dimanche 16 janvier 2011

S'approcherait on vers la formation d'un gouvernement de consensus?

D'aucuns qui liront ce titre  pourraient m'accuser d'aller trop vite en besogne parce qu'au niveau des faits politiques rien n'indiquent que  tous les différends ont été  aplanis au milieu des acteurs politiques haïtiens et étrangers pour arriver á ce dénouement souhaité par plus d'un. Justement pour aplanir les différends il faut les identifier et les documenter. Au moment ou nous écrivons   ces lignes  aucun acteur ne  veut approcher de face  le problème politique, quand on se rappelle  que INSULZA avait dit á un mois des élections  que tout était prêt pour la réalisation de bonnes élections et que Muller, prenant le Président Préval de vitesse  de son coté,  s'était même empressé  de déclarer la date de ces élections.

 

Ce sont quoi le problème politique et les différends ?

 

Alors que le problème politique  réel mais irréel  c'est l'avenir  de la population haïtienne  et  de la nation  haïtienne  que refusent de poser en commun les leaders politiques haïtiens coincés par l'International , le problème politique irréel  mais réel  c'est la difficile cohabitation future de deux groupes , un groupe anarcho-populiste formé des lavalassiens et de neolavalassiens dits  prévaliens  et un groupe traditionnel de faucons  sans base idéologique donc sans programme de gouvernement pour résoudre des problèmes fondamentaux que la masse des misérables haïtiens avides de changements ne cesse  de réclamer á chaque élection présidentielle bien orchestrée. Le peuple des rues d'Haïti croit mordicus que c'est au niveau de la présidence que se résoudra leur problème d'amélioration des conditions de vie. Depuis que Haïti est Haïti aucun des deux groupes n'est arrivé á articuler aux bénéfices de la masse des votants ce problème de changement de conditions de vie qui se détériorent avec la dégradation annuelle  du milieu ambiant . Ils n'ont pas pu le faire  á cause de l'ingérence immédiate  ou diluée de la communauté internationale  dans les affaires politiques et économiques haïtiennes.

 

Chacun des deux groupes actionné par  l'International  est incapable de s'unir á l'autre  pour  chercher des solutions haïtiennes á la problématique du développement d'Haïti .Les deux   recherchent   plutôt  l'appui de l'Internationale  qui  a son propre  paradigme  dans la gestion du puzzle haïtien. Le paradigme de l'international est qu'Haïti doit rester un peuple cobaye,  un laboratoire où devront  se  tester  toutes les hypothèses  de  déstabilisation institutionnelle non  favorables á la production nationale , donc favorable á la mondialisation á sens unique  et á la gouvernance des ONG devenus  les bras  financiers  de ce projet macabre. En clair l'International cherche á réaliser dans les grands centres de consommation urbaine  Port-au-Prince , Cap haïtien,  Cayes ,  Mirebalais, voir Port-de-Paix, á l'image des zones vertes  d'Irak, d'Afghanistan, de la République Dominicaine et de la Jamaïque  des pôles superficiels de développement façade où les conditions de sécurité seront telles que les avions et les bateaux peuvent décharger á longueur de l'année leurs cargaisons de touristes ,d'officiels ,d'hommes d'affaire, d'experts  et de marchandises  sans le moindre souci d'être dérangés  par des mouvements  populaciers , que ce développement façade aura repoussés dans des bidonvilles adjacents minutieusement surveillés par les forces d'occupation . De la le refus permanent des lavalassiens et de l'International de reconstituer les forces armées d'Haïti  tout en recherchant les services de fores armées  étrangères sur le sol de  Dessalines pour asseoir  leur agenda politique.

 

Cet international, pour se donner bonne conscience  cherche comme interlocuteur des gouvernements fantoches ou de doublure appelés á  endosser  tous les actes politiques antinationaux  devant garantir les investissements de façade. Le séisme du 12 janvier et le cholera apparaissent aux yeux de l'internationale comme les événements  mortifiants catalysateurs qui justifieraient aux yeux de la  masse des vulnérables  et  des votants  le besoin  urgent d'aller coute que coute aux  élections  pour  doter le pays d'un leurre de corpus politique légitime et stable devant  assurer la pérennité et la sécurité  des investissements futurs.

Avec le président Préval et le groupe CPP, l'international  a obtenu une partie de ses ambitions. La  totalité de ses ambitions  ne peut être  satisfaite  qu'á travers une équipe politique soudée et  Unie  autour d'un contre projet politique clanique  qui garantirait aux hommes  de l'INITE l'obtention de privilèges infâmes  et la continuité du pillage systématique  du budget de la république  d'Haïti en marge de l'exécution des projets de mondialisation évoqués plus haut.  

 

L'amendement constitutionnel apparaît comme une condition sine qua none au pouvoir de l'INITE  pour faciliter  la naissance d'un « PRAI haitien «  parti républicain anti institutionnel ( par analogie au PRI mexicain) qui prendrait le  pouvoir pour un maximum de cinquante ans et qui créerait une stabilité politique factice liée á la présence permanente des  forces des Nations Unies en Haïti. L'amendement constitutionnel est l'un  des enjeux majeurs et le contrôle du  parlement haïtien par l'INITE est de suprême importance. (Myrlande Manigat  n'aurait pas fait cette analyse et, si oui,  miserait sur une quelconque percée louverturienne pour déjouer  ce projet) C'est dans cet esprit que l'INITE a été formée á partir des parlementaires les plus visibles  de la quarante huitième  législature avec bien entendu des promesses  mirobolantes d'élections législatives  sélection qui feraient d'eux des parlementaires á vie appuyés par un  CEP  permanent qu'ils auront enfanté  eux-mêmes .

 

Voilà  l'INITE partie en campagne avec un plan ficelé qui verrouillerait   toutes les issues pour empêcher l'entrée même accidentelle de parlementaires non initiés qui viendraient infirmer la majorité parlementaire et du même coup nuire á l'amendement constitutionnel qui devra créer le PRAI haïtien. Ce plan incluait bien entendu l'acceptation de six á huit  candidats pro présidentiels  sans décharge pour émietter le vote et le faire arriver á un second tour.

 

Un premier impondérable á ce dessein macabre de l'INITE est apparu avec le phénomène  Wyclef et  a été  étouffé avant d'avoir vu le jour. Il a été  rapidement phagocyté par le président Préval. L'Initiative présidentielle de visites de  charme faite á chaque candidat en course pour la présidence participerait de ce plan. La candidature de MIKI qui vient dérouter le plan de l'INITE n'était pas prise au sérieux au début et elle a acquis de l'importance avec l'élimination de Wyclef d'une part , et avec le grand talent d'animateur du candidat chanteur  qui a su se démarquer des questions farfelues des journalistes pour attaquer Neptune et Lesly Voltaire lors du fameux  débat qui opposait Miki á Manigat et aux  deux larons lavalassiens.

 

L'INITE était  donc partie donc en campagne  très confiante et on se rappelle  l'émission « Ramasse «  du samedi précédant le weekend électoral où le Sénateur Lambert et l'ex député et candidat unique á sa succession Sorel  Yacinthe  prévoyaient le raz de marée  que l'INITE allait faire  des onze heures du matin  . Le projet électoral de l'INITE dénommé opération « Chove Souris » par le sénateur  William Jeanty  a  échoué á cause du verrouillage  trop étanche du processus qui ne laissait aucune marge de manœuvre aux candidats d'en face et qui allait  provoquer le retrait imprévisible de la course á la présidence de 14 candidats devenus aujourd'hui groupe des 12. Cet abandon du terrain par l'opposition  non prévu par les hommes de Lambert et culminé en une conférence de presse  mondialement télévisée apparaît comme le coup de poker électoral le plus ingénieux du groupe de 14 qui, en laissant le champ libre á l'INITE pour achever  sa forfaiture attira l'attention du monde entier sur la mascarade instrumentalisée par un CEP qui devait rester au dessus de tout soupçon. Ce coup de poker  vint á point pour confirmer les reportages radio et télédiffusés qui montraient auparavant la frustration du petit peuple accouru en masse aux urnes pour sanctionner les hommes de l'INITE et qui en a été empêché  parce que le dessein du CEP d'infirmer  la participation populaire avait brouillé  leurs noms dans la majorité des listes électorales. 22,13% est le taux de participation officiel comptabilisé par le CEP dans une élection où la population entière allait et venait comme des chiens  fous dans toutes les directions pour retrouver leurs noms et voter contre tout ce qui avait un parfum du président Préval.

 

Dans la foulée, Martely et Myrlande, et par voie de conséquence les douze autres candidats présidentiels,  en abandonnant le terrain dès les onze heures du matin la journée du 28 novembre et en demandant de vider les lieux á leurs  mandataires auxquels on refusait le droit d'entrée dans les bureaux de vote,   se retrouvent aujourd'hui sans procès verbaux en main et ne peuvent se présenter  valablement  devant aucune juridiction pour exercer leurs droits de contestation. Ce contretemps  a ralenti considérablement la candidate du RDNP dans ses tentatives de trouver unilatéralement une solution  á une crise  multiforme.

 

Les Nations Unies et l'OEA impliquées jusqu'au coup dans la dérive du processus électorale, après avoir minimisé les scènes de violence perpétrées par les partisans des candidats frauduleusement évincés et aussi les déclarations empressées de Colin Granderson ,déclarant trop prématurément valides les résultats du scrutin, en vinrent á tenter un nouveau coup de poker. Elles projetaient de réaliser  une conférence télévisée où tous les candidats viendraient débattre á la face du monde et devant un CEP en quête de réhabilitation, les causes de leur échec  au scrutin du 28 novembre. La  perspicacité politique de Jacques Edouard Alexis a fait avorter le jeu macabre de la communauté internationale et du CEP, en déclarant le matin sur Vision 2000 que lui  Jacques  Edouard  Alexis   ne se prêterait pas  á une telle farce qui  n'avait d'autre but que de dédouaner  l'international de ses responsabilités dans l'avortement du scrutin  et  de culpabiliser les candidats eux-mêmes face aux réponses d'apparence légale que le CEP tenterait de donner á la face du monde  á leurs préoccupations. Il faut dire aussi que l'apparition des  nouvelles technologies de l'information et de la communication dans le reportage au vif  des faits électoraux  a surpris  les hommes de l'INITE qui ne prévoyaient le coup de poker des 12.

 

La gestion maladroite du processus électoral par un CEP décrié depuis l'acceptation de candidats sans certificat de décharge de la commission bicamérale  en passant par celle des candidats présidentiels  sans candidats parlementaires  pour approuver leur programme de gouvernement  jusqu'à la manipulation éhontée des listes électorales  suivie de galvaudage de procès verbaux au centre de tabulation ironiquement dénommée centre de fabulation au profit du député de de Ouanaminthe de l'INITE a créé dans le public un courant de pensée qui généralise  l'idée de l'annulation de la mascarade du 28 novembre , le renvoi du CEP , la nomination d'un nouveau cabinet  ministériel avec le maintien du président Préval sur le ruines du 28 novembre  pour gérer les affaires courantes en attendant la date fétiche du 7 février pour passer l'écharpe présidentiel,  á un juge de la cour de cassation , respectant ainsi une solution constitutionnelle de la crise.  Le nouveau gouvernement provisoire convoquerait dans de meilleures conditions de nouvelles élections générales dans un délai de 90 jours . Toute autre solution cooptée par le CEP  et l'International doit être étudiée en profondeur pour éviter d'autres hécatombes qui feraient reculer  d'avantage  les investisseurs de la CIRH.

 

L'analyse  de cette  proposition  apparaîtrait très  constitutionnelle et serait  basée  sur le fait qu'elle répond á un courant d'opinion répandu dans la presse nationale et  partagé par la presse  internationale á savoir l'annulation des élections et ou la reprise générale /á trois etc… Elle permettrait de trouver une solution haïtienne á une crise  haïtienne. Elle permettrait á l'International de sauver la face avec un minimum de casse  qui ne la mettrait  pas trop en position de faiblesse .  Elle permettrait á l'INITE de prouver qu'elle serait á même  de reconquérir un  électorat qu'on lui conteste. Elle permettrait  au président Préval  d'être celui auquel incombe la responsabilité historique de trouver une issue heureuse á une crise voulue par lui  pour n'avoir pas veillé au renforcement et  á la bonne marche des institutions pendant ses deux mandats  et aussi la chance de négocier une sortie personnelle  conditionnelle.

 

michelwilliam1000@hotmail.com

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"La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert
Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles?
Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation  prend la forme de monopole au 21e Siècle.
WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.)

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