Dans la salle d'urgence où nous avons été voir un parent hospitalisé, une liquide est répandu par terre. Nous observons que les jeunes médecins de service sont obligés de contourner le périmètre occupé par le fluide pour circuler. Attiré par cette démarche bizarre, nous avons posé des questions sur son origine. Réponse : il s'agit du vomit d'un malade qui a été transporté dans l'espace mal équipé qui accueil les victimes du choléra au Cap-Haitien.
Par curiosité nous avons jeté un coup d'oeil sur le service d'accueil et de traitement du choléra.
Nous avions observé une douzaine de personnes allongées dans un espace exigu et nauséabonde. Une odeur qui reflétait l'incapacité des autorités haïtiennes à maintenir propre leur espace de travail. Et quand on est dans un hôpital dirigé par des médecins, on se demande qu'est ce qui empêche d'organiser un service de nettoyage avec mission de chasser les mauvaises odeurs et les saletés.
Revenons à la création géniale des responsables de la santé publique dans le Nord.
Au milieu de la petite salle où sont entassés les malades du choléra solidairement à leur microbe, un jeune homme malade, accroupi sur un vase, défèque tranquillement dans l'espoir d'évacuer la bactérie, en présence des parents des malades visiblement en bonne santé.
Telle est la réalité aujourd'hui à l'Hôpital Justinien. Une institution que plusieurs jeunes médecins qualifient de "source de propagation de la maladie".
On se demande si les responsables de la santé ne cherchent pas à stimuler la propagation de la maladie dans l'espoir d'attirer l'aide financière internationale qui accompagne l'épidémie.
Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
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"Ne doutez jamais qu'un petit nombre de citoyens volontaires et réfléchis peut changer le monde. En fait, cela se passe toujours ainsi"
Margaret Mead (1901-1978)
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