#LeReCit — Toute la beauté de la politique réside dans la persuasion et la dissuasion. Dans l’affrontement, il n’y a que des perdants : Un vaincu obsédé par la vengeance et un vainqueur épuisé, blessé, estropié.
Et quand il s’agit d’une guerre entre des fils et des filles d’une même nation, il en résultat destruction des biens collectifs comme les infrastructures, l’économie; de plus, il y a la haine sociale, une nation déchirée, des exilés compétents de la classe moyenne qui ne reviendront pas ou qui reviennent rarement au pays.
Malheureusement, en #Haiti nous pratiquons l’affrontement. On ne fait que cela ! Nous exécutons toujours une stratégie à somme nulle.
Nos ennemis et nos voisins n’ont qu’à attendre gentiment que nous autres, comme des cons d’#Haiti, finissons de nous entretuer avant d’intervenir en position renforcée, dans le sens de leurs intérêts.
Vaut mieux conserver dans la tête de l’adversaire l’idée que vous pouvez l’anéantir, sans jamais utiliser l’arme redoutée, au lieu d’utiliser l’armement suprême sans obtenir les résultats escomptés.
Comme illustration, disons :
Pito w kite madanm w oubyen mari w pè pou’w pa kite avè’l, tan chak senmenn w vire do kite’l apre sa pou w’ap chache retounen an katimini.
Paske lè wa fè sa, Pawòl kite-a ap pedi valè. W pap ka anpeche’l fè yon bagay paske li pè pou’w pa kite’l.
Avec les menaces répétées, les annonces de départ imminent du président Jovenel, les positions radicales de violence et de terreur — Peyi Lòk, qui ne donnent pas les résultats escomptés, l’opposition haïtienne, a perdu sa capacité de dissuasion. Il ne lui reste que la persuasion qui ne peut s’exercer que lors des discussions autour d’une table de discussion et de négociation.
Ce texte est un appel à la raison qui concerne aussi le Président de la République. On ne gagne pas quand on affronte tout le temps, sur des sujets qu’on pourrait laisser passer. Il faut éviter de se montrer intransigeant sur des histoires futiles comme le retrait de quelques ministres — souvent à performance douteuse— d’un gouvernement. Parfois, c’est mieux de céder sur certains points, de donner l’impression d’avoir perdu sur des positions non-essentielles suivant les objectifs visés à long terme — comme fit Napoleon à la bataille d’Austerlitz.
Toute la beauté de la politique réside dans la persuasion et la dissuasion. Suivant l’esprit de SUN ZU dans son livre “L’Art de la Guerre” le fait d’être obligé à affronter l’ennemi, est déjà un échec en soi. Car, votre capacité de dissuasion doit-être tellement énorme, que la guerre ne doit pas être une option pour la partie d’en face.
Personnellement, j’aime la persuasion et la dissuasion. Elles permettent d’accumuler en force, en puissance, en richesse, en capacité technique, en qualité de vie. La guerre ou l’affrontement n’est que destruction. Il faut toujours faire l’économie d’une guerre i.e. évaluer le rapport gain/perte sur le long terme. C’est le secret des grandes puissances comme les Etats-Unis, des gens à succès…, des gens intelligents et sensés.
Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
14 novembre 2019
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