce sont des questions qu'il faudrait éclairer  aujourd'hui.


Cependant la pression et la frustration populaire sont aujourd'hui trop importantes pour  gaspiller maintenant du temps á rechercher les responsables de la gabegie électorale du 28 novembre..Le moment est á la recherche de solutions. Le Secrétaire Général des Nations Unies vient de dire que les fraudes paraissent beaucoup plus sérieuses  que prévues. et il invite les haïtiens au dialogue pour trouver une solution á l'impasse. Clairement le Secrétaire Général des Nations Unies  écarte tout semblant de  solution légale comme le CEP s'apprêterait  á faire. Mr Ban ki Mun  fait appel a une solution politique  á trouver entre les acteurs.


Les différents scenarios politiques possibles


Premier scenarios.

Sur la base des résultats du scrutin du 28 novembre , on considère les trois premiers candidats arrivés en tête de liste. Je présume  que ce sera  le candidat présidentiel, le candidat du  RDNP et  celui de Réponse paysan. Il se pourrait que ce soit  aussi Ceant ou Cristallin


De ce constat, on élimine le candidat présidentiel et on garde les deux candidats présidentiels les  mieux placés sur la liste des résultats, étant donné que le pouvoir est sûr d'avoir les législatives du 28 novembre..


 Ou, on pourrait garder le candidat présidentiel et prendre l'autre candidat en tête de liste des résultats du CEP (miki ou myrlande)


Ces deux scenarios présenteraient l'inconvénient de n'être pas partagés par les autres candidats, car diraient ils, les résultats du 28 novembre  ne sont susceptibles d'aucune correction. De plus ce premier scenarios consacrerait les résultats des législatives qui ne reflètent pas non plus la réalité du vote.  Pourquoi ? Parce que  tout simplement  ce sont les candidats  aux législatives,   de quel coté qu'ils se trouvent , ou leurs représentants qui , mis á part le brouillage des noms des lecteurs sur les listes électorales , ont fait le bourrage des urnes.


Deuxième scenarios

La solution  du CEP consistant á publier les résultats  du scrutin du 28 novembre , serait le pire des scenarios, car il ouvrirait la porte á des scènes de violence interminables. Quelle serait la solution de sagesse ?.


Troisième scenarios

La solution de sagesse serait la suivante


On annule dans son entier le scrutin du 28 novembre


On continue les élections telles que prévues , et on procède comme s'il s'agissait d'une élection á un seul tour fixée par le CEP  au 16 janvier 2011


On transforme les observateurs en juges électoraux et on les place  dans chaque  bureau de vote : trois observateurs haïtiens et trois observateurs étrangers. Ceci est pour éviter que Mr Muller surestime les observations des étrangers et sous-estime celles des nationaux.


Il y a 10.000 policiers haïtiens , 10.000 policiers  et gendarmes  étrangers et 11.000 bureau de  votes. On place 2 policiers   dans chaque bureau de vote.


Le président du BIV et les observateurs  signeront les procès verbaux et afficheront les résultats á la porte de chaque BIV ou á la porte  du bureau de la Police nationale pour éviter les cas de vandalisme de la part des perdants. Le CEP entérinera ces résultats après que le centre de tabulation aura fait le décompte de tous les procès verbaux reçus.


A ce dernier  scenario, il y aurait un inconvénient mineur : Il montrerait  que les Nations Unies,  l'OEA et le CEP auraient manqué á leurs taches de pouvoir organiser des élections en toute transparence et ceci pourrait leur couter leur poste d'ambassadeur en Haïti. Cependant étant donné que les élections sont l'affaire des haïtiens comme se plaisent á répéter  Muller et Granderson, il faudrait qu'ils acceptent ce dernier scenario, comme une solution politique  donnant aux institutions « Nations Unies, OEA et  CEP de la chance de sauver les apparences.  michelwilliam1000@hotmail.com

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"La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert
Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles?
Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation  prend la forme de monopole au 21e Siècle.
WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.

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