vendredi 23 octobre 2009

Cap-Haitien : Drame à « Bande du Nord ».

CaP-Haitien : Drame à «  Bande du Nord ». 

 

Nixon Jean Laguerre a été tué par le Casec de la zone Gracius Laguerre, en cavale.

La zone est sous contrôle policière.

 

Par Gérard Maxineau

 

Nixon Jean Laguerre, un riverain de 26 ans de « Bande du Nord » est décédé, dans la nuit du mercredi au jeudi 22 octobre 2009, à l'hôpital Universitaire Justinien, après avoir reçu un projectile, à la poitrine droite, du président du conseil d'administration de la section communale de la « Bande du Nord », Gracius Laguerre, selon les explications du juge Wilson Bernard, chargé du dossier.

 

Selon la mère de la victime, Gismene Clarismé,  Nixon Jean Laguerre a été «  arrêté » par Gracius Laguerre, après qu'il eut protesté auprès de ce dernier qui maltraitait une de ses cousines, elle aussi « appréhendée » par les agents de sécurité du bureau du Casec.

 

Nixon a été emmené, de force, à l'intérieur  du bureau, pour être sévèrement battu par les « gorilles » du Casec puis abattu, quelques minutes après par Gracius Laguerre, vraisemblablement, suite à altercation entre les deux hommes.

 

Alertés de la situation, les proches de Nixon Jean Laguerre ont tenté, en vain, de pénétrer sur les lieux, afin de secourir la victime, qui était encore en vie et qui souffrait de ses blessures. Empêchés par le Casec, armes en main.

 

Autorisés par la suite, les parents de Jean Laguerre l'ont vite emmené à l'hôpital Justinien ou la victime a rendu l'âme.

 

Des accusations, rejetées par Gracius Laguerre, joint par téléphone.

 

Le président du conseil d'administration de la section communale de la « Bande du Nord » affirme que  Nixon Jean Laguerre a tué d'une balle perdue, tirée par des membres de la population qui barricadait le bureau.

 

Laguerre déclare s'être mis à couvert, conseillé, par des policiers après s'être rendu au commissariat principal de la ville, suite à ce drame qui a secoué cette section communale.

 

En effet, son bureau a essuyé des jets de pierre et de tessons de bouteille.

 

Rose Marie Euvariste, la femme de Sylvio Toussaint, un autre membre du conseil  de « Bande du Nord » qui accompagnait Gracius Laguerre,au moment du drame, a été gravement blessée à coup de manchettes par des membres de la population et a du laissée le pays pour la République Dominicaine.

 

Des riverains de « Bande du Nord » en ont profité pour dénoncer une « milice » montée par l'équipe de Laguerre qui « patrouillent »  la région, « arrêtent » qui bon leur semble.

Interrogé sur la question, Gracius Laguerre reconnaît disposer d'une équipe pour « sécuriser » la zone en proie de bandits.

 

Un important dispositif de sécurité a été remarqué, ce jeudi, devant les locaux abritant le bureau du conseil d'administration de la section communal de « Bande du Nord » également à l'hôpital Justinien, avant l'évacuation de la femme de Sylvio Toussaint pour la Dominicanie.

 

Gérard Maxineau

gedemax@yahoo.fr

[NDLR] Depuis 2007 nous avions signalé cette situation de milice municipale dans la commune du Cap-Haitien. Dans le texte qui suit, publié le 07 mai 2007, vous pourrez revivre les informations sur les abus commis par la CASEC de la bande du Nord. Un système répressif, pire que les Chefs de Section, établi au cœur de la ville du Cap-Haitien, à quelques mètres du site touristique Labadie. Le bureau des droits humains de la MINUSTAH, le gouvernement haïtien et les organisations des droits humains étaient informés de cette situation. Aujourd'hui, il y a un mort et des blessés, demain il pourrait y avoir des confrontations violentes dans cette localité, car, selon nos informations, il y a un mouvement de révolte dans la section de la Bande du Nord contre ces pratiques de violation systématique des libertés civiles. Nous blâmons le comportement complice de l'Etat haïtien, de la Présidence - la Politique électorale de René Préval qui fait des CASEC des hommes au-dessus de la loi- et finalement de la MINUSTAH. Nous avons vécu l'empressement avec lequel ces entités avaient réagi face aux militaires démobilisés en septembre 2008. Pourtant dans le cas de ces milices répandues à travers le pays et commandées par les CASEC, aucune enquête sérieuse n'a été menée en ce sens. Au contraire, les missionnaires de l'ONU ne cessent de renforcer le pouvoir de ces violateurs des droits humains au nom du renforcement des autorités locales. 

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Cap-Haïtien - Attention à l'AUTORITARISME MUNICIPAL.

 


         Les hommes de main du Maire Michel Saint-Croix terrorisent la ville du Cap-Haïtien

Cyrus Sibert, Radio Kontak Inter,

Cap-Haitien, Haiti

reseaucitadelle@yahoo.fr

7 mai 07

Comme dans toutes les autres villes du pays, le nouveau cartel de la Mairie de la ville du Cap-Haïtien applique des mesures impopulaires pour libérer les trottoirs des marchands du secteur informel qui transforment la ville du Cap-Haïtien en marché public. Les membres du nouveau cartel Lavalas qui s'étaient opposés au maire Aspil Fleurant quand durant la transition on voulait mettre de l'ordre dans la rue, sont très actifs dans l'application de ces mesures drastiques allant jusqu'à des comportements arbitraires et hors normes pour forcer les marchands à laisser la rue aux voitures et les trottoirs aux piétons. Un miracle de la prise de pouvoir ! Parce qu'avant on tenait mordicus à dénoncer Aspil Fleurant de Maire-Assaillant-pro-bourgeois qui agit dans les intérêts du secteur privé. Michel Saint-Croix, l'actuel maire Lavalas était à la tête des manifestations de soutien aux petits-marchands. On en profitait pour réclamer le retour de Jean-Bertrand Aristide : Titid ou la mort !

Bref, les nouveaux maires sont raisonnés. Ils agissent, disent-ils, dans le but de ''rénover'' la ville du Cap-Haïtien. Cette ville qu'ils promettaient d'incendier, il y a trois mois, si le résultat des élections n'était pas en leur faveur. Dans un tour magique, Attila est devenu Cicéron.

Mais attention ! Haïti est un pays qui a le malheur de voir les intellectuels, les élites, dans des moments de délire, appuyer l'arbitraire jusqu'à instaurer la dictature. Duvalier et les intellectuels de l'indigénisme de l'école les griots, Aristide et les intellectuels de gauche, sont  des exemples effrayants. Des intellectuels de la démocratie étaient tellement contents du mouvement populaire qui propulsait le petit prêtre de La Saline , qu'ils avaient baissé leur garde jusqu'à qualifier le supplice du collier (père Lebrun) de ''nécessité historique de justice sociale''. Au Cap-Haïtien, nous autres du secteur démocratique, disons attention au TOTALITARISME MUNICIPAL. Les mesures doivent être prises et appliquées suivant les normes, dans le cadre des lois régissant le fonctionnement des municipalités.


Les lavalassiens au pouvoir, à la tête de la mairie, sont connus pour leur participation dans des actes de violation des droits humains. Au moins, un d'entre eux,   prenait part aux violences organisées contre les marches pacifiques de 2003. Ils ont une pratique de violation systématique des droits humains.

Le Conseil d'Administration de la Section Communale du Cap-Haïtien, présidé par Gracius Laguerre du Parti Fanmi Lavalas, arrête des citoyens sans mandat pour les emprisonner dans le local de l'Ecole professionnelle de la zone transformé en caserne et en garde à vue. ''Jo'' ainsi connu, résidant de la 22 M, en a vécu les agissements du nouveau cartel. Des citoyens nous signalent une patrouille, nocturne organisée par les hommes de Gracius Laguerre regroupés au sein d'un gang appelé ARMEE SO PLAKE. Ce qui rappelle les DKW, les voitures de la police politique de François Duvalier.

L'élection de ce cartel Lavalas à la faveur des fraudes électorales du 3 décembre dernier représente une menace pour le site touristique Labadie. Un gang à proximité d'un site touristique…


C'est pourquoi nous attirons l'attention de l'opinion sur la nécessité d'exiger à ce que les décisions de la mairie doivent être légales et administratives. L'équipe qui accompagne le cartel dans l'application de ces décisions ne doit pas être composée de repris de justice, de voleurs connus, ni de criminels. Les biens doivent être saisis suivant les normes et dans la légalité. La mairie doit respecter la vie privée des gens et ne pas se comporter en tout puissant, agissant à la place de la police, de la justice, ...

Malheureusement, on nous signale des cas où des biens saisis par la mairie on été appropriés par des membres de la sécurité communale. On peut facilement observer des hommes de la mairie dégustant la nourriture saisie des mains d'une marchande, on se livre au partage des fruits, des légumes et d'autres biens saisis comme des pirates se régalent de leur butin. Dans ces conditions, on peut vite comprendre que souvent des petits marchands sont violentés par des hommes de la mairie dans le seul but d'augmenter le butin. Des gens de la mairie, nous signale-t-on, se livrent au contrôle des vêtements. Les porteuses de jupes jugées trop courtes sont harcelées et humiliées en pleine rue.

Un propriétaire terrien qui au début supportait le cartel jusqu'à aller lui présenter ses félicitations, est aujourd'hui déçu. Son terrain a été qualifié, illégalement, de propriété de l'Etat par le Maire Michel Saint-Croix. Ce dernier ignore les décisions de justice confortant le droit de propriété de la famille Pierre-Louis et menace d'arrêter le représentant des héritiers s'il persiste à réclamer des spoliateurs dédommagements.

Ce n'est pas sans raison qu'on assiste à une augmentation de cas de dépossession forcée. Partout dans le Nord c'est le dechoukaj des terres. On envahit des champs agricoles pour construire des maisons et tout cela avec les complicités de policiers qui en reçoivent portion.

Même quand le Maire Michel Saint-Croix promet de nous ''arrêter'', nous continuerons à jouer notre rôle de contre pouvoir. Nous continuerons de rappeler son passé ; de suivre le caractère légal de ses décisions ; de dénoncer le caractère arbitraire des ses faits et actes, tout en surveillant le respect des droits des petits marchands qui sont eux aussi des personnes physiques dépositaires de droits et de devoirs. Nous n'avons pas comme d'autre à appuyer des autorités, dans un pays avec un Etat au passé liberticide. Nous ferons notre travail de contre pouvoir, promoteur des droits civils et politiques, défenseur de la veuve et de l'orphelin. Car la démocratie haïtienne se renforcera par la vigilance citoyenne et le courage de la presse et des militants des droits humains. Si l'absence de casier judiciaire facilite la prise du pouvoir par des délinquants et les trafiquants de drogue, la presse continuera à rappeler les crimes et les délits commis ; les victimes en sont les premiers témoins.  

Cyrus Sibert

Cap-Haitien, Haïti

07 mai 07  


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