lundi 9 mai 2011

À PROPOS DE L'ARTICLE DU PREMIER MAI 2011 DE M. CYRUS SIBERT.









BATAY OUVRIYE





À PROPOS DE L'ARTICLE DU PREMIER MAI 2011 DE M. CYRUS SIBERT



Port-au-Prince, dimanche 8 mai 2011





Le dimanche premier mai 2011, M. Cyrus Sibert, de Réseau Citadelle, eut à produire un texte concernant la zone franche de Caracol. Ce texte est intitulé : Sassine, Mevs, Capellan : une coalition haitiano-dominicaine contre la zone franche du Grand Nord. En essence, et contre des supposées attaques de capitalistes de Port-au-Prince et de la République Dominicaine qui seraient opposés à une industrialisation qui ne serait pas de leur bénéfice direct, M. Sibert prend la défense de sa « région » en évoquant un « développement » qui s'y préparerait, bénéfique, dit-il, en tous points.



Ces démonstrations entre dirigeants et laquais des clases dominantes ne nous concerneraient guère, n'était-ce le fait que Batay Ouvriye y est cité, en supposée connivence avec ces bourgeois (Sassine, Mevs, Capellan), qui nous auraient « instrumentalisé naïvement » !



Nous ne nous arrêterons pas sur le fait que M. Sibert croit que Batay Ouvriye aurait un « coordonnateur », « architecte »… : chacun a sa conception de l'organisation et, si archaïque et dominée soit-elle, en psychologie, cela s'appelle une « projection ». Nous revendiquerions cependant le fait que Batay Ouvriye n'a jamais appuyé aucun dispositif ou prise de position bourgeoise, surtout quand nous savons très bien qu'en cette période historique et en ce pays encore bien plus, la bourgeoisie n a rien à offrir de positif, de dynamique, de constructif, si ce n'est revendiquer le droit, même minime, même totalement dominé, d'exploiter elle-même « sa » main-d'œuvre rendue par tout un processus de décomposition une des moins valorisée du monde et certainement la moins chère des Amériques : « notre avantage comparatif est notre main-d'oeuvre à bon marché ! » claironnent allègrement ces pseudo-capitalistes, sachant très bien que « main-d'œuvre à bon marché » signifie misère crasse pour les ouvriers et le peuple en général, accompagnée de la répression la plus brutale à l'intérieur et en dehors des factories.



Le positionnement de Batay Ouvriye a toujours été bâti uniquement à partir des intérêts (immédiats et historiques) des travailleurs (ouvriers, petits paysans, artisans…) et du peuple en général. Des revendications les plus basiques, en passant par les axes de luttes plus globaux, pour arriver à la scène politique nationale. Quand il s'agit, d'ailleurs, de défendre les « djobs » que ces bourgeois sont censés créer, « djobs » qui, pour nous, correspondent à la plus maigre possibilité de survie des travailleurs dans le cadre d'une exploitation sans limite que ces sanguinaires se proposent de réaliser dans notre sueur et notre sang, ni l'État Haïtien, ni les capitalistes, organisés ou individuellement, ne prennent leur défense, dès qu'il s'agit de la logique économique du Capital ou de sa facette répressive. Le cas de la marque « Levi's » s'apprêtant à quitter la zone franche de Ouanaminthe est un exemple flagrant qui prouve, s'il en était besoin, que ce supposé altruisme bon enfant qui viendrait « donner du travail » n'est que pur mensonge, masque éhonté de l'exploitation la plus rétrograde. Le texte que nous avions alors produit concernant ce passage, est à continuation, ceci pour l'édification la plus complète des lecteurs.











Ce faisant, nous nous campons résolument en face de tout nationalisme ou régionalisme trompeur, surtout quand il s'érigerait à partir d'une mobilisation sans pareil où Exécutif, Parlement, Police, Minustah, (certains journalistes à la solde ?)… s'étaient mis en quatre pour barrer la route à de misérables 200 gourdes ! Poursuivant, nous ne nous arrêterons donc pas sur les plaintes des bourgeois de Port-au-Prince ou d'ailleurs, sachant très bien que ceux-là, de par leur faiblesse devenue chronique, se rangeront rapidement du côté des plus forts (les exploiteurs impérialistes) avant même de tant soit peu considérer le plus minime bien être de la population haïtienne. Leur déchéance, ajoutée à la peur et la haine qu'ils ont des travailleurs et du peuple en général, leur confèrent le même aspect pourri qui est la principale caractéristique des classes dominantes de cet État dégénéré où des idéologues de leur camp auront à défendre les uns ou les autres.



Nous profitons au contraire de l'occasion pour dénoncer la grande mystification en cours (celle du « Grand Nord » comme toute autre) qui ferait croire en un certain « développement » à la fois abstrait et très concret (abstrait, dans le sens où il est présenté comme un principe, de surcroît presque « naturel » ; et concret, dans la mesure où, à chaque fois, il aura à se matérialiser en des exemples précis), un « développement » où « donner du travail » voudrait faire croire à un usage correct de citoyenneté presque condescendent, tandis que, dans les conditions de salaire que nous connaissons, il ne s'agit que de l'exploitation la plus criminelle. À eux tous nous disons de donner les 300 gourdes [somme calculée par le Ministères des Affaires Sociales et du Travail pour qu'un ouvrier puisse vivre (survivre dirions-nous) et nourrir sa famille] de donner donc ces 300 misérables gourdes, et nous reparlerons.



Nous nous y opposons d'autant plus que cette attitude de blocage qui est la leur (ces arguments avaient déjà été présentés à la lutte des 200 gourdes, san la moindre considération de leur part) cette attitude de blocage systématique donc, s'accompagne de rapports sociaux archaïques et que cet ensemble pourri est à la base de notre blocage de société le plus profond. Et nous répèterons, à satiété, qu'aujourd'hui, tenant compte de cette situation globale, des rapports de classes existant et de projets qui, sous couvert d'altruisme décadent, ne feront qu'exacerber encore plus les antagonismes en présence, l'intérêt du pays dépend, en clair, de celui des travailleurs d'abord.





Nous dénonçons donc avec ferme véhémence que l'on aurait pu nous associer à ces capitalistes rétrogrades, sous prétexte de régionalisme ou autre. À eux tous nous disons maintenant de respecter les droits des travailleurs qu'ils ne font que spolier, en particulier, à nouveau, dans cette zone franche de Caracol où, tout comme dans la plaine Maribaroux à Ouanaminthe et de même type d'installation, les paysans cultivateurs ont été tout simplement éjectés, sans avertissement, sans le moindre dédommagement, ni la moindre considération.



« Justice pour tous ! », « État de droit ! »… clame le président fraîchement élu. Il faudrait voir ! Or, devant celui qui demanderait la concrète application de ces formules creuses au possible, apparaissent déjà ses menaces : « Quiconque s'opposera à notre démarche… » aurait-il eu à préciser à sa plus récente apparition. « Un Himalaya de cadavres !... » avait dit l'autre; et nous savons tous ce qui advint par la suite.



Dans notre dernière Déclaration # 4 concernant le processus électoral, nous avions fait le rapprochement qui s'annonce évident entre cette montée actuelle de dictature non voilée et cette période de si regrettée mémoire. Pour tout progressiste conséquent : « La lutte ne fait que commencer ! ».





Yannick Etienne





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BATAY OUVRIYE




30/08/2009




LEVI'S AP RETE !


Pandan tout deba yo t ap fèt sou salè minimòm 200 goud mizè a,



Pandan tout demagoji yo t ap fè sou ajisteman salè ouvriye k ap swadizan lakòz y ap pèdi anplwa,



Pandan tout kalite manèv (an sekrè epi ki chaje ak movèz fwa) t ap fèt (san kenbe kont konkrètman soutretans lan pi kapab peye 200 goud la pase yon bann lòt antrepriz, san chache konprann kesyon "pèdi anplwa" a, se pa ni poutèt salè ouvriye, ni poutèt gen sendika ki swadizan ta vle "fèmen faktori" men byen poutèt enkapasite patwon soutretans yo menm)…



Kidonk, pandan tout matrakaj sa yo t ap fèt, konpayi Levi Strauss, yon gwo miltinasyonal ki voye fè pantalon jeans nan zòn franch Codevi, nan Wanament, vin anonse l ap retire kò l la pou la. Sa ta pral fè 1,600 ouvriye ki t ap pèdi travay yo nan 2 izin. Lè nou aprann sa, nou mobilize e nou tanmen pran kontak ak òganizasyon solidarite yo pou gade sa ki pou fèt pou pa kite Levi's ale.



Konsta nou te fè tou, se ke pandan tout demagòg sal yo t ap pale sou yon swadizan kesyon "chomaj yo pa vle a", yo youn pa t fè krik pou menm diskite ak Levi's, ale wè pou yo ta pote sèten kondisyon pou li ta deplase, ale wè fè objeksyon (!) fas a deplasman bridsoukou sila a. Ni demagòg–manevriye an sekrè chanm depite a, ni menm ekzekitif lan k ap defann enterè boujwa soutretans la yo tou sèl, ni menm ADIH (Codevi fè pati ADIH), yo youn pa leve ti dwèt yo ni pou "lite kont chomaj", ni pou "pwoteje ouvriye" yo di yo sitèlman 'renmen' jounen jodi a. YO YOUN pa t fè ANYEN! Yo tout pito fè konplo sou do ouvriye nan vote 125 goud kòm salè minimòm.



Nou menm, depi nouvèl la te tonbe, nou te rantre dirèkteman nan batay, nou MOBILIZE onivo nasyonal, nou ranmase fòs nou onivo entènasyonal. Apati yon apèl laj nou te fè ansanm ak komite ekzekitif pwovizwa Sendika Ouvriye Codevi Wanament (SOKOWA) e ke nou te voye bay divès òganizasyon ki abitye soutni lit ouvriye, nou rive ralye divès òganizasyon sou kesyon an: United Students against Sweatshops (USAS), Worker Rights Consortium (WRC), International Labor Rights Foundation (ILRF), National Labor Committee (NLC), Unite Here !, United Steelworkers (USW), Maquila Solidarity Network (MSN) Clean Clothes Campaign / Hollande, Vêtements Propres / Belgique, Sweatfree, U.S. Labor Education in the Americas Project (USLEAP), People and Planet, Labour behind the Label, Solidarity Center, International Textile, Garment and Leather Workers' Federation (ITGLWF), Global Exchange, Labor and Religion Organization, Blue Green Alliance, International Brotherhood of Teamsters, Writers Guild of America, TransAfrica Forum, SustainUS, NAACP, pami dòt...



Konsa, apre divès echanj ant Batay Ouvriye ak òganizasyon sa yo, nou te defini yon estrateji pou fè presyon sou Levi's pou li pa kite. Apre lèt denonsyasyon te voye bay Levi's, yon delegasyon te rankontre fòmèlman ak 2 reskonsab konpayi a nan Washington. Delegasyon ki te rankontre ak direksyon Levi's nan non Batay Ouvriye te gen ladann:




  • Ron Carver, International Brotherhood of Teamsters, International Campaigns Director (Ports Division) – Sendika transpò gwo kamyon
  • Jeff Hermanson, Writers Guild of America - West, Director of Organizing – Sendika moun ki ekri fim sinema
  • Nnenna Ozobia, TransAfrica Forum, Director of Latin America and Caribbean Policy
  • Gladys Cisneros, AFL-CIO Solidarity Center, Americas Program Officer
  • Michael Williams, Blue Green Alliance, Legislative Representative
  • Kendra Kallevig, SustainUS, Climate Program Coordinator
  • Rod Palmquist, USAS, International Campaigns Coordinator
  • Shaun Martinez, USAS, Development Coordinator
  • Jack Mahoney, USAS, Strategic Campaigns Staff
  • Hillary Shelton (absans motive), NAACP, Director of Governmental Affairs.

Rezilta: konpayi Levi's la deside rete pou omwen jis desanm ak posibilite konkrè jiyè 2010 e menm piplis, selon negosiyasyon yo epi toujou kontinye bay komann. LEVI'S FÈ BAK. E Batay Ouvriye ansanm ak mouvman solidarite a rive sove 1,600 anplwa sila yo ki ta pral pèdi la pou la.



Sa a, se menm si nou dwe kontinye travay pou sove yo nèt nèt. Diskisyon yo ap kontinye ak Levi's. Nan menm mouvman an, apati pratik sa a, Batay Ouvriye ap goumen ansanm ak divès òganizasyon solidarite yo pou lòt konpayi vini men nan pi bon kondisyon.



Pou nou menm, se responsablite CODEVI ak asosyasyon endistriyèl li fè pati a, ADIH, se poutèt enkapasite patwon soutretans yo menm ki fè pwoblèm sa yo parèt. Kalite tarif pete fyèl y ap enpoze ouvriye yo, pa egzanp, pa pèmèt pwodiksyon an fèt byen : movèz fwa yo ak lespri rapas yo bay, anfèt, rezilta eliminen 'anplwa' yo swadizan ap soutni yo !!! Kidonk, nan lojik rapas soutretans la, se yo ki lakòz chomaj ! E, nan tout batay sa a, ankò yon fwa : Kote ADIH ak tout "konsiltan" li yo te ye (n ap repete : Codevi se manm ADIH) ? Kote Preval ak akolit li yo te ye ? Kote depite 125 goud yo te ye ? Se sa k fè nou di: tout moun sa yo, ISTORIKMAN YO BOUT! Pandan y ap reprime san gade dèyè, se manti, mistifikasyon ak blòf sèlman yo rete pou bay.



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Se sa k fè, klèman, fòk gen YON LÒT ALTÈNATIV ki ale nan sans enterè reyèl travayè yo. E, batay pou Levi's rete a montre nou aklè: enterè travayè yo, jounen jodi a, se enterè peyi a. Kidonk, sou yon bò, fòk ALTÈNATIV la devlope sou tout teren; epi, sou yon lòt bò, fòk li pòte nan sen li yon oryantasyon global pou peyi a GRAN MOUN TÈT LI. Apati enterè reyèl travayè yo, 2 aspè sila yo, an reyalite, fè youn. Se pou sa n ap goumen.



ABA OKIPASYON!



ABA TOUT REYAKSYONÈ KI VOTE KONT 200 GOUD LA!



VIV YON SALÈ KI PÈMÈT MOUN VIV KÒRÈKTEMAN!



SENDIKA AK KONTRA TRAVAY KOLÈKTIF NAN TOUT IZIN!



AK YON KAN PÈP INI PIPLIS CHAK JOU NAN BATAY LA, NOU KAPAB !





BATAY LA FENK KÒMANSE!






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"La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert
Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles?
Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation prend la forme de monopole au 21e Siècle.
WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.

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