DISCOURS DU MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES, SON EXCELLENCE MONSIEUR LAURENT SALVADOR LAMOTHE AU LANCEMENT OFFICIEL DE LA QUINZAINE DE LA FRANCOPHONIE MARS 2012 Messieurs les Ministres ; Madame, Messieurs les Ambassadeurs ; Madame la Représentante de l'Organisation Internationale de la Francophonie ; Mesdames, Messieurs ; C'est avec un très grand plaisir que je prends la parole ce matin à l'occasion du lancement officiel de l'édition 2012 de la quinzaine de la Francophonie. Le thème de cette quinzaine est le suivant : « Jeunesse, nouvelles technologies et développement durable, la Francophonie en action ». C'est un thème qui me plait particulièrement car comme vous le savez déjà je suis très attaché aux nouvelles technologies de la communication et à leurs capacités d'impulser une nouvelle dynamique dans le processus de développement d'une nation. Nous accordons également une très grande importance à la francophonie en général et à la francophonie institutionnelle en particulier. Lors de notre dernière mission à Paris en janvier dernier, nous nous sommes entretenus avec le Ministre des Affaires Etrangères français Monsieur Alain JUPPÉ sur la possibilité d'organiser en Haïti d'ici quelques années le Sommet de la Francophonie. Nous avons déjà donné des instructions au service concerné de la Chancellerie de commencer à entreprendre les démarches nécessaires y relatives. La francophonie nous intéresse aussi au niveau de la diplomatie des affaires car l'espace francophone qui regroupe plus d'une cinquantaine de pays représente un très bel espace où peut s'épanouir le principe de la diplomatie économique qui régit notre action depuis notre arrivée à la Chancellerie. Nous estimons dans cette perspective que l'Organisation Internationale de la Francophonie devrait accorder dans les prochaines années une très grande importance à ce thème. L'espace économique francophone est divers et multiple et regroupe des pays aussi différents que la Suisse, le Canada, la France, le Vietnam, le Burkina-Faso, Haïti et la Dominique. Dans la perspective de la diplomatie des affaires des actions intelligentes et pertinentes pourraient être entreprises dans le cadre des activités menées par l'Organisation Internationale de la Francophonie. Si je me rappelle bien on avait l'habitude d'organiser par le passé des rencontres des Ministres de l'Economie de la Francophonie ; cette tradition s'est un peu perdue au sein de notre Organisation. Il est peut être temps de penser à le réactiver afin d'apporter cette dimension économique à la francophonie qui lui manque tant actuellement. La francophonie est d'essence culturelle et linguistique, depuis le Sommet de Hanoi qui a eu lieu au Vietnam en 1997, elle est devenue de plus en plus politique et géopolitique ; il est temps maintenant qu'elle acquiert cette dimension économique et financière que nous souhaitons de tous nos vœux. Il faudra peut être un jour que l'espace francophone se transforme en un espace économique ou les investissements directs des nations de cet espace pourraient représenter une dynamique visant à approfondir les valeurs de notre francophonie. Mesdames, Messieurs, La francophonie fait partie depuis plus de 200 années de notre héritage socio-culturel. L'un des premiers actes posés par le fondateur de notre nation, l'empereur Jean Jacques DESSALINES a été d'instituer le français comme langue officielle de la nation haïtienne. Nous ne cesserons jamais de rappeler non plus que c'est grâce à Haïti que le français est devenu en 1945 langue officielle et de travail des Nations Unies. Au niveau de l'extrême occident c'est grâce encore à Haïti que le français est langue officielle et de travail au niveau de l'Organisation des Etats Américains (OEA) et au niveau de l'Association des Etats Américains. Nous avons toujours été à l'avant-garde de la francophonie au niveau de cet hémisphère et nous continuerons à l'être. Mesdames, Messieurs, Chaque année à pareille époque les Ministères, les Ambassades et les Consulats concernés ainsi que les secteurs de la société civile comme les fondations et les associations se concertent pour célébrer la francophonie à travers une quinzaine au cours de laquelle plusieurs activités à caractère culturel, éducatif et scientifique se tiennent. Cette année ci, la tradition se perpétue et le Ministère des Affaires Etrangères comme par le passé apporte sa modeste contribution à l'édifice de la quinzaine. Nous espérons que vous allez avoir une quinzaine riche, festive et enrichissante et nous souhaitons que la francophonie en Haïti devienne plus populaire et soit célébrée dans le futur à travers toutes nos communes. Mesdames, Messieurs, Apres la tragédie du 12 janvier 2010, l'Organisation Internationale Francophonie et ses Etats membres ont manifesté de façon très active et très visible leur solidarité à l'endroit de notre nation. Nous les remercions une fois de plus. Cette solidarité agissante s'est manifestée en plusieurs fois et dans des domaines divers. Cela témoigne que notre francophonie n'est pas un vain mot et recèle en elle des ressources vivaces qui font la fierté des nations qui appartiennent à cette grande famille. L'écho de la création de la première institution francophone à Niamey, au Niger, en date du 20 mars 1970, résonne encore en Haïti et nous joignons notre voix à celles des 220 millions de locuteurs du français de par le monde, disséminés à travers les 56 Etats membres et 19 pays observateurs de l'Organisation pour célébrer pendant plus de quinze jours la francophonie. Nous nous sentons fortement liés aux idéaux francophones de diversité et de solidarité, garants d'un monde meilleur ou chaque pays trouvera sa place dans le concert des nations. Il est intéressant de noter que les actions de la francophonie institutionnelle touchent divers domaines et nous citons entre autres : · La diversité culturelle et linguistique ; · La Paix, la démocratie et les droits de l'homme ; · L'éducation et la formation professionnelle ; · Le développement durable et la solidarité ; · La Jeunesse ; · La Culture numérique ; · La parité homme/femme etc. Les priorités du Président de la République, Son Excellence Michel Joseph MARTELLY sont en phase avec les domaines définis par la Francophonie. Lors du séjour en Haïti en octobre 2011 de Monsieur Abdou Diouf il a eu des entretiens très fructueux avec lui à ce sujet. Il est donc impérieux de voir dans quelle mesure l'action plurielle de la francophonie en Haïti pourra être perceptible sur une plus grande échelle pour ainsi afficher une meilleure visibilité. Ce qui aura pour effet d'accroître l'intérêt pour l'Organisation et se manifestera par une célébration sans cesse, plus nationale de la Journée Internationale de la Francophonie. Mesdames, Messieurs Le thème de la quinzaine cette année rencontre les grandes préoccupations de notre société. En effet, dans le contexte post-séisme du 12 janvier 2010, il est plus qu'urgent d'investir dans la jeunesse en tant que forces vives du pays pour assurer la relève afin de garantir l'avenir des générations à venir. Evidemment, l'outil des nouvelles technologies de l'information et de la communication mis à sa portée, ne pourra que maximiser les contributions de cette jeunesse au développement de notre pays ; un développement respectueux de l'ordre naturel des choses, qui utilise les ressources de manière rationnelle et au service de tous. Nous rêvons d'une francophonie qui soit au service du développement d'Haïti, nous rêvons d'une francophonie qui rende notre nation plus forte. Nous rêvons d'une francophonie dans laquelle tous les haïtiens indistinctement se reconnaîtront, nous rêvons d'une francophonie plus belle et plus forte en Haiti.C'est cette francophonie que nous appelons de tous nos vœux et qui permettra à notre nation de s'enrichir des leçons du passé afin de créer cet avenir dont nous rêvons tous. Vive la Francophonie Vive Haïti Je déclare ouvert l'édition 2012 de la quinzaine de la francophonie. Merci de votre attention __._,_.___ ____________________ "La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles? Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation prend la forme de monopole au 21e Siècle. WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.) |
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