mardi 5 avril 2011

Des tirs et un mort dans le Nord, le problème de l’impunité une priorité.

Des tirs et un mort dans le Nord, le problème de l'impunité une priorité.


Le corps sans vie de Jeff Dorvil, 15 ans, à l'Hôpital Justinien


Jocelène Vilma, la mère de Jeff Dorvil, inconsolable

Andy, le père de Jeff Dorvil, au chevet de son fils.


Par Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haïti.
Radio Souvenir FM, 106.1 : souvenirfm@yahoo. fr

Le Ré.Cit. (Réseau Citadelle) : www.reseaucitadelle.blogspot.com

Dans la nuit du 4 au 5 avril 2010, plusieurs actes de banditisme ont été perpétrés dans le Nord d'Haïti. Des hommes armés ont tiré toute la nuit dans la localité de Pignon. Dans la ville du Cap-Haïtien, le jeune Jeff Dorvil, 15 ans, a trouvé la mort au centre ville, après que des bandits en colère eurent fait irruption dans une bande à pied de jeunes qui manifestaient leur joie après l'annonce de l'élection de Michel Martelly à la présidence, de Kenston Jean Baptiste à la députation et de Dr Gesner Polycape au Sénat. A la rue 6 L, des bandits armés venaient d'attaquer un autre groupe de jeunes.


Contacté par téléphone, le Dr Guy Théodore a confirmé l'information. Environ 6 personnes liées au Député de l'INITE donné gagnant ont tiré toute la nuit, menaçant leurs adversaires. Le Directeur de l'Hôpital Bienfaisance de Pignon a parlé d'hommes armés de fusils de guerre M1, de pistolets automatiques Kadhafi et de revolvers.


Au Trou du Nord, la veille, des hommes armés avaient tiré toute la nuit aux armes lourdes. Le problème du désarmement est ainsi revenu parmi les priorités.


Coïncidence, un ami haïtien qui a servi la force de police de la MINUSTAH, nous a téléphoné dans la soirée pour saluer notre clairvoyance et mettre l'accent sur la nécessité pour l'État haïtien de développer un Service d'intelligence républicain capable de faire face à ce cancer. Il pense que le problème du désarmement reste entier. La police nationale a trop longtemps été méprisée au profit des gangs armés mieux équipés, mieux financés, et protégés par des hommes au pouvoir. Selon lui, les policiers haïtiens sont capables de faire le travail. Il suffit d'avoir une volonté politique en ce sens.


L'État doit se réapproprier les armes de l'Armée et de la police, il doit mettre les moyens nécessaires pour dissuader leur utilisation. L'impunité encouragée par les décisions de juges corrompus de relâcher les bandits arrêtés avec leurs armes doit être combattue par les responsables de la justice. Il faut une législation spéciale donnant à la Police Nationale d'Haïti, les pleins pouvoirs en matière d'armement. Aucun juge ne devrait pouvoir décider de rendre une arme à feu illégale.


Des idées qui correspondent  aux déclarations du DGPNH Mario Andrésol devant le Sénat de la République, ce lundi : « Les ordres de libérer des bandits avec leurs armes démotivent les policiers.  Aussi, plusieurs policiers sont en détention préventive parce qu'ils avaient agi, dans l'exercice de leur fonction, contre des personnes liées au pouvoir politique »   


Le nouveau gouvernement ne pourra pas créer l'environnement nécessaire aux investissements si la PNH à les mains liées. Cette pratique qui consiste à maintenir la force publique dans un état faible face à des gangs armés puissants et violents constitue les fondements même de la perpétuation des régimes Lavalas au pouvoir. Car, ces gangs offrent la garantie de garder le pouvoir politique en verrouillant les quartiers populeux. Les pères et mères de familles qui habitent ces quartiers voient ainsi leurs enfants opprimés quotidiennement par des chefs de gangs au dessus de la loi qui les exploitent comme bon leur semble. Dans le milieu rural, des groupes armés dictent leur loi à des commissariats mal et/ou sous équipés. Les policiers des localités reculées sont obligés d'accepter les forfaits des bandits de peur d'être attaqués par des foules manipulées. Les cas de commissariats violentés et de policiers lynchés sont nombreux, durant ces 20 dernières années.


RÉSEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 04 Avril 2011, 11 heures 11.

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"La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert
Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles?
Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation  prend la forme de monopole au 21e Siècle.
WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.)

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