Investir dans l'industrie, un des volets de la visite de Clinton.6 octobre 2009 | Publié dans la catégorie : Articles L'ultime étape de la visite de l'envoyé spécial des Nations Unies pour Haïti, Bill Clinton, a été la SHODECOSA, un parc industriel du WIN Group, ainsi qu'un projet de zone franche de ce groupe à Cité Soleil. Sur place, il s'agissait pour les visiteurs d'étudier les possibilités d'investissements.
Favoriser la création d'emplois grâce à des investissements en Haïti a été l'objectif premier de la visite en Haïti de Bill Clinton et des hommes d'affaires étrangers. Il importait, en effet, de s'imprégner des réalités de la SHODECOSA, un des deux parcs industriels de la capitale.
Ce parc industriel privé du West Indies Group (WIN Group), un conglomérat dirigé par les Mevs, une grande famille en Haïti. Le parc s'étend sur près de 2 millions de pied carré (1 pied carré équivaut à 0,092 903 04 m²). Environ 5000 ouvriers y travaillent.
Ce chiffre est loin de refléter la capacité d'accueil de la SHODECOSA. Dans les années 1980, le parc recevait près de 30.000 employés. Suite aux multiples turbulences sociopolitiques du pays, les usines ont, soit réduit leur capacité de production, soit fermé leurs portes pour s'installer dans d'autres pays de la caraïbe.
Aujourd'hui, sur ses 52 bâtiments, à peine une dizaine sont occupés par des usines de manufacture. La plupart servent d'entrepôt à des organisations humanitaires ou à des maisons de commerce.
La venue, dans ce parc industriel, de Clinton et des hommes d'affaires augure donc d'intéressantes perspectives quant à l'ouverture de nouvelles usines à la SHODECOSA. En sa qualité d'actionnaire à la SHODECOSA, Mme Youri Mevs affirme avoir déjà reçu de nombreuses demandes d'informations de potentiels investisseurs.
« Dans son rôle d'ambassadeur, M. Clinton est un élément qui rassure l'international. A ce titre, sa venue est très importante car elle confirme le message que lancent les Nations Unies au monde après le rétablissement de la paix dans plusieurs zones à risque du pays : Haïti est un endroit fiable et sécuritaire prêt à accueillir des capitaux étrangers », souligne Youri Mevs.
Lors de la visite de la délégation à la SHODECOSA, accueillie sous les applaudissements des employés, les discussions entre M. Clinton, la famille Mevs et les investisseurs présents ont entre autre porté sur la question de l'énergie électrique, dont la production est insuffisante. Une occasion pour M. Clinton d'indiquer qu'une de ses actions sera d'aider à améliorer l'alimentation en courant électrique des industries.
Autre question soulignée, les avantages sociaux des ouvriers, notamment celle relative aux soins de santé. Aussi, importe-t-il de mettre sur pied un système de santé juste et équitable en faveur des ouvriers fait partie des perspectives.
Avant son départ, la délégation s'est rendue sur le site du projet de la zone franche du WIN Group. Ledit projet est estimé à 45 millions de dollars américains et est en partie financé par le Fond Soros, le « Soros Economic Development Fund ». Dans le cadre de ce projet est prévue la construction de 46 immeubles capables d'abriter des usines pouvant accueillir près de 25.000 ouvriers sur un espace de 1.2 millions de pieds carré. Il vise dans un premier temps à recevoir des industries légères d'assemblage, bénéficiant de la proximité d'avec le marché américain. Des négociations avec des investisseurs américains et européens sont en cours.
« Même si cela revient comme un refrain lassant, je le répète : c'est la première fois que tous les voisins d'Haïti attachent autant d'importance au succès des investissements étrangers dans le pays. C'est un moment important», a une nouvelle fois déclaré Bill Clinton.
L'ancien président américain a également fait savoir qu'il se penchera sur la question du niveau d'alerte de sécurité des Etats-Unis sur Haïti. «Je sais que l'attente des Haïtiens est grande. Port-au-Prince est plus sécuritaire que beaucoup d'autres villes qui n'ont pas ce niveau d'alerte de sécurité. A mon retour, je me pencherai sur cette problématique», a promis l'envoyé spécial de l'ONU.
La visite de l'envoyé spécial des Nations Unies et des investisseurs en Haïti laisse espérer des retombées positives pour Haïti. Mais d'aucuns estiment déjà que les importants défis du pays, parmi lesquels l'absence d'infrastructures de base, ne faciliteront pas les investissements haïtiens ou étrangers. Aussi, nombreux sont-ils à attendre les premiers effets des promesses faites.
Rédaction : Martine Denis Chandler |
mardi 6 octobre 2009
Investir dans l’industrie, un des volets de la visite de Clinton.
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