mercredi 11 janvier 2012

Position Commune de la Société Civile Régionale du Nord et du Nord-Est d’Haïti autour du Campus Universitaire de Limonade.

Cap-Haïtien, le 07 janvier 2012
 
Position Commune de la Société Civile Régionale du Nord et du Nord-Est d'Haïti autour du Campus Universitaire de Limonade
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A quelques jours seulement de l'inauguration du Campus Universitaire de Limonade, le 12 janvier prochain, prenant conscience de l'impréparation, jusqu'à cette période,  de toute la communauté haïtienne en parfait contraste avec la rapidité avec laquelle la firme dominicaine, chargée de la construction, a exécuté son contrat,  la Société Civile du Nord et du Nord'Est, sortant de son silence, se montre publiquement, enfin, concernée par l'édification, dans sa région, d'un  centre d'enseignement supérieur prévu pour 10 000 étudiants environ, don du gouvernement dominicain offert au pays au lendemain du tremblement de terre du 12 janvier 2010.
Érigé à  quelques cinq kilomètres seulement de distance du Parc Industriel de Caracol, le plus grand parc de la Caraïbe, ce batiment universitaire s'impose, comme un joyau, par son architecture esthétique, légère et parasismique, des salles spacieuses et bien aérées, des espaces verts bien aménagés, un ameublement adéquat et complet, des équipements modernes tout à fait propices aux activités d'enseignement de standard international.
Consciente de l'importance et de l'impact présents et  à venir d'une telle acquisition pour la région, consciente de sa responsabilité vis-à-vis des générations futures et de la qualité des héritages à leur léguer, la Société Civile du Nord et du Nord'Est se décide à  s'impliquer et à afficher sa position, dans une démarche d'appropriation d'un patrimoine régional important pour le pays tout entier,  en rupture avec l'inertie et l'indifférence traditionnelles de notre société face au déroulement des évènements au quotidien. Ceci, pour prévenir, dans la prise en charge de ce nouveau batiment, les aléas inhérents à  cette situation d'impréparation, d'improvisation, de tendance à la précipitation désolante et inopportune, de manque de vision à très long terme, situation qui risque de porter notre génération a hypothéquer une occasion rare et exceptionnelle,  a rater cette chance, offerte a nous tous (Gouvernement, Establishment en poste actuel a l'UEH et Société Civile) de la génération présente, de lancer une bonne fois  le train de l'innovation et de la modernisation de l'enseignement supérieur en Haïti, le train de la décentralisation tant souhaitée. 
Or, en dépit du fait que depuis mai 2010, les autorités académiques  haitiennes étaient bel et bien informées de l'édification prochaine de ce   batiment dont elles ignoraient tout, il est vrai, des composantes techniques, rien n'a été élaboré  par ces instances responsables. Ce qui éviterait ce spectacle hideux d'improvisation et de précipitation dans ce dossier aujourd'hui.
C'est pourquoi, pour l'histoire, à l'initiative de la Chambre de Commerce, d'Industrie et des Professions du Nord, la conscience citoyenne réveillée,   la société civile du Nord et du Nord'Est s'est regroupée autour de l'Archevêque du Cap-Haitien, Monseigneur Louis KEBREAU, de représentants de l'Eglise protestante, entre autres le Pasteur Joseph VOLTAIRE, du CEPAC et des présidents des deux Chambres de Commerce du Nord et du Nord-Est, MM Malherbe Martin DORVIL et Louicot ALEXANDRE, pour réfléchir autour d'une position commune a adopter face à l'orientation à donner et la prise en charge haitienne responsable de l'Université de Limonade par des autorites compétentes en ce 12 janvier 2012.
Pour l'histoire, ce collectif,  désormais déterminé à ne plus laisser les responsables publics seuls face aux grandes décisions concernant sa région,  se décide à dire le mot du bon sens sur ce dossier, en ayant à l'esprit une réelle vision de décentralisation et de développement régional Nord.
Après de longues séances marathon de travail sur plusieurs journées consécutives, depuis le week-end de la Noël 2011, un consensus difficile s'est finalement dégagé pour  adresser au Gouvernement  les propositions suivantes formulées en cinq points, comme une première contribution à l'ouvrage.
Pour l'histoire, le Collectif propose de :
1-      Lancer dans le meilleur délai les démarches pour la constitution du  Conseil d'Administration de l'Université/ Campus Nord (CAUCN) en n'y incluant que des représentants de différents  secteurs nationaux.
2-      Choisir les  membres d'un Conseil Provisoire de Gestion de l'Université (CPGU) dans le plus bref délai de façon à garantir la prise en charge rationnelle de l'espace physique du Campus le jour même de son inauguration en utilisant des ressources humaines régionales disponibles. (Il faut bâtir toute la logistique pour une prise en charge adéquate devant assurer la sécurité, la maintenance, la propreté des locaux, des espaces verts et de tout le périmètre du campus, utiliser les espaces pour des activités de conférences scientifiques, de rencontres internationales et d'évènements à caractère culturel).
3-      Prendre des dispositions pour planifier la première rentrée universitaire sur le Campus pour l'année académique 2012-2013 (Septembre 2012)
 Toute décision d'occuper l'espace avant cette échéance devrait faire l'objet de consultations et d'une programmation sérieuse de facon à ne pas porter prejudice  à l'avenir et à la renommée de cette nouvelle université.
 
4-      Prendre des dispositions pour la mobilisation des ressources humaines universitaires haïtiennes et  étrangères, en diaspora et a l'intérieur,  disposées  à se mettre au service du pays en vue du relèvement  du standard de l'enseignement universitaire en Haïti au niveau d'une Université d'excellence avec vocation de recherche-action-développement.
5-      Faire de l'Université de Limonade un modèle de gestion régionale réellement décentralisée et autonome, au point de vue administratif, académique et budgétaire avec ses propres organes (rectorat,haut conseil, etc) en l'inscrivant dans le cadre du développement intégré de la Région du Nord et en impliquant le plus possible l'ensemble des secteurs socioéconomiques en pleine dynamisation et surtout en tenant compte du Parc Industriel de Caracol et de son impact global sur la région.
 
En s'impliquant comme elle le fait dans ce dossier de l'Université de Limonade,  la Société Civile du Nord et du Nord'Est affiche désormais  sa volonté et sa capacité citoyennes à participer aux grands débats régionaux et nationaux autour des sujets-clé regardant la reconstruction d'un pays en chute libre depuis plusieurs décennies. Cette société civile, à l'instar de beaucoup de  compatriotes, de façon individuelle et collective, assume et rend publics ses points de vue,  adopte une position commune jugée salutaire face aux décisions à prendre par les  responsables publics en vue de rendre opérationnel ce batiment universitaire dans des conditions optimales. Dans une vision très claire d'une Université Publique autonome au service de la région du Nord, du Pays et de la Caraibe toute entière.
Cette société civile considère comme un devoir civique cette occasion d'assumer ses responsabilités et de se prononcer sur les actes  des responsables publics, en exhortant ces derniers à l'obligation de précaution.  Pour l'avenir de ce patrimoine régional, de cet  héritage noble et sacré à léguer aux générations futures, la Société Civile du Nord et du Nord'Est invite aussi les décideurs à inscrire leur vision dans une projection à très long terme  et à comprendre que la dimension de l'enjeu de ce débat s'étend sur les cinq a six décennies futures . Tout en étant bien forcé en même temps de jeter un regard retrospectif sur les décennies d'existence d'une entité  de même nature comme l'UEH.
Le Collectif, constitué à l'occasion de ce débat à la veille de l'inauguration de l'Université de Limonade, a usé de patience et de bon sens. Il s'est construit autour des Chambres de Commerce du Nord et du Nord-Est, du CEPAC et de plusieurs citoyens se sentant concernés.
Il a rencontré d'abord une délégation présidentielle formée d'un Ministre et d'un Secrétaire d'Etat. Puis ce fut le tour des recteur, doyen et professeurs de l'Universite Publique du Nord au Cap-Haitien affirmant avoir sollicité, par lettre, la gestion de l'espace. Le doyen de la Faculté de Droit du Cap-Haitien n'a pas pu participer aux dernières séances de travail bien qu'il était présent à la première réunion à l'Archevéchée du Cap et qu'il ait fourni des copies de documents dont il dispose permettant de comprendre certains aspects du dossier.
En dernier lieu, une rencontre avec le Recteur et le Vice-Recteur à la Recherche de l'UEH a débouché sur un consensus minimum consistant en la promesse de continuer le dialogue initié. Cette rencontre a permis au   Collectif de réaffirmer sa position claire pour une université et non un simple campus semi autonome de l'UEH. Le Colectif a aussi manifeste sa détermination à  continuer sa mobilisation jusqu'à ce que soient trouvés la solution de sagesse et le compromis nécessaire pour qu'à terme cette université soit dotée d'un cadre normatif, des statuts, d'organes de gouvernance, d'un système de gestion académique, de gestion logistique, de moyens et de sources de financement qui en fassent un Centre d'Enseignement Supérieur Public, autonome, d'excellence au service des jeunes de toute la région et du pays tout entier.
En conclusion, le Collectif se promet de rester longtemps regroupé  jusqu'à ce que le rêve de voir ce bel édifice à inaugurer  devenir une nouvelle  Université d'Etat autonome dans le nord soit réalité. 
L'histoire retiendra.
Fait au Cap-Haitien ce samedi  07 janvier 2012.
 
Suivent les noms de ceux qui ont participé à ces concertations.
 
De la Chambre de Commerce, d'Industrie et des Professions du Nord (CCIPN) :
M Malherbe M DORVIL       Président
M Eddy Salomon                  1er Vice-président
M Steeves MATHIEU                        Trésorier
M Pierre Henry LEROY        Trésorier adjoint
Dr Harold DURAND                          Secretaire General
M Marc GEORGES                             Conseiller
M Nonce ZEPHYR                   Conseiller
Me Paul DUVOT                      Conseiller
M Philippe  ZEPHYR                          Membre
M Jules Remy JOSEPH          Conseiller
Mme Dieudonne Etienne LUMA  Conseillere
 
Des Membres de la Société civile de la Region :
M Michelet MENARD                         
M Georgemain PROPHETE 
M Ernest EDOUARD
M Nesmy MANIGAT
Mlle Colette SEMEXANT
 
De la Chambre de Commerce, d'Industrie et des Professions du Nord-Est :
M Louicot ALEXANDRE        Président
Dr Isenelle  DECOME                           Premiere Vice-Presidente
Past Joseph DESIR                                Directeur Executif
 
De l'Archevêché du Cap-Haitien :
Monseigneur Louis KEBREAU            Archevêque du Cap-Haitien
 
Des Eglises Protestantes  du Cap-Haitien :
Pasteur Joseph VOLTAIRE                   Pasteur de la Première Eglise Baptiste du Cap-Haitien
Pasteur Ruben THOBY Av.
 
Du CEPAC ;
M Saul GAUTHIER
M Patrick ALMONOR
M Rony MONDESTIN     Ancien Senateur de la Republique
M Fritz JEAN
M Pierrogene DAVILMAR Depute/ President du Forum des Deputes du Nord
M Joanel MONDESTIN  Invite du CEPAC
M Ericq PIERRE   Invite du CEPAC
M Jean-Baptiste BIEN-AIME Senateur de la Republique Invite du CEPAC
 
Personnes rencontrees pour consultations et discussions
De la Faculté de Droit et de l'Université Publique du Cap-Haitien :
Me Jusnerd NELSON     Doyen a la Faculte de droit
Me Joël CLAIRESIA        Doyen a l'Universite Publique
Dr Fenol  METELLUS     Recteur de l'Universite Publique du Nord au Cap-Haitien (UPNCH)
M Jean CLAUDE            Professeur a l'UPNCH
 
Du Rectorat de l'Universite d'Etat d'Haiti :
 
M Vernet HENRY           Recteur de l'UEH et President de la Conferences des Recteurs des  Universtes d'Haiti
M Fritz DESHOMMES   Vice-Recteur a la Recherche a l'UEH
 
Du Gouvernement:
M Wilson LALEAU       Ministre du Commerce et de l'Industrie Charge du Sossier du Campus
M Jean Claude FRANCOIS  Secretaire d'Etat a l'Enseignement Superieur
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"La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert
Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles?
Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation  prend la forme de monopole au 21e Siècle.
WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.)

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