[ L'invocation du Droit de la "République d'Haïti" à avoir les mêmes institutions que la "République Dominicaine" peut aider à démasquer les faux “pays amis” et les véritables instigateurs du chaos permanent que connaît le pays. ]
L’arrestation de l’ancien député Arnel Bélizaire donne une idée de l’efficacité des ambassades quand elles sont directement menacées par la violence des groupes armés en Haïti. Cependant, quand c’est la population des quartiers populaires qui est la cible des kidnappeurs et des assassins politiquement motivés, il y a tout un dilatoire. Elles font semblant de ne pas comprendre la réalité, alors qu'elles disposent des moyens de renseignement de pointe et pourraient apporter un support efficient à la police haïtienne avec des drones, des snipers, des véhicules blindés et même du support aérien lors des opérations au sol.
Comment expliquer de telle passivité, alors qu’Haiti se trouve à la 3e ligne frontalière des Etats-Unis que représente la zone Nord-Ouest de la Caraibe?
Aujourd’hui, des anciens parlementaires, des trafiquants de drogue libérés prématurément par la justice américaine, des membres du secteur privé, l’opposition radicale, certains représentants de l’État et de la société civile, et même du secteur des droits humains entretiennent la violence à travers des gangs armés pour des intérêts divers.
Alors que certains lancent des menaces terroristes ouvertement sur les médias et/ou dans la presse, malgré les armes saisies en provenance des États-Unis ou de pays de l’Amérique latine, le gouvernement haitien est le seul à recevoir les blâmes de la Communauté internationale représentée par le "CORE GROUP".
On se demande, s’il ne s’agit pas de la fameuse “Stratégie du chaos permanent”, développée par les auteurs Michel Collon et Grégoire Lalieu dans le livre “La Stratégie du Chaos, Impérialisme et Islam”, entretiens avec Mohamed Hassan, dont les exemples parfaits sont la situation en Libye, en Syrie, au Yémen...
En effet, au 21e siècle, avec le danger des guérillas urbaines improvisées —- ( lisez, "The Accidental Guerrilla" de David Kilcullen, Edition Oxford Press )—-, les puissances occidentales n’ont pas besoin d’envahir des pays pour les contrôler. Il suffit d’attiser les luttes intestines pour le pouvoir et la richesse, d’armer des groupes clandestinement, tout en les protégeant contre les interventions répressives des autorités policières et judiciaires, au moyen de pseudo rapports de prétendues violations des droits humains.
Dans de telles conditions, aucune nation ne peut s’organiser, aucun État ne peut subsister, c’est le chaos permanent, la descente aux enfers. Le tissu social se déchire, les familles sont disloquées, les investisseurs en fuite. De plus, les jeunes sont isolés au profit des exploiteurs de toutes sortes; les mafieux, les trafiquants humains, d’organes ou de main d'œuvre forcée, la criminalité transnationale, en profitent, grandement.
Si nous considérons que, historiquement, le projet permanent de la Communauté internationale face à #Haiti a toujours été la mise en échec de sa révolution de 1804, suite à l’humiliante défaite infligée à la puissante armée française de Napoléon à Vertières;
vu l’hypocrisie qui entoure la question des gangs en Haïti;
et tenant compte de l’instabilité entretenue par la Communauté Internationale depuis le départ de Jean-Claude Duvalier, qui n'était pas plus dictateur que Augusto Pinochet et les Généraux dictateurs du Brésil, de l'Argentine, disons de l'Amérique du Sud;
on peut déduire que cette "stratégie du chaos permanent" a été expérimentée en Haïti et en Somalie, puis appliquée ailleurs comme en Libye, Syrie, Yémen...
Ainsi, on peut facilement constater comment Israël est libéré de la menace syrienne, grâce au "chaos permanent" qui existe dans ce pays.
Donc, après les cyber-attaques, le "chaos permanent" est une arme parfaite, la nouvelle arme de domination. Une arme efficace qui permet de faire l'économie des déploiements massifs de troupes à l’étranger à des coûts économiques et humains exorbitants.
Pour pallier ce problème, les autorités haïtiennes doivent lancer une campagne de réformes visant à "harmoniser les institutions haïtiennes avec celles du voisin et partenaire immédiat qu'est la République Dominicaine. Une République voisine qui dispose de Forces Armées, de plusieurs Agences de Renseignement, d'une Police militarisée, et surtout d'un Régime politique présidentiel.
Cette Communauté internationale qui blame les autorités haïtiennes pour toute décision visant à les aider à assurer leur obligation souveraine de police et de sûreté, n’a pourtant aucun problème avec les milices civiles qui opèrent en République Dominicaine.
Faut-il rappeler que nos voisins ont aussi connu de longue période de dictature dont la plus sanglante et la plus féroce fut celle du Général Rafael Trujillo, connu sous le nom de El Jefe.
On n’a pas besoin d’inviter le Canada, l'Organisation de la Francophonie ni la Caricom dans nos affaires internes. Le président Jean-Pierre Boyer avait utilisé la même stratégie quand il fallait doter le pays d’un Code civil. Il avait juste adopté le Code Napoléon, avec quelques changements superficiels.
Car, il n'y a rien de mal à importer des idées qui marchent, à s’adapter, ni même à suivre son compétiteur — en matière de marketing ou de gestion d’entreprise. Les romains, n'ont-ils pas adopté les idées des grecs? N'ont-ils pas envahi Carthage pour assimiler ses techniques maritimes quand le besoin de renforcer la marine romaine et de dominer la mer était nécessaire?
Au lieu de continuer à nous engluer dans des monstruosités importées d'Europe, comme la Constitution de 1987 qui ne correspond pas à notre réalité caribéenne, nous devons nous harmoniser avec ces voisins avec lesquels nous partageons l'île, les mêmes difficultés environnementales, géopolitiques, sécuritaires, migratoires, sanitaires…
Certes, les institutions dominicaines ne sont pas parfaites; mais, on peut utiliser cette stratégie pour construire des éléments de langage capables de démasquer les hypocrites et leur campagne sournoise anti-haïtienne maquillée en démocratie ou droits humains. Concrètement, cela permettra de développer des institutions haïtiennes comparables à celles qui existent de l’autre coté de la frontière, tout en les améliorant; comme les Romains l’ont fait avec les Grecs et les Carthaginois.
Cyrus Sibert,
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14 décembre 2020
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