5 août 2011 UN CRI DU CŒUR Monsieur le Président, s'il est vrai que la santé est le moteur du développement, l'éducation est la clef qui ouvre la porte du développement. En ma qualité de citoyenne engagée, de femme politique, de chrétienne, j'avais fait mienne votre idée de faire de l'éducation la première priorité de votre agenda politique. Aussi, après des réflexions profondes, j'avais accepté d'abandonner la lutte pour l'annulation de la mascarade du 28 novembre, pour endosser votre candidature aux élections du 20 mars. Comme je n'ai jamais manqué de vous le dire, cette décision se justifiait par mon grand désir et mon devoir d'accompagner le peuple haïtien, en particulier mes partisans et sympathisants et vous permettre de réussir votre mandat pour le plus grand bien de ce peuple particulièrement les plus faibles et les exclus. Aujourd'hui Monsieur le Président, préoccupée par la situation économique de mon pays, je me vois dans l'obligation de me faire le porte parole des centaines de milliers de parents et d'enfants, qui, chaque jour sollicitent mon intervention d'une manière ou d'une autre sur la question de la prochaine rentrée scolaire. Je m'excuse si, trop proche des exclus et des couches défavorisées du pays, je me trouve dans l'impossibilité de vous dire comme beaucoup d'autres : « Vous êtes sur la bonne voie ». Monsieur le Président, encore une fois, je vous le répète je veux votre réussite, car, ce sera la réussite du pays et celle de la démocratie. L'heure ne peut être à la flatterie, nous devons dire la vérité comme elle est, c'est la voie réelle du succès. Nos intérêts sont et doivent être les mêmes. Nous avons un pays à sauver, un peuple à sortir de la misère. Je sais que vous êtes un croyant. Si Dieu nous recommande la pauvreté, il condamne par contre la misère. Rappelez vous bien la Bible, Jésus Christ a non seulement enseigné à ses disciples, il a nourri les affamés, il a guéri les malades et les estropiés. Aujourd'hui il nous commande de refaire ces mêmes gestes. Nous serons jugés sur notre attitude vis-à-vis de la misère du peuple haïtien. La prochaine rentrée scolaire sera votre plus grand test. Il faudra le réussir. Cela n'a rien à voir avec un Gouvernement démissionnaire et/ou un nouveau Gouvernement qui tarde à venir. La rentrée des classes ne peut pas attendre. Déjà, il est même trop tard pour parler de réouverture en septembre. De plus, Excellence, il est grand et noble de parler des enfants des rues, qui méritent toute notre attention par une prise en charge intégrale. Mais évitons toute attitude démagogique. Je vous suggère de vous pencher également en bon père de famille, en Chef, d'un État appauvri par diverses catastrophes : inondations, incendies, séisme, épidémie, sur le sort des enfants déjà scolarisés, qui, pour des raisons économiques ne pourront pas reprendre le chemin de l'école en septembre prochain. A vous dire vrai, ils sont légions. J'ai été contacté par des directeurs d'école à but non lucratif, qui se demandent, s'ils ne vont pas fermer boutique en septembre. Alors qu'il y a un déficit de salles de classes dans le pays. Monsieur le Président, je sais que vous avez dans vos rangs des personnes bien avisées dans le domaine de l'éducation. Toutefois, je prends la liberté de vous faire les recommandations suivantes :
Votre équipe doit se mettre au travail rapidement, septembre c'est demain, si nécessaire élargir le cadre sur d'autre personne qui connaissent la situation et qui sont proches des couches défavorisées. Actuellement les enfants de la classe aisée du pays en majorité fréquentent une école internationale ou sont envoyés à l'étranger. C'est la réalité, ne vous illusionnez pas. Espérant que ces quelques réflexions et suggestions trouveront une oreille attentive, je vous remercie bien sincèrement Monsieur le Président, au nom des parents et des enfants qui comptent sur mon intervention pour reprendre le chemin des classes cette année. Je vous prie Excellence, de recevoir avec mes remerciements mes patriotiques salutations Dr. Josette BIJOU M.D. ___________________"La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles? Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation prend la forme de monopole au 21e Siècle. WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.) |
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