mardi 18 janvier 2011

Le désistement forcé, nouvelle pratique utilisée par la Mairie du Cap-Haitien pour obtenir l'élargissement des hommes de gangs criminels.

Par Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haïti.
Radio Souvenir FM, 106.1 :
souvenirfm@yahoo. fr
Le Ré.Cit. (Réseau Citadelle) : www.reseaucitadelle.blogspot.com
En moins de trois (3) mois deux actes de désistement ont été signés en faveur de tueurs liés à la Mairie du Cap-Haitien. Au mois d'octobre 2010, soit, quelques semaines avant les élections, grande était la surprise de voir Gracius Laguerre, le CASEC de la bande du Nord, circuler dans la ville en toute quiétude. C'était impensable vu que depuis un an, Gracius était recherché par la police pour le meurtre de Nixon Jean-Laguerre, un jeune homme de 26 ans, dans son bureau situé à la rue 21 au Champ de Mars. Des organisations des droits humains avaient dénoncé son élargissement, condamnant du même coup la justice et la police.

Le dimanche 9 janvier 2011, nous avons rencontré le juge chargé du dossier. Me Luc Christian Guériné, le magistrat instructeur de ce crime a justifié sa décision en ces termes: la famille de la victime avait signé «un acte de désistement» avec un paragraphe disant clairement que l'accusé n'avait pas agi avec préméditation, c'était un accident, il s'agit d'un homicide involontaire, le crime de sang est ainsi rétrogradé au rang de délit qui n'exige pas la détention préventive. Le criminel est ainsi élargi, le mandat levé, le dossier gelé sans suite.

Le samedi 15 Janvier 2011, Loulou Hector ainsi connu a assassiné de sang froid Wisker Gerce, 30 ans. Le motocycliste a trouvé la mort après que Loulou Hector eu écrasé sa tête devant une foule de curieux et en présence du Maire Fritz Joseph. Les hommes de la mairie étaient à la poursuite de braqueurs qui attaquaient des cambistes t
ôt 
dans la matinée. Le maire Joseph avait un pistolet en main quand Loulou Hector jetait à deux reprises une grosse pierre sur la tête de la victime sans aucune forme de procès. Il y aurait erreur sur la personne; le pire, le maire Joseph n'a rien fait pour l'arrêter Loulou dans l'exécution sommaire du suspect.

La mairie et les amis du meurtrier avait fait circuler l'information que cette décision venait de Joany Canéus, Directeur Départemental de la Police. Même quand Moise Jean-Charles avait multiplié des démarches auprès du Chef de la Police, ce dernier a démenti avoir pris une quelconque décision pour relâcher l'accusé. Il insiste sur son indépendance face aux autorités politiques.

Pourtant, dans la ville, on rapporte que la libération de Loulou Hector est intervenue suite aux démarches du Sénateur Moise Jean-Charles. La mairie organise l'intoxication. Certains policiers propagent la fausse information à tort ou à raison, aidant ainsi les criminels de la mairie à cacher leurs manœuvres illégales qui consistent à terroriser les parents de leurs victimes jusqu'à obtenir une lettre de désistement.

La confusion autour de cette nouvelle libération extrajudiciaire nous a porté à approfondir en vue de mieux le comprendre, le mécanisme utilisé pour libérer sans aucune forme de procès, des criminels proches du pouvoir arrêtés par la police dans le Nord.

Loulou Hector, ce criminel notoire de la rue zéro, très connu pour ses exactions sur la population, avait commis son crime en public. Son arrestation était fondée. 

Une petite enquête a fini par prouver l'existence d'une lettre de désistement. Les hommes de Moise Jean-Charles, tout en faisant courir des rumeurs sur une libération décidée par le directeur de la Police, faisaient pression sur la famille de la victime pour la porter à signer un acte de désistement. Ils ont ainsi menacé d'incendier les maisons des parents de la victime, de les assassiner et de violer ses sœurs, cousines ou tantes.

C'est dans ces conditions qu'ils arrivent à obtenir une lettre de désistement en faveur des membres de gang et meurtriers poursuivis par la justice. Un Moyen classique de garantir l'impunité des criminels affectés au corps de sécurité de la Mairie du Cap-Haitien.

Cette nouvelle pratique mafieuse trouve sa racine dans le refus des Chefs de parquet d'être proactifs. Les commissaires du gouvernement se cachent derrière l'absence de plainte pour justifier la paralysie de l'action publique. Tandis que normalement dès qu'il y a crime de sang, le parquet devrait se sentir concerné même sans plainte.

Depuis l'élection du Sénateur Moise Jean-Charles, le Nord est devenu zone dangereuse à cause de la liberté d'action des criminels qui l'entourent. La mairie de la ville en est ainsi instrumentalisée pour la protection des criminels. De nos jours, la vie est banalisée. Le Maire adjoint Fritz Joseph y joue le rôle de planificateur et de protecteur des criminels qui tuent en toute quiétude parfois en sa présence.
RÉSEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 18 janvier 2011, 15 heures 29.

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James Johnson - un jeune de 16 ans, tué le 7 décembre 2010
par des hommes de la mairie du Cap-Haitien parce qu'il manifestait en faveur de
Michel Martelly. Le nom de Loulou Hector est cité comme co-auteur de ce meurtre. 
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Nixon Jean Laguerre, un riverain de 26 ans de « Bande du Nord » est décédé, dans la nuit du mercredi au jeudi 22 octobre 2009, à l'hôpital Universitaire Justinien, après avoir reçu un projectile, à la poitrine droite, du président du conseil d'administration de la section communale de la « Bande du Nord », Gracius Laguerre, selon les explications du juge Wilson Bernard, chargé du dossier.
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Haïti : INITE, le parti au pouvoir, recrute des assassins pour les élections.

http://reseaucitadelle.blogspot.com/2010/10/haiti-inite-le-parti-au-pouvoir-recrute.html

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"La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert
Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles?
Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation  prend la forme de monopole au 21e Siècle.
WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.)

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